New York (awp/afp) - Wall Street avançait nettement vendredi à la mi-séance, dynamisée par un rapport montrant à la fois une forte hausse des créations d'emplois aux Etats-Unis en février et une progression modérée des salaires.

Vers 17H00 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, s'appréciait de 1,08% à 25.163,15 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'octroyait 1,21% à 7.517,89 points. S'il termine à ce niveau, il dépassera son précédent record datant du 26 janvier.

L'indice élargi S&P 500 montait de 1,07% à 2.768,24 points.

"Le rapport sur l'emploi n'aurait pu être meilleur pour Wall Street", a commenté Jack Ablin de Cresset Wealth Advisors.

Selon ce document, les Etats-Unis ont créé en février 313.000 emplois nets. C'est leur plus haut niveau depuis juillet 2016 et bien au-delà des anticipations des analystes.

Le taux de chômage est lui resté à 4,1% en raison d'une arrivée massive de nouveaux entrants sur le marché du travail.

Parallèlement, alors que dans ce marché de l'emploi qui devient de plus en plus étroit les employeurs sont censés offrir de meilleures rémunérations pour attirer ou garder leurs employés, les salaires ont à peine augmenté (+0,15% sur le mois).

Pour les courtiers de Wall Street, "cette combinaison est parfaite", a souligné M. Ablin.

Les créations d'emplois ainsi que la hausse du taux de participation montrent que l'économie américaine est en forme et que les entreprises sont prêtes à embaucher.

La modération des salaires de son côté "laisse à la Fed suffisamment de marge de manoeuvre pour continuer à resserrer sa politique monétaire tranquillement, ce qui va permettre aux investisseurs de profiter encore un certain temps d'argent peu onéreux" grâce aux taux d'intérêt bas, a-t-il ajouté.

De quoi oublier le précédent rapport mensuel sur l'emploi qui avait montré une accélération marquée des salaires et fait craindre aux investisseurs que la banque centrale américaine n'intervienne plus rapidement que prévu garder l'inflation sous contrôle. Sa publication avait déclenché une période de fortes turbulences sur les marchés début février.

- Nouveau patron pour Goldman Sachs ? -

"L'état d'esprit des investisseurs est aussi aidé (vendredi) par le fait que le président américain Donald Trump a accepté de rencontrer le leader nord-coréen Kim Jong Un, ainsi que par l'annonce (jeudi en fin de séance par Donald Trump) de taxes à l'importation apparemment moins radicales que ce qui avait été craint lorsque cette idée a fait son apparition la semaine dernière", ont noté les analystes de Charles Schwab.

Le marché obligataire se tendait: le taux d'emprunt à 10 ans des Etats-Unis montait à 2,895% contre 2,857% jeudi soir, et celui à 30 ans à 3,153% contre 3,122% à la précédente clôture.

La banque d'affaires Golman Sachs montait de 1,53%. Son action a brièvement chuté, avant de se reprendre tout aussi rapidement, quand des informations de presse ont évoqué le possible départ de Lloyd Blankfein, son patron depuis douze ans, d'ici la fin de l'année.

Les fabricants de jouets Hasbro (-2,99%) et Mattel (-4,76%) souffraient des déboires de la chaîne de magasins Toys R Us. Cette société s'est placée en septembre dernier sous la protection du Chapitre 11 de la loi américaine, ce qui lui permet de ne plus payer ses dettes tout en restant active. Mais selon des informations de presse, elle prévoit de fermer tous ses magasins aux Etats-Unis.

L'équipementier Dana s'appréciait de 4,08% après l'annonce du rachat pour 6,1 milliards de dollars de l'activité automobile du groupe industriel britannique GKN.

Le groupe de casinos Wynn Resorts montait de 3,72% après avoir accepté de verser 2,4 milliards de dollars pour solder un litige datant de 2012 avec l'entreprise japonaise Universal Entertainment Corporation.

Le géant du négoce des céréales et matières premières agricoles Bunge reculait de 3,53% alors que, selon le Wall Street Journal, les négociations en cours pour une fusion avec son concurrent ADM (+0,30%)ont échoué.

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