Les gouvernements cherchent la parade en réclamant une réponse massive et coordonnée. Mais rien ne sert d'aboyer : les cartes sont entre leurs mains. Il faut un choc de confiance positif pour ramener un peu de sérénité dans les populations et dans l'économie. L'OMS est proche de déclarer une pandémie, mais avec un message d'espoir puisque "ce serait la première pandémie qui pourrait être maîtrisée", selon l'organisation. La hausse du nombre de cas est inéluctable mais il n'y a pas d'explosion à ce stade. Ceci dit je reste, comme beaucoup, interloqué par la situation en Italie, où le taux de mortalité du virus reste largement supérieur à celui des autres pays et où le nombre de cas progresse plus vite qu'ailleurs. Les épidémiologistes expliquent en général que la population italienne est âgée et plus vulnérable (25% de la population a plus de 65 ans) et que le foyer initial a été pris en charge trop tardivement. Pour tenter de rattraper ce retard, les autorités transalpines ont hier soir étendu à la totalité du pays les mesures de contrôle des flux.

Les réponses politiques se mettent en place doucement, et manifestement moins vite en Europe qu'ailleurs. Elles sont rendues plus urgentes par le choc pétrolier. Le premier ministre japonais presse la Banque du Japon d'agir en amont de sa réunion de la semaine prochaine. Aux Etats-Unis, Donald Trump multiplie les contacts avec les chefs d'entreprises et fait plancher ses équipes sur des mesures pour atténuer les conséquences du coronavirus. Washington va aussi devoir se pencher sur la myriade d'acteurs du pétrole de schiste, ébranlés par la radicalisation de la position saoudienne. En Chine, les autorités n'ont recensé que 19 nouveaux cas de coronavirus hier. Le Président Xi Jinping s'est même rendu à Wuhan aujourd'hui, là où tout a commencé. 

Quelle est l'ambiance ce matin sur les marchés ? Les investisseurs pansent leurs plaies. En Asie, les indices se reprennent mais la séance a encore été très chahutée. Le Nikkei 225 a perdu plus de 3% à l'ouverture avant de clôturer sur un gain 0,85% ce matin. Les indicateurs avancés de Wall Street, un temps déprimés, pointent désormais en hausse. Le CAC40 reprenait 1,3% peu après l'ouverture.

Les temps forts économiques du jour

La production industrielle française (8h45) précèdera les chiffres trimestriels de l'emploi et la dernière lecture du PIB de la zone euro (11h00). Aucun indicateur majeur n'est prévu aux Etats-Unis. Ce matin, l'inflation chinoise de février a été publiée à 5,2% sur un an, conformément aux attentes, encore une conséquence du coronavirus avec par exemple des produits alimentaires dont les prix se sont envolés de près de 22% sur un an.

L'euro a perdu un peu d'altitude face au dollar, à 1,1384 USD. L'once d'or stagne à 1666 USD. Le pétrole se reprend modestement à 33,15 USD pour le brut léger américain WTI et à 36,75 USD pour le Brent de mer du Nord. Le rendement du T-Bond remonte légèrement à 0,65% sur 10 ans. Le Bitcoin est quasiment stable à 7945 USD.

Les principaux changements de recommandations

  • Aena : HSBC passe de vendre à conserver en visant 145 EUR.
  • Air France-KLM : Bernstein reste à surperformance avec un objectif de cours réduit de 11,50 à 6,70 EUR.
  • Altice Europe : J.P. Morgan passe de surpondérer à neutre en visant 5,30 EUR.
  • Ascom : Research Partners réduit son objectif de cours de 14 à 13 CHF.
  • Bossard : Research Partners réduit son objectif de cours de 150 à 135 CHF.
  • CGG : Société Générale reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 3,54 à 2,53 EUR.
  • EasyJet : Bernstein passe de neutre à surperformance en visant 1300 GBp.
  • Feintool : Research Partners réduit son objectif de cours de 60 à 55 CHF.
  • Groupe ADP : Citigroup passe de conserver à vendre avec un objectif de cours réduit de 158 à 117 EUR.
  • Inficon : Baader Helvea passe de vendre à alléger et relève son objectif de cours de 500 à 550 CHF.
  • Invibes Advertising : GreenSome Finance reste acheteur avec un objectif de cours réduit de 9,72 à 9,10 EUR.
  • LafargeHolcim : Barclays réduit son objectif de cours de 61 à 57 CHF.
  • MTU Aero : Berenberg reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 255 à 190 EUR.
  • Natixis : AlphaValue reste à l'achat avec un objectif de cours réduit de 4,57 à 3,66 EUR.
  • Nestlé : Credit Suisse réduit son objectif de cours de 103 à 97 CHF.
  • Nexity : AlphaValue passe d'acheter à accumuler avec un objectif de cours réduit de 51,20 à 44,10 EUR.
  • Rémy Cointreau : Jefferies reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 95 à 89 EUR.
  • Ryanair : Bernstein passe de neutre à surperformance en visant 13,30 EUR.
  • Safran : MainFirst passe de conserver acheter en visant 140 EUR. Berenberg passe d'acheter à conserver avec un objectif de cours réduit de 150 à 115 EUR.
  • Schindler : Credit Suisse réduit son objectif de cours de 250 à 230 CHF.
  • Siegfried : Baader Helvea passe accumuler à acheter avec un objectif de cours réduit de 492 à 445 CHF.
  • SIG Combibloc : Main First passe de conserver à acheter en visant 16,50 CHF.
  • Siltronic : Deutsche Bank reste à conserver avec un objectif de cours réduit de 95 à 70 EUR.
  • UBS : Goldman Sachs passe de neutre à achat en visant 15,20 CHF.
  • Vivendi : Kepler Cheuvreux passe de conserver à acheter en visant 26 EUR.
  • Ypsomed : Credit Suisse réduit son objectif de cours de 130 à 115 CHF.
  • Zurich Airport : HSBC passe de conserver à acheter en visant 170 CHF.

L’actualité des sociétés

Le trafic d'Air France-KLM en février a reculé de 0,7% pour des capacités en hausse de 2,3%, entraînant un coefficient d'occupation en repli à 84,4%. Le trafic de février 2020 reflète essentiellement l’impact de l’annulation de tous les vols de et vers la Chine. Mais à compter de mars, les conséquences du coronavirus seront beaucoup plus marquées. Les grandes maisons de luxe comme Kering et LVMH ont réduit leurs commandes à leurs fournisseurs italiens en raison de l'impact de l'épidémie de coronavirus sur la demande, a appris Reuters de sources concordantes. Qantas a demandé à Airbus de pouvoir décaler un engagement de commande de 12 A350-1000 à cause du coronavirus. Elis rachète l'allemand Haber, un groupe familial qui opère deux usines dans l’Ouest de l’Allemagne et sert le marché de la santé avec du linge et des vêtements professionnels, pour 20 M€ de revenus annuels. Akka Technologies lance une offre obligatoire sur les 22% du capital de Data Respons qu'elle ne détient pas encore, avec pour objectif de faire délister le titre de la bourse d'Oslo. AB Science a mis en ligne le compte rendu de sa dernière conférence de présentation du Masitinib. Michel Picault va quitter le directoire de RiberAtari fait un point d'étape stratégique. Visiomed présente deux produits éventuellement utilisables en pharmacovigilance face au coronavirus. Touax n'est pas affecté à ce stade, par les conséquences du coronavirus. La période d'observation du redressement judiciaire de Neovacs prolongée jusqu'au 26 août. Theradiag obtient le marquage CE des quatre premiers kits de tests i-Tracker. Séché, Latécoère, Innate PharmaInvibes Advertising, Balyo, Bio-UV et Immobilière Dassault ont publié leurs comptes.

BOC Aviation va acheter 22 B787-8 à Boeing. Blackstone négocierait le rachat de la foncière de bureaux chinoise Soho China pour 4 Mds$, selon Reuters. Les acteurs du pétrole de schiste aux États-Unis sont sous surveillance, car ils sont l'un des maillons faibles de la chaîne pétrolière, avec des prix de revient plus élevés que les cours actuels. Des documents internes à Tesla montrent que le groupe cherche à accroître les capacités de production de pièces détachées à Shanghai, pour accroître son approvisionnement en pièces locales pour son usine chinoise.

Et une bonne piqure de rappel sur les réactions à avoir dans de tels marchés. C'est du contenu exclusif et c'est sur Zonebourse :