L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 perd 1,9%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro abandonne 2,49% et le Stoxx 600 lâche 1,89%, sa plus forte baisse journalière depuis décembre.

Le président américain Donald Trump a surpris et fait chuter les Bourses mondiales et les rendements obligataires en annonçant jeudi l'instauration à compter du 1er septembre des droits de douane additionnels de 10% sur les 300 milliards de dollars d'importations chinoises encore non taxées (environ 270 milliards d'euros).

En réponse, le ministère chinois des Affaires étrangères a annoncé que la Chine prendrait des mesures de rétorsion si les Etats-Unis passaient à l'acte.

Cette annonce de Donald Trump marque la fin brutale d'une trêve temporaire dans le conflit commercial et pourrait accentuer la pression sur la Réserve fédérale (Fed) pour qu'elle baisse à nouveau ses taux d'intérêt.

"Les nouveaux droits de douane pourraient être un coup rendu à la Fed de la part de Donald Trump qui estimait que la politique de la Fed n’était pas assez accommodante et ainsi créer de l’incertitude et des tensions supplémentaires qui pousserait la Fed à baisser davantage ses taux lors de la prochaine réunion?", s'interroge Saxo Banque dans une note.

Donald Trump a prévu de s'exprimer sur les relations commerciales avec l'Union européenne vendredi à 13h45 (17h45 GMT).

Outre les craintes sur le commerce, les investisseurs suivront plusieurs indicateurs aux Etats-Unis dont la publication des chiffres de l'emploi à 12h30 GMT. Le marché attend 164.000 créations d'emplois en juillet après les 224.000 annoncées pour juin, et un taux de chômage stable à 3,7%. LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Exxon Mobil et Chevron publient leurs résultats trimestriels avant l'ouverture, au lendemain d'une chute de près de 8% des cours du brut qui a fait trébucher leurs cours de Bourse de respectivement 2,55% et 1,93%.

VALEURS EN EUROPE

Cet accroissement des tensions pénalise quasiment l'ensemble des indices sectoriels européens à commencer par ceux des ressources de base (-3,95%), de l'automobile (-3,5%) et de la technologie (-3,09%).

A Paris, STMicro signe la plus forte baisse du CAC 40 avec une perte de 5,76%, suivi par ArcelorMittal (-5,73%).

Peugeot n'est pas en reste avec une perte de 3,69%, tandis que Renault cède 3,06% et, du coté du SBF 120, Valeo lâche 6,94%.

Crédit Agricole perd 4,78% après avoir dégagé un bénéfice net en baisse de 15% au deuxième trimestre lié notamment à une remontée du coût du risque dans sa banque de financement et d'investissement.

Ailleurs en Europe, les valeurs des semi-conducteurs sont durement touchées par les annonces de Trump: AMS chute de 7,11% et Infineon de 6,92%, les deux plus fortes pertes du Stoxx 600.

Affectées également par le regain de tensions entre les deux premières puissances économiques du monde, les valeurs européennes du luxe Ferragamo, Moncler, Kering, LVMH et Richemont cèdent entre 1,85% et 4,05%.

En hausse, le groupe de compagnies aériennes IAG grimpe de 4,96% après avoir fourni des perspectives 2019 rassurantes et réalisé un bénéfice supérieur aux attentes au cours de la première partie de la saison estivale.

TAUX Sur le marché obligataire, le regain de tensions favorise un repli des rendements, celui du 10 ans américain cédant près de cinq points de base pour retomber à 1,8571%, un plus bas depuis novembre 2016.

Le rendement du Bund allemand de même échéance recule de quatre points de base, à -0,496%, proche du plus bas record atteint dans la matinée à -0,502%. Le rendement de l'emprunt allemand à 30 ans est passé brièvement dans le négatif pour la première fois de son histoire et l'ensemble de la courbe des taux de l'Allemagne s'est ainsi retrouvé en territoire négatif, les investisseurs partant à la chasse d'actifs jugés sûrs.

CHANGES

Le dollar recule légèrement (-0,15%) face un panier de devises internationales, dont l'euro qui remonte à 1,11 dollar. Actifs refuges traditionnels, le yen gagne 0,46% face au dollar, à un pic de plus d'un mois, et le franc suisse avance de 0,47%.,

PÉTROLE

Sur le marché pétrolier, les cours regagnent plus de 2% après avoir lourdement chuté jeudi face aux inquiétudes sur le front du commerce.

Le baril de Brent prend 2,86% à 62,23 euros, après être tombé à 60 dollars la veille, un creux depuis la mi-juin. Le baril de brut léger américain avance de 2,58% à 55,34, après déjà perdu 4,63% jeudi soit sa plus forte baisse en une séance depuis février 2015.

(Édité par Wilfrid Exbrayat)

par Laetitia Volga