Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture de Wall Street en recul d'environ 0,1%.

À Paris, le CAC 40 prend 0,3% à 5.579,6 points vers 11h50 GMT, à son plus haut depuis fin mai. À Francfort, le Dax progresse de 0,38% mais à Londres, le FTSE cède 0,11%.

L'indice paneuropéen FTSEurofirst 300 gagne 0,22%, l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,49% à 3 494,85 points, au plus haut depuis fin août, et le Stoxx 600 0,2%, à son plus haut depuis le 7 août.

"Il y a tellement de pessimisme en Europe que les données décevantes des PMI n'ont pas provoqué de nouvelle vague de ventes, entraînant des rachats de positions à découvert", explique Giuseppe Sersale, gérant chez Anthilia Capital.

Selon des données publiées vendredi par Bank of America Merrill Lynch Global Research, les ventes à découvert sur les actions européennes ont été le thème favori des investisseurs en avril pour le deuxième mois d'affilée.

L'activité des entreprises en zone euro a reculé en avril, la demande restant déprimée, et les perspectives d'amélioration sont ténues, montrent les premiers résultats des enquêtes mensuelles d'IHS Markit auprès des directeurs d'achats, qui reflètent entre autres une contraction du secteur manufacturier allemand qui pourrait persister pendant plusieurs mois encore.

Ces indicateurs sont publiés au lendemain de la décision du gouvernement allemand de réduire sa prévision de croissance 2019 pour la deuxième fois en trois mois, à 0,5% contre 1,0% en janvier, qui a refroidi l'enthousiasme déclenché par l'annonce d'une croissance chinoise supérieure aux attentes au premier trimestre.

Les investisseurs surveilleront cet après-midi, les chiffres des ventes au détail en mars aux Etats-Unis et l'indice d'activité "Philly Fed" d'avril, à 12h30 GMT.

VALEURS EN EUROPE

Le secteur bancaire européen (-0,34%) fait les frais des indices PMI allemands et européens décevants alors qu'il avait été porté ces derniers jours par des espoirs de stabilisation de l'économie européenne et par les résultats des banques américaines.

Kering, plus forte baisse du CAC 40, chute de 3,31%, le ralentissement de la croissance de Gucci et les difficultés persistantes de Bottega Veneta favorisant des prises de bénéfice après la forte progression du titre qui venait de prendre plus de 52% au cours des six derniers mois.

L'indice européen de la distribution cède 0,09% alors que l'automobile reprend la tête des hausses sectorielles, comme la veille, tiré entre autres par Daimler (+1,69%) qui, selon Manager Magazin, vise six milliards d'euros d'économies chez Mercedes-Benz et deux milliards supplémentaires dans sa division poids-lourds Daimler Trucks.

Schneider Electric, plus forte hausse du CAC et de l'EuroStoxx 50, prend 4,35% après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel supérieur aux attentes. Soitec s'octroie la plus forte progression du SBF 120 (+9,75%) après des résultats trimestriels bien accueillis.

Ailleurs en Europe, Unilever gagne 2,695% à Londres, la deuxième plus forte hausse de l'EuroStoxx, après avoir annoncé pour le premier trimestre une croissance organique de ses ventes meilleure que prévu. Nestlé, qui a également publié ses ventes trimestrielles, s'adjuge 0,9%.

Osram Licht recule de près de 4% à Francfort, sous le coup d'informations de presse disant que la volonté des fonds américains Bain et Carlyle de racheter le spécialiste de l'éclairage s'émousse.

TAUX

Les signes de ralentissement de l'activité en Europe pénalisent les rendements des emprunts d'Etat de la région depuis l'ouverture. Le 10 ans allemand recule de plus de trois points de base, à 0,045%, s'éloignant nettement du pic d'un mois touché la veille au-dessus de 0,1%.

Le rendement de l'OAT française à 10 ans est tombé à 0,379%, en baisse de cinq points de base à un plus bas d'une semaine.

Le rendement des Treasuries à dix ans recule, autour de 2,563%, poursuivant le repli entamé mercredi après un pic de quatre semaines à 2,614%.

CHANGES

L'euro recule de 0,4% face au dollar, à 1,125 dollar après les chiffres des PMI flash allemands et en zone euro. Il se traitait quasiment à l'équilibre, autour de 1,13 dollar avant leur publication.

L'indice dollar, qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence, en profite pour prendre 0,3%.

De son coté, la livre sterling réduit ses pertes face au dollar et accroît ses gains face à l'euro après l'annonce d'un rebond inattendu des ventes au détail britanniques en mars.

PÉTROLE

Les cours du brut reculent, l'annonce par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA) d'une baisse inattendue des stocks de brut aux Etats-Unis étant éclipsée par une réduction plus faible que prévu des stocks d'essence.

Le Brent recule sous 71,30 dollars le baril après avoir atteint mercredi un plus haut de cinq mois à 72,27 dollars, et le brut léger américain recule à 63,50 dollars.

(Édité par Marc Angrand)

par Juliette Rouillon