Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en hausse de 0,3% environ, moins toutefois que leur progression initiale qui était de l'ordre de 0,5%. À Paris, le CAC 40 gagne 0,34% à 5.382,46 points vers 12h00 GMT. À Londres, le FTSE avance de 0,48%, à son meilleur niveau depuis le 7 mai.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,21%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,19% et le Stoxx 600 0,18%.

Les marchés allemands et suisses sont fermés pour le lundi de Pentecôte.

Les Etats-Unis et le Mexique ont présenté vendredi soir un accord par lequel Mexico s'engage à prendre des mesures "fortes" pour endiguer l'afflux à la frontière américaine de migrants d'Amérique centrale, en conséquence de quoi Washington a renoncé à taxer à 5% dès ce lundi tous les produits importés de son voisin méridional.

La nouvelle soulage au moins temporairement des investisseurs de plus en plus préoccupés par les conséquences potentielles de la montée des barrières douanières, ce qu'ont d'ailleurs souligné pendant le week-end les ministres des Finances et banquiers centraux du G20 réunis au Japon.

"Les marchés font gentiment la fête", commente Jim Reid, stratège chez Deutsche Bank. "Il y a un sentiment de soulagement d'avoir évité les tarifs douaniers (contre le Mexique), et certains saluent la propension de (Donald) Trump à conclure des accords après avoir créé de l'agitation. Ils veulent croire qu'une situation semblable pourrait se produire avec la Chine."

Les marchés restent par ailleurs portés par la perspective d'un assouplissement de la politique monétaire américaine dans les mois à venir, un scénario qu'ont conforté vendredi les chiffres nettement inférieurs aux attentes de l'emploi américain en mai.

Aucun indicateur n'est à l'agenda de lundi aux Etats-Unis.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

Les valeurs aéronautiques et de défense seront à suivre après l'annonce d'un rapprochement entre United Technologies, le fabricant des moteurs Pratt & Whitney, et Raytheon. Dans les échanges en avant-Bourse, Raytheon gagne environ 7,6% et United Tech, composante du Dow Jones, prend 4,9%.

VALEURS EN EUROPE

Les valeurs des ressources de base, sensibles au commerce mondial, affichent la meilleure performance sectorielle en Europe avec un gain de près de 1% à la mi-journée. ArcelorMittal, en hausse de 3,56%, signe la meilleure performance du CAC 40 à Paris et du FTSEurofirst 300 en Europe.

Les bancaires (+0,80%) reprennent des couleurs avec la remontée des rendements obligataires. BBVA, BNP Paribas, ING, Santander et Société générale trustent les cinq premières places de l'EuroStoxx 50.

Le secteur automobile (+0,59%) est soutenu par des informations de Reuters selon lesquelles Renault et Fiat Chrysler Automobiles cherchent à relancer leur projet de fusion.. Le premier gagne 2,25% à Paris et le second 2,11% à Milan.

A Londres, BAE Systems s'adjuge 1,24% en réaction au projet de rapprochement entre United Technologies et Raytheon, qui ravive les spéculations sur des fusions-acquisitions dans le domaine de la défense et de l'aéronautique.

En vedette, Thomas Cook bondit de 17,04%. Le voyagiste britannique a été contacté par le chinois Fosun Tourism, propriétaire du Club Med, en vue d'un éventuel rachat de ses activités de tour opérateur.

TAUX

Le mouvement haussier des Bourses s'accompagne d'une remontée des rendements des emprunts d'Etat européens après leur forte baisse de la semaine dernière. Le rendement du 10 ans allemand, qui restait sur cinq séances consécutives de repli, reprenait en fin de matinée 3,6 points de base à -0,22% tandis que celui des OAT à 30 ans regagnait pratiquement neuf pdb à 1,14% - sa plus forte hausse depuis décembre 2017 - après neuf jours de recul.

Cette progression intervient dans le sillage des rendements des Treasuries américains qui montent de près de six points de base.

"Les marchés tentent d'inverser les fortes variations intervenues la semaine dernière après la réunion de la Banque centrale européenne et la statistique américaine des créations d'emplois", dit Pooja Kumra, stratège pour les taux européens chez TD Securities. "D'un point de vue de la politique monétaire, il y a moins de raisons de voir les Bunds descendre davantage mais la situation politique entre les Etats-Unis et la Chine restera le principal facteur qui orientera les marchés dans les prochaines semaines."

CHANGES

Le regain d'appétit pour les actifs à risque s'accompagne d'une remontée du dollar, notamment contre le yen (-0,4%) qui subit des prises de bénéfice après avoir profité la semaine dernière de son statut de valeur refuge.

L'euro, monté la semaine dernière à un plus haut depuis mars de 1,1348 dollar, retombe de 0,26%, pénalisé en outre par des informations de Reuters selon lesquelles des responsables de la Banque centrale européenne (BCE) sont ouverts à la possibilité d'une baisse de taux si la croissance économique faiblit dans le courant de l'année et si l'impact de la vigueur de l'euro vient s'ajouter au choc des conflits commerciaux.

L'indice dollar, qui mesure la valeur du dollar face à six devises de référence, reprend 0,36% à 96,889.

Du côté des devises émergentes, le peso mexicain gagne autour de 2% face au dollar après l'accord commercial de vendredi mais le yuan et tombé à son plus bas niveau depuis début décembre, près du seuil des sept pour un dollar, en réaction à une chute des importations chinoises en mai.

PÉTROLE

Les cours du brut sont orientés à la hausse après des propos conciliants de la Russie, qui a assuré que l'alliance Opep+, qu'elle forme avec l'Opep et d'autres producteurs indépendants, parviendrait à une décision concertée sur l'avenir de l'accord d'encadrement de la production en vigueur depuis le début de l'année et qui expire fin juin.

Le Brent avance d'environ 0,2% à 63,40 dollars le baril, après être monté auparavant jusqu'à 64,10.

OR

Le retour de l'appétit pour le risque et la hausse du dollar font refluer l'or de près de 1% après son pic de 14 mois atteint vendredi à 1.348,1 dollars l'once, tout près de l'importante résistance de 1.350.

(Avec Marc Angrand à Paris et Tom Arnold à Londres)

par Veronique Tison