NEW YORK (Agefi-Dow Jones)--La Bourse de New York pourrait débuter proche de l'équilibre jeudi alors que les investisseurs digèrent la décision de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui a laissé entendre qu'elle maintiendrait le cap en matière de resserrement monétaire malgré la faiblesse de l'inflation. Vers 15h00, le contrat à terme sur l'indice Dow Jones Industrial Average (DJIA) perdait 8 points, soit 0,03%, à 22.369 points. Celui sur l'indice élargi S&P 500 perdait 1 point, soit 0,04%, à 2.504 points. Le contrat sur le Nasdaq 100 reculait de 3 points, à 5.975 points. Le prix du contrat sur le pétrole WTI se repliait de 0,9% à la même heure, à 50,3 dollars le baril.

A l'issue de sa réunion de deux jours, mercredi, la Fed a maintenu ses taux directeurs inchangés dans une fourchette de 1-1,25% et a également annoncé qu'elle entamerait les opérations de réduction de son bilan à partir du début octobre, comme le prévoyaient les investisseurs. En dépit d'une inflation toujours faible, et revue en baisse pour cette année, les membres de la banque centrale ont également confirmé qu'ils s'attendaient à un nouveau relèvement des taux d'un quart de point en fin d'année. Sur les marchés, la probabilité d'une hausse des taux en décembre s'est ainsi renforcée à 57%, contre 49% la semaine dernière, selon les données de l'opérateur boursier CME.

Cette perspective a contribué à raffermir le dollar et a soutenu le compartiment des valeurs financières à Wall Street en clôture mercredi, permettant aux indices DJIA et S&P 500 de signer de nouveaux records historiques. Le DJIA avait terminé sur un gain de 41,80 points, soit 0,2%, à 22.412,59 points et inscrit son septième record consécutif. L'indice élargi S&P 500 avait pris 1,6 point, soit moins de 0,1%, à 2.508,24 points. L'indice Nasdaq Composite à dominante technologique avait pour sa part perdu 5,8 points, soit 0,1%, à 6.456,04 points, pénalisé notamment par le repli d'Apple.

"La perspective de davantage de hausses de taux, peu importe le rythme du resserrement monétaire, soulève la question de savoir combien de relèvements supplémentaires seraient susceptibles de freiner les marchés d'actions, ou d'arrêter leur course", observe Russ Mould, directeur des investissements chez AJ Bell. Le spécialiste constate que, depuis 1973, il a fallu en général entre huit et neuf hausses de taux pour arrêter la progression des marchés boursiers. En 1973, l'indice S&P 500 a atteint un pic quand les taux se sont élevés à 5,5%. En 1990, l'indice a touché un sommet quand les taux sont remontés à 8%, et, lors de la crise de 2007, le taux de référence s'établissait à 4,35%, rappelle-t-il.

Mais "la tendance à la survenance de ces pics est désormais plus faible car le stock de dette a augmenté à l'échelle mondiale, si bien que l'économie est désormais plus sensible à des changements des coûts d'emprunt, même mineurs". L'annonce de la Fed a notamment entraîné une vive remontée du dollar mercredi, l'indice ICE Dollar ayant progressé dans des proportions sans précédent depuis janvier. L'indice abandonnait cependant une partie de ses gains jeudi, cédant 0,1% à 92.405. L'euro grapillait notamment 0,1%, à 1,1903 dollar, après avoir lâché jusqu'à 1%% la veille.

STATISTIQUES DU JOUR

-Le nombre d'actifs américains effectuant une première demande d'allocation chômage a diminué la semaine dernière, alors que ce chiffre était attendu en hausse après le passage des ouragans Harvey et Irma. Le nombre de premières demandes d'allocation chômage a fléchi de 23.000 lors de la semaine terminée au 16 septembre, à 259.000 en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué jeudi le département américain du Travail.

Les économistes interrogés par Dow Jones Newswires s'attendaient à 310.000 nouvelles demandes d'allocation chômage la semaine dernière.

Le volume de demandes de la semaine précédente a été révisé en baisse, à 282.000, contre une estimation initiale de 284.000.

-L'indice d'activité manufacturière dans la région Mid-Atlantic aux Etats-Unis a augmenté de manière plus prononcée qu'attendu en septembre, selon l'enquête mensuelle publiée jeudi par la Réserve fédérale de Philadelphie.

L'indice de la Fed de Philadelphie ("Philly Fed"), qui mesure les conditions générales d'activité dans les usines de cette région du littoral atlantique américain, s'est établi à 23,8 ce mois-ci. Il avait atteint 18,9 en août. Les économistes prévoyaient un indice en recul à 17,1 en septembre, selon le consensus réalisé par Dow Jones Newswires.

Un indice supérieur à zéro témoigne d'une expansion de l'activité, tandis qu'un indice négatif dénote une contraction.

VALEURS A SUIVRE

-Calgon Carbon (>> Chemours Co) s'envole de 60% à 21,20 dollars en préouverture après que le fabricant de produits de purification d'air et d'eau a conclu un accord en vue d'être racheté par le groupe japonais Kuraray pour 1,1 milliard de dollars, soit 21,50 dollars par action.

-Alphabet (>> Alphabet) recule de 0,2%, sa filiale Google ayant confirmé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'elle s'apprêtait à acquérir une partie des activités du fabricant taïwanais de smartphones HTC pour 1,1 milliard de dollars en numéraire. L'opération participera aux efforts du géant de l'Internet pour se faire une place sur le marché des téléphones portables.

EVENEMENTS A VENIR

-Les investisseurs seront attentifs à 15h00 (heure de Paris) à la publication des prix de l'immobilier de la Federal Housing Finance Agency (FHFA) pour le mois de juillet. Celle-ci serta suivie à 16h00 par la parution des indicateurs avancés du Conference Board pour le mois d'août.

-Sara Sjolin, Dow Jones Newswires/Marketwatch (Version française Jérôme Batteau) ed : CLE

Valeurs citées dans l'article : Chemours Co, Alphabet