Dans le cadre de leur projet de recherche consacré à l'admission en établissements médico-sociaux pour personnes en situation de handicap, trois chercheurs interrogent la mise en place des Communautés 360. Ils montrent que les coordinations locales installées de longue date sont un atout pour ces Communautés ; pour autant, ils présentent l'empilement des dispositifs comme un point de vigilance à prendre en considération.

La CNSA publiait en 2019 les résultats de l'étude « L'admission en établissements pour personnes en situation de handicap : flux de populations, parcours individuels et réseaux d'établissements (ADMET) » conduite dans le cadre d'un contrat de recherche.

Cette étude a consisté à comprendre finement les pratiques d'admission d'un échantillon d'ESMS d'un département français. Les enjeux de l'admission ont été éclairés par le système local d'acteurs, avec un focus sur les personnes dont la situation est qualifiée de complexe ou de critique du fait des difficultés d'accompagnement liées au manque de places en ESMS ou à l'absence d'équipements adéquats, aux spécificités de la situation de handicap et/ou à une situation d'urgence. La gestion des personnes par des dispositifs dédiés a mis en évidence des modalités de coordination spécifiques.

À partir des résultats de l'étude, Estelle Aragona, Pierre-Yves Baudot et de Magali Robelet tentent d'imaginer quelles pourraient être les modalités d'appropriation, par les acteurs locaux, du nouveau dispositif des Communautés 360 en cours de déploiement au sein des territoires.

Les chercheurs mettent en évidence les ressources locales sur lesquelles le dispositif pourra s'appuyer - notamment l'existence d'une coopération informelle - ainsi que les points de vigilance pour sa mise en œuvre : dans un contexte de diversité des dispositifs visant à prioriser des usagers pour des admissions en ESMS, comment hiérarchiser les prioritaires parmi les prioritaires ?
Ils concluent notamment que les Communautés 360 pourraient prendre des formes très variées d'un territoire à l'autre en fonction des ressources existantes, des pratiques de régulation de l'admission en vigueur et des modalités de pilotage du nouveau dispositif.

Estelle Aragona est doctorante en science politique à l'Université de Picardie Jules Verne, Centre universitaire de recherches sur l'action publique et le politique ;
Pierre-Yves Baudot est professeur de sociologie à l'Université Paris Dauphine et chercheur à l'Institut de recherche interdisciplinaire de sciences sociales ;
Magali Robelet, maître de conférences en sociologie à l'Université Lumière Lyon 2, chercheuse au Centre Max Weber.

Conformément à ses missions, la CNSA finance la recherche sur le handicap et la perte d'autonomie. Elle n'est pas responsable des résultats obtenus par les chercheurs. L'objet de la diffusion de ces résultats est de stimuler le débat et la réflexion.

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CNSA - Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie published this content on 07 January 2021 and is solely responsible for the information contained therein. Distributed by Public, unedited and unaltered, on 07 January 2021 18:07:03 UTC