PUERTO ORDAZ, Venezuela, 18 octobre (Reuters) - L'opposition vénézuélienne a annoncé mercredi que ses candidats élus au poste de gouverneur dans cinq Etats du pays dimanche refusaient de prêter serment devant l'Assemblée constituante, un organe qu'elle juge contraire à la Constitution.

"Les gouverneurs-élus ne prêteront serment que dans le cadre de la Constitution et des lois de la République", a affirmé dans un communiqué la coalition d'opposition, la Table de l'Unité démocratique (MUD).

Le président Nicolas Maduro a déclaré que tout gouverneur qui refuserait de prêter serment devant l'Assemblée constituante ne pourrait entrer en fonction.

Dans la nuit de mardi à mercredi, le conseil électoral, proche du gouvernement, a par ailleurs annoncé que le candidat du Parti socialiste du président Maduro avait remporté l'élection dans l'Etat de Bolivar, dans le sud du pays, ce qui fait que les partisans de la "révolution bolivarienne" sont vainqueurs dans 18 des 23 Etats vénézuéliens.

Avant le scrutin de dimanche, les sondages donnaient pourtant l'opposition largement en tête. Les adversaires de Maduro parlent de manoeuvres du gouvernement visant à fausser les résultats.

Deux cents bureaux de vote situés dans des régions favorables à l'opposition ont ainsi été déplacés à la dernière minute, officiellement pour des questions de sécurité, et les noms de candidats d'opposition éliminés lors des primaires ont été maintenus sur les bulletins.

Mais l'opposition n'a pu apporter de preuves de tricheries. Plusieurs de ses candidats ont reconnu leur défaite, qu'ils ont imputée à la faible mobilisation de leurs partisans démoralisés.

Des mois de manifestations de rue quasi quotidiennes et des troubles ont fait au moins 125 morts jusqu'en juillet dernier à travers le Venezuela.

La tension monte depuis dimanche dans l'Etat de Bolivar, où le candidat d'opposition, Andres Velasquez, avait dans un premier temps été donné vainqueur. Des dizaines de ses partisans se sont massés devant les bureaux de la commission électorale à Ciudad Bolivar, la capitale de cet Etat, et des heurts se sont produits lundi et mardi.

"Je vais prouver au monde entier que ce processus électoral repose sur la fraude", a promis Andres Velasquez. (Maria Ramirez; Guy Kerivel pour le service français)