L’entreprise prévoit de lever environ 230 millions de dollars lors de cette introduction en Bourse. Glencore et Anchorage Capital, un fonds d’investissement, détiendront ensemble 20,5% du capital. Les parties concernées misent donc sur la transition énergétique, qui devrait soutenir la demande de cobalt, utilisé dans les batteries de véhicules électriques notamment. Mais pour l’heure, le marché reste sous pression : les prix ont chuté, passant de près de 40 dollars la livre en 2022 à environ 11 dollars aujourd’hui, en raison d’une offre excédentaire. La société indique que cette chute représente une opportunité d’achat pour les investisseurs.
Opportunité d’achat
Ce contexte déprimé représente, selon Cobalt Holdings, une opportunité d’achat. Le moment de l’IPO n’est pas anodin : en février, la République démocratique du Congo, qui fournit près de 75% du cobalt mondial, a suspendu ses exportations pour quatre mois.
Pour sécuriser ses approvisionnements, Cobalt Holdings a signé un contrat de six ans avec Glencore, portant sur un volume initial de 6 000 tonnes à un prix inférieur au marché. L’accord, qui pourrait atteindre jusqu’à 1 milliard de dollars, couvrirait à lui seul un tiers de l’excédent de cobalt estimé pour 2025. Un autre contrat lie la société à Anchorage pour l’achat de 1 500 tonnes supplémentaires à l’horizon 2031.
Un modèle d’investissement "pur" et sans risques industriels
Jake Greenberg, figure bien connue des marchés pour avoir cofondé Yellow Cake, première société à offrir une exposition directe à l’uranium lors de son IPO en 2018, pilote cette nouvelle initiative. La stratégie de Cobalt Holdings est calquée sur ce précédent : offrir une exposition directe au métal, sans les risques liés à l’extraction ou au raffinage.
“Nous proposons un modèle à faible coût et faible risque, permettant d’acheter et conserver du cobalt physique sur le long terme”, résume Greenberg. L’idée est de capitaliser sur une hausse future des prix, sans se mêler des opérations minières.
Une IPO attendue sur un marché londonien en quête de renouveau
L’introduction de Cobalt Holdings intervient dans un climat difficile pour la place londonienne. Si elle aboutit, il s’agira de la plus importante IPO depuis celle d’Ithaca Energy en 2022 pour 300 millions de dollars. En 2024, les levées de fonds n’ont pas dépassé le milliard de dollars, seulement la seconde fois depuis la crise boursière de 2008.
Londres souffre aussi d’un mouvement de désaffection : 88 sociétés ont quitté la côte en 2024, remplacées par seulement 18 nouvelles. De nombreuses entreprises européennes préfèrent désormais New York, attirées par des valorisations plus élevées, y compris hors secteur tech. Les exemples récents d’ARM et Birkenstock illustrent cette tendance.
L’arrivée potentielle du géant Shein à Londres avait ravivé les espoirs, mais le dossier reste suspendu à l’aval des autorités chinoises.