Dans un tel contexte de volatilité extrême, il est intéressant d’analyser historiquement les différents marchés boursiers pour déceler ceux qui se comportent mieux dans différentes phases. Concrètement, il s’agit de voir s’il existe des marchés à la fois performants dans les périodes fastes et résilients dans des périodes plus sombres. Il en existe heureusement et je vous propose de nous intéresser plus spécifiquement à un petit pays plus connu, entre autres, pour ses chocolats et ses montres.

La Suisse se démarque par sa stabilité politique, économique et financière, mais ce n’est de loin pas tout. En effet, elle se classe également dans le haut du podium en termes de compétitivité et d’innovation (3.4% de son PIB contre 2.4% pour les pays de l’OCDE[1]) et génère 85% de son chiffre d’affaires à l’étranger. Si on investit dans le SPI® (indice des actions suisses) on s’expose de fait au monde entier, la sécurité en bonus. En outre, sa monnaie ne cesse de s’apprécier (en moyenne cumulée de plus de 1% par an contre l’EUR depuis 2002), la positionnant comme une valeur refuge ; ceci peut s’avérer problématique pour un pays exportateur, mais in fine n’affecte que peu les entreprises qui tirent leur épingle du jeu grâce à l’innovation et l’investissement.

Structurellement le marché des actions suisses est très défensif car concentré autour de 3 sociétés très résilientes, Nestlé, Roche et Novartis qui composent 55% de l’indice SPI®. Les 45% restants sont mieux diversifiés autour de 212 sociétés moins connues, majoritairement industrielles (52), et souvent des leaders mondiaux dans des marchés de niche comme par exemple Interoll (intra-logistique), VAT (vannes à vide) ou encore Givaudan (arômes / parfums).

Le résultat de cette haute diversité de sociétés qualitatives est que, lors des dernières fortes crispations sur les marchés boursiers, le SPI® a quasiment toujours surperformé ses pairs européens et américains, prouvant sa solidité (cf. graphique 1). Ceci se démontre à nouveau dans la crise actuelle où, au 17 avril 2020 en YTD et en monnaies locales, le SPI® a bien résisté (-12.8%) contre le CAC 40 (-26.9%), le Stoxx 600 (-19.8%) ou encore le S&P 500 (-16.2%)[2]. Pour un investisseur étranger, cette surperformance serait encore plus marquée puisque ce dernier profiterait en plus de l’appréciation du CHF.

Graphique 1 : performances des indices lors des dernières crises (en monnaies locales) :

Graphique 1 : performances des indices lors des dernières crises (en monnaies locales)

Si on y applique en sus une approche rigoureuse et sélective (fortes convictions), le résultat s’avère plus que concluant ; c’est ce que nous proposons dans notre fonds « Synchrony (LU) Swiss All Caps ». En effet, grâce à une approche duale, d’une part Top-down, par l’étude du cycle économique global afin de définir l’allocation aux sociétés selon leur style et leur taille, et d’autre part Bottom-up, par l’analyse des fondamentaux afin de déceler les meilleurs investissements (en moyenne 25 positions contre 215 pour son indice le SPI®), le fonds surperforme le dit indice depuis son lancement en juin 2017. Comme l’illustre le graphique 2.

Graphique 2 : performance au 17/04/20 du Synchrony (LU) Swiss All Caps vs SPI® depuis son lancement (19/06/17)

Graphique 2 : performance au 17/04/20 du Synchrony (LU) Swiss All Caps vs SPI® depuis son lancement (19/06/17)

La performance depuis le lancement du fonds a été de 21.8% en CHF au 17 avril 2020 (contre 17.2% pour l’indice SPI®). Rapportée en EUR, cette dernière a été de 25.9%, profitant ainsi de l’appréciation du CHF contre l’EUR. A titre de comparaison, sur la même période, l’indice Euro Stoxx a perdu 10.9%. Ainsi, pour un investisseur en base Euro, notre fonds a surperformé de près de 37% le marché européen.

Dans notre gestion, nous nous évertuons jour après jour à ne pas déroger à notre philosophie d’investissement, véritable socle qui nous oblige de toujours revenir aux fondamentaux, loin des modes passagères et autres impulsions court-termistes, forts du constat que personne n’est à l’abri de « biais émotionnels », à la hausse comme à la baisse.

Je conclurai par une petite note culinaire qui s’applique parfaitement au monde de l’investissement en citant Paul Bocuse : “Les deux secrets d'un succès : la Qualité et la Créativité.”

Vincent Passa, Head of Investment Funds Sales, Banque Cantonale de Genève (France) SA

[1] Source : OCDE

[2] Source : Bloomberg

Le présent article ne constitue en aucun cas un conseil en investissement, une recommandation ou une sollicitation d’achat ou de vente de valeurs mobilières, ou une offre de services. Les investisseurs doivent examiner attentivement les objectifs, les risques et les frais relatifs à tout investissement avant d’investir. Les analyses et les opinions mentionnées dans le présent document représentent les points de vue de l’auteur à la date indiquée. Ils sont susceptibles de changer et ne sauraient être interprétées comme possédant une quelconque valeur contractuelle.