Londres (awp/afp) - Le géant britannique de la publicité WPP a annoncé jeudi être revenu dans le vert au premier semestre avec un bénéfice net de 252,7 millions de livres, grâce au rebond du marché après une année 2020 plombée par la crise sanitaire.

Le groupe, grand concurrent du français Publicis, avait subi une énorme perte nette de 3,2 milliards de livres un an plus tôt, rappelle-t-il dans un communiqué.

WPP note que la reprise du marché publicitaire a été plus rapide que prévu en début d'année, grâce notamment au succès des programmes de vaccination qui ont permis de lever les restrictions et à l'économie de repartir.

Les grandes entreprises, qui sont les clients du groupe, ont pu investir à nouveau et dépenser dans des campagnes de communications, alors même qu'elles avaient drastiquement réduit leur budget l'an dernier du fait de la pandémie.

WPP prévoit que le rebond du marché de la publicité va profiter surtout des activités en ligne, la crise sanitaire ayant accéléré le commerce sur internet et le basculement numérique des médias.

Le chiffre d'affaires du groupe a grimpé de 9,8% à 6,1 milliards de livres sur le premier semestre, avec une forte accélération au deuxième trimestre.

"Les clients réinvestissent dans le marketing, surtout dans les médias numériques, le commerce en ligne et la technologie. Nous retrouvons les niveaux de 2019 en 2021, un an plus tôt que prévu", se félicite Mark Read, directeur général, cité dans le communiqué.

Il indique avoir décroché des contrats notamment auprès du groupe pharmaceutique AstraZeneca, du site de rencontres Bumble, de la banque JPMorgan ou du fabricant de spiritueux Pernod Ricard.

"Les entreprises ont rapidement augmenté leurs dépenses publicitaires, soit pour vanter auprès des consommateurs leurs produits et services après les confinements, soit parce que la reprise économique permet d'investir dans de nouveaux projets de croissance", souligne Russ Mould, analyste chez AJ Bell.

Fort de ses meilleurs résultats, le groupe a décidé d'augmenter de 25% son dividende et de lancer un programme de rachat d'actions de 600 millions de livres cette année.

Il relève en outre ses objectifs pour l'année, avec une croissance à données comparables de 9 à 10%, et une marge opérationnelle courant dans le haut d'une fourchette comprise entre 13,5% et 14%.

L'ensemble des annonces étaient saluées par le marché. L'action du groupe prenait 2,30% vers 09H10 GMT à la Bourse de Londres dans un marché stable.

Sous l'impulsion de M. Read, le groupe a initié ces dernières années et avant la pandémie une transformation qui vise à simplifier une entreprise autrefois tentaculaire, et qui a permis de réduire sa dette.

WPP a mis en outre le paquet sur le numérique, où il est vivement concurrencé par les géants technologiques américains.

"Les tendances sont encore molles par rapport à l'époque d'avant la pandémie et donc le travail n'est pas terminé", note Sophie Lund-Yates, analyste chez Hargreaves Lansdown.

"De manière cruciale, WPP va avoir besoin d'avancer plus vite pour se renforcer dans le numérique. Le monde de la publicité et du marketing a changé en profondeur et le basculement a été accéléré par le Covid", selon elle.

afp/buc