BRUXELLES, 18 février (Reuters) - La Grèce risque de ne pas recevoir quelque 750 millions d'euros en mars, dans le cadre du plan de sauvetage signé avec la zone euro, faute d'avoir bouclé les réformes auxquelles elle s'est engagée, rapportent lundi des responsables de la zone euro.

Cet argent représente une partie des 4,8 milliards d'euros de revenus dégagés des obligations grecques, détenues par les banques centrales européennes, qu'il est prévu de reverser à Athènes d'ici mi-2022 en plusieurs tranches semestrielles, ainsi que le produit d'une exonération aux hausses progressives des taux d'intérêt prévues sur une partie des prêts de la zone euro.

A elles deux, ces mesures totalisent environ 750 millions d'euros tous les six mois. Ces avantages ont été accordés pour inciter Athènes à poursuivre les réformes que le gouvernement grec a fini par accepter de mener en échange de ses trois plans de sauvetage accordés depuis 2010, de 280 milliards au total.

La Commission européenne va publier un rapport le 27 février concernant les avancées de la Grèce en matière de réformes. Les ministres de Finances se baseront sur les conclusions de ce rapport pour décider de débloquer ou non ces versements.

"Le rapport devrait indiquer que la Grèce n'a pas bouclé les réformes auxquelles elle s'est engagée", a dit un responsable.

"Les ministres des Finances de la zone euro, qui se réunissent à ce sujet le 11 mars, n'autoriseront pas ces versements à moins qu'Athènes ne boucle les réformes entre le 27 février et le 11 mars", a-t-il ajouté.

Il y a 16 réformes en cours mais les plus importantes sont liées au paiement des arriérées de l'Etat, au système de santé et à la législation pour traiter l'insolvabilité des ménages.

"La question la plus importante est la loi sur l'insolvabilité, qui doit assurer un équilibre entre la protection des propriétaires de logements pas trop aisés et les banques. La partie grecque travaille toujours sur cette législation et reçoit des observations de la part des institutions", précise un deuxième responsable de la zone euro.

Si les ministres des Finances décident de bloquer cet argent en mars, il pourra être débloqué par la suite, une fois les réformes menées à bien comme prévu, ont ajouté les responsables. (Jan Strupczewski, Juliette Rouillon pour le service français, édité par Henri-Pierre André)