ACARIGUA, Venezuela, 25 mai (Reuters) - Vingt-neuf détenus ont été tués et 19 policiers ont été blessés lors d'affrontements dans un centre de détention de la police municipale de la ville d'Acarigua, dans le centre du pays.

Un fonctionnaire a qualifié cet incident d'évasion manquée alors que des groupes de défense des droits de l'homme estiment qu'il s'agit d'un massacre.

"Il y a eu une tentative d'évasion et une bagarre a éclaté entre des gangs (rivaux)", a indiqué aux journalistes le secrétaire à la Sécurité intérieure de l'Etat de Portuguesa, Oscar Valero.

"Lors de l'intervention de la police pour empêcher l'évasion, il y a eu 29 morts", a-t-il précisé, ajoutant que les détenu avaient fait exploser trois grenades, qui ont blessé 19 policiers.

Des groupes de défense des droits de l'homme ont contesté la version officielle des événements.

"Comment se fait-il qu'il y ait eu un affrontement entre des détenus et la police, alors qu'il n'y a que des détenus parmi les victimes ?", a déclaré Humberto Prado de l'Observatoire des prisons vénézuéliennes. "Et si les détenus étaient armés, comment ces armes sont-elles entrées ?"

Les détenus demandaient depuis plusieurs jours aux médiateurs du gouvernement de les aider à éviter d'être transférés dans des prisons éloignées où ils ne pourraient pas recevoir de visites de leurs proches, a ajouté Prado.

Au Venezuela, les détenus ne sont pas censés rester plus de 48 heures dans un centre de détention de la police. Ils peuvent néanmoins passer des mois voire des années dans de tels établissements, en raison de la surpopulation carcérale et de retards chroniques dans les procédures judiciaires nécessaires à leur inculpation. (Mariangel Moro et Vivian Sequera; Arthur Connan pour le service français)