Les contrats à terme sur les principaux indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse d'environ 0,1% pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et de près de 0,5% pour le Nasdaq.

À Paris, le CAC 40 gagne 0,84% à 4.880,84 points vers 11h20 GMT. À Francfort, le Dax prend 0,61% tandis qu'à Londres, le FTSE 100 recule de 0,02%, pénalisé entre autres par le repli des valeurs pétrolières et de Vodafone.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 est en hausse de 0,41%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro de 0,69% et le Stoxx 600 de 0,41%.

La BCE ne devrait pas modifier sa politique monétaire à l'issue de la réunion du Conseil des gouverneurs mais Mario Draghi sera très probablement interrogé, lors de la conférence de presse prévue à 13h30 GMT, sur d'éventuelles adaptations de la stratégie de l'institution au ralentissement économique en cours, que les tensions commerciales et les incertitudes liées au Brexit risquent d'aggraver.

Les premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats de la zone euro pour le mois de janvier, publiés dans la matinée, montrent que la croissance de l'activité du secteur privé est tombée ces dernières semaines à son plus bas niveau depuis cinq ans et demi, avec entre autres une accélération de la contraction en France.

Cette évolution pourrait compromettre la normalisation de la politique monétaire de la BCE après l'arrêt de ses achats de titres sur les marchés fin décembre. Les investisseurs divergent toutefois sur l'attitude que pourrait adopter le président de la banque centrale.

"Il ne devrait pas y avoir un changement important de ton de la part de Mario Draghi par rapport à ses récentes déclarations, l'idée étant que le ralentissement en zone euro devrait durer plus longtemps que prévu", estime Marco Bruzzo, gérant de fonds chez Mirabaud.

Mais pour les stratèges de Day By Day, "soit Draghi renoue avec sa position 'colombe', soit les investisseurs ne le croiront pas".

VALEURS EN EUROPE

En attendant la BCE, la hausse des marchés actions de la zone euro profite du regain d'intérêt des investisseurs pour les valeurs technologiques après les prévisions jugées rassurantes du fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics, qui entretiennent l'espoir d'un rebond dans les prochains mois après une mauvaise passe fin 2018 et début 2019.

L'indice Stoxx des hautes technologies gagne 2,06% et STMicro bondit de 8,8%, la meilleure performance du Stoxx 600.

D'autres acteurs du marché des puces progressent dans le sillage du franco-italien, comme Siltronic (+7,90%), AMS (+6,51%) ou Infineon (+5,36%).

Renault prend par ailleurs 1,29%; le conseil d'administration du groupe français a officialisé le remplacement de Carlos Ghosn, qui a démissionné de la présidence, par un tandem formé par Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré.

A la baisse, l'opérateur mobile britannique Vodafone cède 2,67%, au plus bas depuis novembre, après l'annonce d'un ralentissement de la croissance de ses activités sud-africaines.

CHANGES

Les chiffres inférieurs aux attentes des PMI "flash" et les anticipations d'un discours prudent de la BCE pèsent sur l'euro, qui cède 0,28% face au dollar à 1,1348 après avoir touché son plus bas niveau depuis trois semaines à 1,1310.

La monnaie unique accuse désormais un repli de près de 2% en dix séances face au billet vert.

La devise américaine s'apprécie quant à elle de 0,27% face à un panier de devises de référence.

La livre sterling cède du terrain mais reste proche des plus hauts de plus de deux mois atteints ces derniers jours, grâce aux espoirs de voir le Royaume-Uni éviter un Brexit désordonné.

TAUX

Comme la monnaie unique, les rendements des emprunts d'Etat de référence de la zone euro sont en repli après les PMI et avant les annonces de la BCE: celui du Bund allemand à dix ans oscille autour du seuil de 0,2% et son équivalent français se maintient tout juste au-dessus de 0,6%.

Ce repli des rendements touche aussi les pays dits "périphériques" avec des plus bas de six mois pour les rendements à dix ans italien et espagnol.

Parallèlement, le taux d'inflation "à cinq ans dans cinq ans", principal baromètre des anticipations d'évolution des prix dans la zone euro, est tombé à son plus bas niveau depuis sept mois à 1,5274%, s'éloignant un peu plus de l'objectif de la BCE, soit un taux légèrement inférieur à 2%.

PÉTROLE

Les cours du brut restent orientés à la baisse, les spéculations sur de possibles sanctions américaines visant le Venezuela n'ayant provoqué qu'un bref retournement à la hausse.

Les préoccupations liées à l'évolution de la demande mondiale ont vite repris le dessus et le Brent comme le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perdent autour de 0,5% à mi-séance en Europe.

Le marché attend à 16h00 GMT les chiffres hebdomadaires de l'Energy Information Administration (EIA) américaine sur les stocks pétroliers aux Etats-Unis. Mercredi, l'American Petroleum Institute (API) a fait état d'une hausse inattendue des stocks de brut, de 6,6 millions de barils.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand