Les valeurs défensives ont pris leur revanche hier, après avoir traversé une passe compliquée. Par le jeu des vases communicants, les paris plus audacieux ont été délaissés. Vu la hausse exceptionnelle enregistrée durant le mois de janvier par les actions, on peut difficilement reprocher aux investisseurs de sécuriser quelques gains avant le principal gisement de volatilité de la semaine, la décision de la banque centrale américaine sur ses taux demain. Le Nasdaq américain a ainsi rendu plus de 2%, ce qui a fait passer le bilan de la hausse de janvier sous la barre des 10%. En Europe, les évolutions étaient plus mesurées, allant de -0,78% à Amsterdam pour l'AEX à +0,42% à Zurich pour le SMI. Vous devinez lequel des deux indices est le moins cyclique et le plus défensif. Paris a perdu 0,2% et Londres a grappillé autant. Il n'y a pas grand-chose à dire sur ces fluctuations, qui ne signalent rien d'autre que l'agitation habituelle avant des moments-clefs pour l'orientation des marchés financiers.

La macroéconomie va envahir presque tout le terrain aujourd'hui et demain, en dépit de la poursuite des publications de résultats d'entreprises. Cette nuit, le Fonds Monétaire International a légèrement relevé ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale cette année. Le scénario du pire ne s'est pas matérialisé. A priori, le Royaume-Uni serait le seul pays du G7 à glisser dans la récession. Comme les banquiers centraux, comme les stratèges de banques d'affaires, comme les commentateurs financiers et comme n'importe quel boursicoteur, les grandes organisations internationales se perdent en conjectures. L'économiste en chef du FMI a d'ailleurs eu cette déclaration sibylline, "nous devons en quelque sorte être prêts à nous attendre à l'inattendu". L'avantage avec une réflexion de ce type, outre qu'elle est en mesure de remporter le concours annuel de l'enfonçage de porte ouverte, c'est qu'elle permet d'avoir toujours raison. Jusqu'à la prochaine mise à jour.

En attendant les banques centrales, c’est-à-dire la Fed demain et le duo BCE, Banque d'Angleterre jeudi, il y aura une ribambelle de statistiques macroéconomiques aujourd'hui. La journée n'a pas trop mal commencé de ce point de vue avec des chiffres en voie d'amélioration au Japon et en Chine. Notamment des indicateurs PMI chinois officiels qui sont revenus en zone d'expansion, par la plus petite des marges pour l'industrie manufacturière, et plus vigoureusement dans les services. La fin des principales restrictions covid a regonflé les perspectives d'activité économique. C'est d'ailleurs ce qui anime en partie l'optimisme occidental actuel, en parallèle de la modération de l'inflation, et qui a été cité par le FMI à l'appui du relèvement de ses prévisions. Il y aura aussi aujourd'hui les premières estimations du PIB de la zone euro et de l'inflation de janvier en France et en Allemagne. Le PIB français du 4e trimestre est tombé à 7h30 : il est en hausse de 0,1%, soit un peu mieux que la stagnation redoutée par les économistes. Globalement, les investisseurs cherchent à se faire confirmer le scénario qu'ils préfèrent : l'économie tient, les hausses de taux s'atténuent et les désordres du monde ne débordent pas trop leurs frontières actuelles.

Le reste de l'actualité financière sera occupé par les résultats d'entreprises, même si, je le disais précédemment, les investisseurs sont un peu satellisés par la macroéconomie. Les annonces ont démarré cette nuit avec Samsung Electronics et se poursuivent ce matin en Europe avec UBS ou Unicredit, en attendant aux Etats-Unis des poids-lourds comme Pfizer, Exxon ou McDonald's à la mi-journée.

La séance boursière est teintée de rouge en Asie Pacifique. Le Nikkei 225 japonais a perdu 0,4% et l'ASX200 australien -0,07%. La Chine souffre toujours, aussi bien sur le continent (-0,9% pour le CSI300) qu'à Hong Kong (-1,48%). La prudence américaine a contaminé les autres places, notamment celles qui avaient affiché un début d'année tonitruant. La Corée du Sud et Taiwan reculent également. Seule l'Inde, décidément à contrecourant cette année, tente de repartir de l'avant. L'Europe se dirige vers une ouverture en baisse, en attendant la suite des statistiques. Le CAC40 démarre la séance en baisse de 0,1% à 7073 points.

Les temps forts économiques du jour

Il y aura énormément d'indicateurs macro-économiques aujourd'hui, en particulier en Europe avec des chiffres préliminaires d'inflation en France et en Allemagne ou le dernier PIB de la zone euro. Aux États-Unis, les prix de l'immobilier (15h00) seront suivis de l'indice PMI de Chicago (15h45) et de l'indice de confiance des consommateurs du Conference Board de janvier (16h00). Tout l'agenda ici. Dans la nuit, le Japon a fait état d'une production industrielle et de vente de détails plus solides que prévu sur le mois écoulé, tandis que la Chine a publié ses indicateurs PMI officiels, avec une activité manufacturière en croissance légère, en ligne avec les attentes, et un PMI des services plus robuste que prévu et bien ancré en zone d'expansion.

L'euro est en légère baisse à 1,0841 USD. L'once d'or se négocie 1918 USD. Le pétrole perd encore du terrain, avec un Brent de Mer du Nord à 84,13 USD le baril et un brut léger américain WTI à 77,68 USD. Le rendement de la dette américaine sur 10 ans atteint 3,54%. Le bitcoin revient sous 23 000 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Admicom : Inderes passe d'accumuler à acheter en visant 52 EUR.
  • Airbus : UBS passe d'acheter à vendre en visant 105 EUR.
  • BAE Systems : UBS passe de neutre à acheter en visant 1050 GBp.
  • CD Projekt : Jefferies passe de sousperformance à acheter en visant 156 PLN.
  • Compass : HSBC passe de conserver à acheter en visant 2320 GBp.
  • Cosmo : Berenberg démarre le suivi à l'achat en visant 80 CHF.
  • EFG International : Citigroup passe de vendre à neutre en visant 9 CHF.
  • Ferrari : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 170 à 225 EUR.
  • Frontier Developments : Jefferies passe d'acheter à conserver en visant 493 GBp.
  • Haleon : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours relevé de 270 à 335 GBp.
  • Interroll : Credit Suisse reste neutre avec un objectif de cours relevé de 2395 à 2530 CHF.
  • Keywords Studios : Jefferies reste à l'achat avec un objectif de cours relevé de 3200 à 3600 GBp.
  • La Française des Jeux : HSBC passe de conserver à alléger en visant 35 EUR
  • Lonza : Julius Bär reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 700 à 600 CHF.
  • M6 Métropole Télévision : Barclays passe de pondération en ligne à souspondérer en visant 14,50 EUR.
  • RELX : Barclays passe de surpondérer à pondération en ligne en visant 2585 GBp.
  • Rovio : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 8,40 EUR.
  • SGS : Goldman Sachs reste à la vente avec un objectif de cours réduit de 2065 à 2040 CHF.
  • Sixt : Jefferies passe de conserver à acheter en visant 130 EUR.
  • STMicroelectronics : Morgan Stanley relève son objectif de cours de 36 à 45 EUR.
  • Team17 : Jefferies passe de sousperformance à conserver en visant 475 GBp.
  • TF1 : Barclays passe de souspondérer à pondération en ligne en visant 8 EUR.
  • Thales : UBS passe d'acheter à neutre en visant 135 EUR.
  • The Restaurant Group : HSBC passe d'acheter à conserver en visant 35 GBp.
  • Ubisoft : Jefferies passe d'acheter à sousperformance en visant 17 EUR.
  • Valmet : Inderes passe d'acheter à accumuler en visant 32 EUR.
  • WPP : Barclays passe de pondération en ligne à surpondérer en visant 1200 GBp.

En France

Résultats des entreprises (les commentaires sont donnés à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Elis : après une forte croissance en 2022, la progression devrait encore atteindre 10% en organique cette année.
  • Seb : les chiffre d'affaires est en légère baisse de 1,2% en 2022, mais la marge se situe dans le haut de la fourchette 7 à 7,5%.

Annonces importantes (et moins importantes)

Dans le monde

Résultats des entreprises (les commentaires sont données à chaud et ne préjugent pas de l'évolution des titres)

  • Hapag-Lloyd : l'Ebit 2022 progresse de 7,4% à 18,5 Mds€.
  • Pets at Home : le britannique relève ses perspectives de bénéfices annuels.
  • Samsung Electronics : les bénéfices du T4 du géant coréen sont inférieurs aux attentes. Le groupe prévoit des investissements dans les puces similaires à ceux de 2022.
  • Stora Enso : malgré une fin d'année plus compliquée, le groupe publie ses meilleurs résultats en 22 ans.
  • UBS : le bénéfice du T4 augmente de 23% et dépasse les estimations.
  • Unicredit : augmente son objectif de versement de dividende de 40% après un bénéfice record.

Annonces importantes (et moins importantes)

Lectures