L'indice Dow Jones a perdu 43,88 points, soit 0,16%, à 26.922,12 et le S&P-500, plus large, a cédé 5,41 points, soit 0,18%, à 2.990,41.

Le Nasdaq Composite a reculé de 8,44 points, soit 0,1%, à 8.161,79.

Tous trois avaient inscrits mercredi des plus hauts de clôture, le troisième d'affilée pour le S&P-500.

Selon les statistiques officielles publiées une heure avant l'ouverture vendredi, l'économie américaine a créé 224.000 emplois non-agricoles en juin alors que les économistes interrogés par Reuters en prévoyaient 160.000 seulement.

La hausse des salaires a parallèlement ralenti, à 0,2% le mois dernier après 0,3% en mai, et sa progression sur un an est restée à 3,1% pour le deuxième mois consécutif. Le marché tablait sur une hausse de 0,3% sur un mois et de 3,2% sur un an.

"Le rapport sur l'emploi a montré que l'économie ralentissait mais ne vacillait pas. C'est important parce que l'une des questions clés avant la publication du rapport portait sur ses implications sur la possibilité que la Fed baisse les taux à la fin du mois", explique Kate Warne, stratège d'Edward Jones.

"Elle peut encore décider une baisse d'un quart de point qui aurait valeur d'assurance mais ce qui est sûr, c'est que les indicateurs ne se dégradent pas rapidement."

Dans son rapport semestriel au Congrès, la Fed réaffirme son engagement à agir de manière "appropriée" pour soutenir la croissance en expliquant que le marché de l'emploi a "continué à se renforcer" depuis le début de l'année et que la récente faiblesse de l'inflation est due à des "influences passagères".

Les volumes ont été limités, une partie des investisseurs étant absents pour ce lendemain d'"Independence Day", avec environ 5,08 milliards de titres échangés contre 6,8 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances. Il s'agit du volume le plus faible enregistré sur une séance complète depuis le début de l'année.

Sur l'ensemble de la semaine, réduite à trois séances et demie par la fête nationale américaine, le Dow affiche une hausse de 1,21%, le S&P-500 une progression de 1,65% et le Nasdaq un gain de 1,94%.

VALEURS

L'indice S&P des valeurs bancaires, sensible à l'évolution des taux d'intérêt, a progressé de 0,73% et contribué à la progression de 0,38% du secteur financier, la plus marquée des 11 grands secteurs de la cote.

A l'opposé, les secteurs défensifs que sont la santé, l'immobilier et les services aux collectivités ("utilities") ont cédé respectivement 0,73%, 0,57% et 0,17%.

Egalement en net repli, le compartiment des semi-conducteurs a perdu 0,6% après l'annonce par le géant sud-coréen Samsung Electronics d'une chute de son bénéfice d'exploitation au deuxième trimestre.

Nvidia a perdu 1,55% et Intel 0,87%.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont cédé du terrain après cinq séances consécutives de hausse, un repli favorisé par les statistiques mensuelles de l'emploi américain et le chiffre décevant de la production industrielle allemande.

À Paris, l'indice CAC 40 a perdu 0,48% à 5.593,72 points. Le Footsie britannique a cédé 0,66% et le Dax allemand 0,49%. L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,46%, le FTSEurofirst 300 de 0,71% et le Stoxx 600 de 0,72%.

Le groupe suédois de technologies industrielles Hexagon a signé la plus forte baisse du Stoxx 600 (-10,92%) et fait baisser les grandes valeurs du secteur après avoir averti que ses ventes allaient baisser au deuxième trimestre en raison de la guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis.

Sur la semaine, le Stoxx 600 a gagné 1,36% et le CAC 40 0,99%.

TAUX

La perspective de voir la Fed baisser ses taux moins rapidement qu'anticipé jusqu'à présent a logiquement favorisé la hausse des rendements des emprunts d'Etat américain.

En fin de séance, celui des Treasuries à dix ans prenait plus de huit points de base à 2,039% après un pic à 2,068%, au plus haut depuis plus d'une semaine.

Le deux ans, à 1,8694%, affichait quant à lui un rebond de plus de dix points, le plus important sur une séance depuis plus de quatre ans.

"La partie courte (de la courbe des rendements-ndlr) a complètement abandonné l'idée d'une baisse de taux de 50 points de base ce mois-ci et n'escompte désormais guère plus qu'une baisse de prudence de 25 points de base", explique Jim Vogel, stratège taux de FTN Financial.

CHANGES

En réduisant la probabilité d'une baisse marquée des taux au cours des mois à venir, les chiffres mensuels de l'emploi américain ont donné un coup de fouet au dollar, qui s'appréciait de 0,49% en fin de séance face à un panier de devises de référence, au plus haut depuis deux semaines et demie.

L'euro s'échangeait alors contre 1,1227 dollar après être tombé en séance à 1,1208, au plus bas depuis le 19 juin.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en hausse, soutenus par les tensions géopolitiques liées à l'Iran, qui ont pris le pas sur les craintes récurrentes de ralentissement de la demande.

Le contrat août sur le WTI, qui a passé une partie de la séance en territoire négatif, a fini sur un gain de 17 cents, soit 0,3%, à 57,51 dollars le baril. L'échéance septembre sur le Brent a pris 93 cents (+1,47%) à 64,23 dollars.

(Avec Chuck Mikolajczak et April Joyner à New York,; Uday Sampath à Bangalore)

par Marc Angrand