Des experts du secteur estiment que la valeur des actifs cédés pourrait approcher les 750 millions d'euros.

La Federal Trade Commission (FTC) américaine a validé le projet sans conditions quelques heures plus tard, levant le dernier obstacle au rapprochement.

UMG a fait savoir que les actifs à céder représentaient 30% du chiffre d'affaires d'EMI, soit 10% à peu près des ventes du groupe qui sera issu de la fusion.

UMG vendra en particulier le label Parlophone, l'un des joyaux d'EMI où l'on retrouve aussi bien Coldplay que Queen. En revanche, les enregistrements des Beatles ne feront pas partie de la cession.

Partiront également les labels Mute, Ensign et Chrysalis, EMI Classics, Virgin Classics, la participation d'EMI dans les compilations "NOW! That's what I call music", ainsi que les filiales EMI en France, en Espagne, en Belgique, au Danemark, en République tchèque, en Pologne, au Portugal, en Suède et en Norvège.

Universal vendra aussi ses propres labels Sanctuary, Co-Op Music, King Island Roxystar, MPS Records, sa participation dans Jazzland et sa filiale grecque.

LE NOUVEL ENSEMBLE AURA MOINS DE 40% DU MARCHÉ EUROPÉEN

"Le principal argument de l'opération, c'était le catalogue et les artistes d'EMI. Mais quand on regarde les groupes dont ils vont devoir se séparer, il y a certains des meilleurs", a commenté Conor O'Shea, analyste de Kepler Capital Markets.

Malgré ce bémol, le rachat d'EMI permettra à Universal de conforter sa position de numéro un sur le marché européen de la musique avec un catalogue réunissant entre autres Jay-Z, Kanye West, Robbie Williams, Pink Floyd et les Beatles.

La CE a souligné que les cessions devraient être bouclées d'ici six mois et que les acheteurs devaient être des maisons de disques reconnues ou des entités dont la réputation n'est plus à faire dans le milieu du disque, de façon à ce qu'il existe un concurrent solide face à Universal.

Parmi les acheteurs potentiels de ces actifs à céder figurent Warner Music Group, BMG, coentreprise d'édition musicale de Bertelsmann et du fonds d'investissement KKR, Sony Music et Richard Branson, fondateur de Virgin Records.

"Les engagements très importants proposés par Universal assureront la préservation de la concurrence dans l'industrie musicale et garantiront que les consommateurs européens continueront d'en jouir", a déclaré le commissaire européen à la Concurrence, Joaquin Almunia, dans un communiqué.

Le nouvel ensemble UMG-EMI détiendra une part de marché inférieure à 40% en Europe après les cessions.

EMI a été mis en vente par Citigroup, qui avait repris le groupe britannique après un défaut de son actionnaire précédent, le fonds d'investissement Terra Firma, sur certains prêts accordés par le groupe bancaire américain.

Marc Angrand et Wilfrid Exbrayat pour le service français, édité par Matthias Blamont

par Foo Yun Chee