"Nous allons nous poser des questions stratégiques importantes une fois que la fusion avec FCA sera une réalité, il sera aussi dans l'intérêt de nos amis de FCA de se reposer la même question. Mais entre le signing et le closing, le système est extrêmement encadré, donc nous sommes tenus d'attendre le closing pour aborder ce sujet", a dit Carlos Tavares lors d'une rencontre organisée par l'Association des journalistes économiques et financiers (Ajef).

"Nous sommes en Chine pour y rester, il faut qu'on trouve la formule pour y réussir", a-t-il ajouté.

Le marché chinois, premier marché automobile mondial, a été le fer de lance de l'internationalisation à marche forcée de PSA après sa quasi-faillite de 2012-2013, mais les ventes du constructeur automobile français y ont lourdement chuté au cours des années passées à cause d'un dispositif commercial et industriel inadapté pour faire face à la concurrence accrue des marques chinoises.

Alors que la Chine avait dépassé la France courant 2014 comme premier marché du groupe, les ventes de PSA en Chine ont encore chuté de 55,4% à 117.084 unités en 2019, très loin du million de voitures par an pour lequel le dispositif de production local du groupe était taillé.

PSA est présent à travers deux co-entreprises, toutes deux objet d'une restructuration drastique.

FCA opère de son côté en Chine via une co-entreprise déficitaire avec Guangzhou Automobile Group (GAC), qui affiche une part de marché de 0,35% pour les véhicules particuliers.

En 2019, les livraisons du constructeur dans l'ensemble de la région Asie-Pacifique ont reculé de 29% avec 149.000 véhicules. Si le chiffre d'affaires a progressé pour atteindre 2,8 milliards d'euros, Fiat a enregistré dans la région une perte d'exploitation ajustée de 36 millions d'euros, réduite toutefois par rapport à l'année précédente.

PSA et FCA espèrent finaliser d'ici début 2021 un projet de fusion à 50 milliards de dollars qui doit donner naissance au quatrième constructeur automobile mondial.

(avec Giulio Piovaccari à Milan; édité par Henri-Pierre André)

par Gilles Guillaume