Wall Street a poursuivi hier son ascension, pour une cinquième séance de rang dans le vert, malgré les avertissements sur résultats qui fleurissent un peu partout et la poursuite du bras de fer entre la Maison Blanche et la Chambre des représentants sur le financement du mur voulu par Donald Trump à la frontière mexicaine. Le scénario qui se déroule actuellement laisse penser que la violente purge intervenue en décembre a permis d'intégrer des perspectives économiques moins favorables en 2019, alors que le marché s'était longtemps voilé la face l'année dernière. Les révisions en baisse des projections d'Apple, Macy's ou American Airlines montrent que tous les secteurs peuvent être touchés. La bonne nouvelle, c'est que ce mouvement a l'air de se dérouler dans le calme. En parallèle, les analystes intègrent des scénarios plus prudents dans leurs anticipations de court et de moyen terme, ce qui réduit le risque de déception pour la suite de l'année.
 
Bien sûr, tout cela reste très fragile à cause de plusieurs aléas majeurs. Le "shutdown" en cours aux Etats-Unis n'est pas le défi le plus mince, compte tenu de positions qui semblent irréconciliables entre Donald Trump et les Démocrates, qui tiennent les cordons de la bourse de la construction du mur voulu par le Président américain. La Maison Blanche réfléchit à un moyen de contourner juridiquement le problème tandis que la Chambre des représentants planche sur un moyen de financer la réouverture de certaines administrations en se passant de l'exécutif. Devant la complexité du problème, Donald Trump a annulé son voyage à Davos. Au Royaume-Uni, le compte à rebours final est enclenché avant le vote, lundi, sur le projet de Brexit de Theresa May, dont on voit mal comment il pourrait passer le cap des Communes.
 
Enfin, un mot sur la Fed : Jerome Powell a renouvelé hier l'approche très pragmatique de la banque centrale face aux remous économiques et financiers. S'il a confirmé que le bilan de l'institution sera réduit conformément au plan de marche, ce qui a brièvement effrayé Wall Street hier, il a surtout entretenu le sentiment des professionnels selon lequel la banque centrale ne constitue plus, à court terme, une source d'inquiétudes.
 
En préouverture, les indicateurs avancés européens sont légèrement positifs. En Asie, le vert domine assez largement, Tokyo terminant même en hausse de près de 1%.
 
Les temps forts économiques du jour
 
La production industrielle italienne (10h00) et les chiffres mensuels du PIB britannique (10h30) précèderont l'inflation américaine (14h30 : consensus -0,1% / core +0,2%).
 
L'euro reste ferme à 1,15287 USD (+0,2%). L'once d'or grappille 0,4% à 1 292 USD. Le baril continue à gagner du terrain à 61,547 USD pour le Brent de Mer du Nord et à 52,46 USD pour le brut américain WTI. L'obligation d'Etat américaine à 10 ans affiche un rendement de 2,722% ce matin, en légère baisse. Le Bitcoin a lourdement décroché hier, pour se négocier 3 611 USD ce matin.

Les principaux changements de recommandations
 
  • ABB : Vertical Research passe de conserver à vendre.
  • Brunello Cucinelli : Jefferies reste acheteur mais réduit de 39 à 34 EUR son objectif.
  • Burberry : Jefferies reste à conserver mais réduit de 2 060 à 1 800 GBp son objectif.
  • Hermès : Crédit Suisse passe de sousperformance à surperformance avec un objectif relevé de 475 à 531 EUR.
  • Hunting : JP Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 729 GBp.
  • Inficon : UBS reste acheteur mais réduit de 600 à 580 CHF son objectif.
  • John Wood : JP Morgan reste à surpondérer et réduit à 760 GBp son objectif.
  • Keywords Studios : Jefferies reste acheteur mais réduit de 2 352 à 1 916 GBp son objectif.
  • Kering : Jefferies reste acheteur mais réduit de 545 à 490 EUR son objectif.
  • LVMH : Jefferies reste acheteur mais réduit de 350 à 300 EUR son objectif.
  • Moncler : Jefferies reste acheteur mais réduit de 40 à 37 EUR son objectif.
  • Orion Oyj : Jefferies passe de conserver à sousperformance, avec un objectif réduit de 30,20 à 23,40 EUR.
  • Petrofac : JP Morgan reste à surpondérer et réduit 660 GBp son objectif.
  • Raiffeisen : JP Morgan abaisse de surpondérer à neutre en visant 28 EUR.
  • Saipem : JP Morgan passe de neutre à surpondérer en visant 4,70 EUR.
  • Salvatore Ferragamo : Jefferies reste à conserver mais réduit de 19 à 18 EUR son objectif.
  • Seb : AlphaValue reste acheteur avec un objectif relevé de 159 à 160 EUR.
  • Straumann : Jefferies passe de conserver à acheter malgré un objectif réduit de 802 à 755 CHF.
  • STMicroelectronics : AlphaValue reste acheteur mais abaisse de 20,90 à 19,90 EUR son objectif.
  • Subsea 7 : JP Morgan reste à souspondérer et réduit à 97 NOK son objectif.
  • Suedzucker : Goldman Sachs passe de vendre à neutre et rehausse de 9 à 12 EUR son objectif.
  • Telia : Société Générale passe de conserver à vendre et ramène de 40 à 35 SEK son objectif.
  • Tod's : Jefferies reste à conserver mais réduit de 43 à 42 EUR son objectif.
  • Ubisoft : Stephens démarre le suivi à pondération en ligne en visant 75 EUR.
  • UDG Healthcare : Jefferies passe d'acheter à conserver avec un objectif réduit de 765 à 620 GBp.
  • Virbac : Jefferies passe de sousperformance à conserver avec un objectif relevé de 100 à 112 EUR.
  • Wendel : AlphaValue reste à accumuler avec un objectif relevé de 111 à 125 EUR.
 
L’actualité des sociétés
 
Pendant que les chefs d'accusation s'empilent au Japon contre Carlos Ghosn, l'enquête interne conduite par Renault n'a pas permis de découvrir de fraude dans les rémunérations de son comité exécutif sur les deux années écoulées. L'épouse de Carlos Ghosn a pour sa part diffusé un communiqué affirmant que son époux est malade mais que les autorités nippones refusent de dire s'il a été pris en charge et l'empêchent toujours de contacter sa famille. Dans une ultime tentative pour obtenir le feu vert à leur mariage, Alstom et Siemens Mobility pourraient accepter de nouvelles cessions en échange de l'aval de la Commission européenne, ont indiqué plusieurs sources à Reuters. La date butoir théorique de la décision de l'antitrust est fixée à la mi-février. Ingenico boucle le rachat de Paymark. Accor a relevé de 9% le prix de son offre sur les actions du polonais Orbis qu'il ne détient pas encore. Saint Gobain a cédé ses activités scandinaves de transformation de verre. Marie Brizard sous la pression de ses actionnaires minoritaires. Air France KLM va cesser ses vols directs vers Ryad, déficitaires. Rubis a reçu le feu vert des autorités du Kenya pour racheter Kenolkobil. Eurazeo Patrimoine acquiert un immeuble à Londres. CnovaEgide, Delta Drone, Stentys ont publié leurs comptes.
 
Nikkei rapporte qu'Hitachi va abandonner son projet de centrale nucléaire britannique, ce qui occasionnera une charge de 200 à 300 milliards de yens. La distribution américaine dans la tourmente après une série d'avertissements. Plusieurs institutions financières ont annoncé des réductions d'emplois, dont BlackRock, Nomura, Morgan Stanley, State Street, Santander ou AQR. Virgin Atlantic, en consortium, devrait racheter Flybe, mais à un prix très inférieur aux cotations actuelles, selon Sky News. Jair Bolsonaro a finalement approuvé le rapprochement entre Boeing et Embraer. Compagnie Financière Richemont publie en ligne avec les attentes mais a été pénalisé par les "Gilets Jaunes".