VARSOVIE, 5 août (Reuters) - La Pologne a accusé jeudi la Biélorussie d'envoyer un nombre croissant de migrants à leur frontière en représailles à la décision de Varsovie d'accorder refuge à l'athlète biélorusse Kristsina Tsimanouskaïa, qui a refusé de rentrer dans son pays alors qu'elle se trouvait à Tokyo pour les Jeux olympiques.

Cette accusation s'inscrit dans la lignée de celle formulée le mois dernier par la Lituanie, autre voisin de la Biélorussie et membre de l'UE, qui a reproché aux autorités biélorusses d'affréter des avions pour envoyer des migrants dans le bloc communautaire.

Minsk mène une "guerre hybride avec l'Union européenne, avec l'aide de migrants illégaux", a déclaré à Varsovie le ministre adjoint de l'Intérieur, Maciej Wasik, au groupe audiovisuel numérique Telewizja wPolsce.

"Au cours des derniers jours, nous avons constaté un afflux (de migrants), nous traitons cela comme une réaction à l'asile accordé à la sprinteuse biélorusse", a-t-il ajouté.

Des représentants du gouvernement biélorusse n'ont pas pu être joints dans l'immédiat.

Les services douaniers polonais ont indiqué avoir arrêté un groupe de 71 migrants à la frontière avec la Biélorussie dans la nuit de mercredi à jeudi, après un autre groupe de 62 migrants, principalement des Irakiens, mercredi.

Il s'agit d'un total supérieur au nombre de migrants illégaux arrêtés à cette frontière par les douanes polonaises sur l'ensemble de l'année 2020 (122). Le mois dernier, 242 migrants ont été interceptés dans la région.

(Reportage Anna Wlodarczak-Semczuk et Agnieszka Barteczko, rédigé par Alan Charlish; version française Jean Terzian, édité par Jean-Stéphane Brosse)