En Europe, où les indices de référence sont dans le rouge à mi-séance, les "techs" souffrent également mais aussi les banques, pénalisées par des résultats décevants et les tensions autour de l'Italie.

Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en baisse de 0,7% à 0,9% pour le Dow Jones et le S&P-500, et de plus de 1% pour le Nasdaq, qui a reculé lundi de plus de 3%, sa plus forte baisse en pourcentage sur une séance depuis près d'un mois.

À Paris, le CAC 40 cède 1,03% à 4.933,98 points à la mi-journée. À Francfort, le Dax perd 1,09% et à Londres, le FTSE abandonne 0,18%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 recule de 0,55%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 1,14% et le Stoxx 600 de 0,76%.

Si les risques politiques restent présents, ce sont surtout les "techs", vulnérables à toute mauvaise nouvelle en raison de leurs valorisations extrêmement tendues, qui pèsent sur la tendance depuis quelques semaines, en particulier à Wall Street.

LES VALEURS US À SUIVRE

Apple, la première capitalisation mondiale, a perdu plus de 20% depuis son pic historique atteint début octobre et recule encore mardi de plus de 1% dans les échanges avant l'ouverture.

"Les FANG sont bel et bien en territoire baissier ("bear market") et ce n'est pas beau à voir", souligne Neil Wilson, chez Markets.com. "Clairement, les actions technologiques traversent une phase de réévaluation mais il semble qu'elles soient vendues comme une seule entité. Un peu comme les marchés émergents, les FANG sont très différentes les unes des autres et devraient être évaluées à titre individuel", poursuit-il.

"A l'orée de la période de Noël, Apple et Amazon pourraient bien en particulier surprendre positivement".

LES VALEURS EN EUROPE

Le compartiment européen de la technologie chute de 2,44%, avec des replis marqués aussi bien pour les fournisseurs de logiciels (Nemetschek, Dassault Systèmes) que les groupes de télécommunication (Nokia, Ericsson), les fabricants et équipementiers de semi-conducteurs (Siltronic, AMSL, Soitec) et les sociétés de services informatiques (Atos, Sopra Steria).

L'autre repli sectoriel notable revient aux banques (-1,64%), grevées par le plongeon du britannique CBYG (-10,22%) qui a annoncé la mise en place d'un plan d'urgence pour faire face aux incertitudes liées au Brexit.

Le gérant d'actifs suisse Julius Baer chute de 7,51% après avoir averti qu'il pourrait ne pas atteindre son objectif en matière de ratio coûts/revenus cette année.

Les banques italiennes sont aussi sous pression, à l'instar de Banco BPM, d'Ubibanca et d'Unicredit qui perdent de près de 3% à plus de 4% sur fond de tensions persistantes entre Bruxelles et Rome sur le budget 2019.

A Paris, Renault recule encore de 2,33% après avoir perdu plus de 8% la veille à la suite des accusations de fraude financière dont fait l'objet le PDG Carlos Ghosn au Japon. Selon des sources proches du dossier, le groupe va réunir mardi soir son conseil d'administration pour discuter d'un remplacement temporaire du dirigeant.

TAUX

L'aversion au risque favorise un retour sur le marché obligataire. Le rendement de l'emprunt d'Etat américain à dix ans, qui avait déjà reculé après des propos jugés prudents de plusieurs responsables de la Réserve fédérale (Fed), évolue autour de 3,05%, à proximité d'un plus bas depuis fin septembre.

La tendance est similaire en Europe où le rendement du Bund allemand à dix ans, référence pour la zone euro, perd 1,6 point de base après être redescendu brièvement autour de 0,35%.

Les taux souverains italiens montent en revanche avant la probable ouverture mercredi par la Commission européenne d'une procédure disciplinaire contre l'Italie pour déficit excessif. L'écart de rendement entre le papier à 10 ans italien et son équivalent allemand a dépassé les 335 points de base (pdb), au plus haut d'un mois.

Le vice-président du Conseil Luigi di Maio a dit mardi qu'une solution pouvait être trouvée avec Bruxelles sur le budget 2019 mais qu'il ne fallait pas toucher à ses principales dispositions.

CHANGES

Le retour vers les actifs refuges favorise le dollar, pénalisé la veille par les récents commentaires des responsables de la Fed et le chiffre nettement inférieur aux attentes de l'indice NAHB du marché immobilier américain.

L'indice dollar, qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de devises de référence, regagne 0,1%, s'éloignant d'un plus bas de près de deux semaines.

L'euro recule pour sa part vers 1,14 dollar et la livre se stabilise face au billet vert mais reste fragile avec la persistance des tensions autour de l'accord sur le Brexit que Theresa May tente de défendre sous la menace d'un vote de défiance.

PÉTROLE

Les cours du brut sont orientés à la baisse, pénalisés par la détérioration des perspectives de croissance mondiale et la hausse de la production pétrolière des Etats-Unis qui contrebalancent les anticipations d'une réduction de la production par les pays membres de l'Opep.

Le baril de Brent se traite autour de 66,50 dollars et le baril de brut léger américain (WTI) évolue aux environs de 57 dollars.

(Édité par Blandine Hénault)

par Patrick Vignal