La Bourse de New York a bien entamé le mois de juin, sans toutefois gagner plus de 2% comme le CAC40 (+1,4% en séance et +0,8% supplémentaire à 22H).

Le Dow Jones termine en hausse de 0,36% à 25.475, le S&P-500 +0,38%, à 3.055,7, le Nasdaq Composite a pris 0,66% à 9.552 après s'être avancé jusque vers 9.571, c'est à dire à 2,5% de son record historique de clôture du 19 février.

Wall Street aurait donc -à en croire les commentateurs- relativisé les 6 nuits de colère (une 7ème est en cours à Atlanta) et de troubles consécutifs à la mort de George Floyd par la police de Minneapolis: les émeutes et pillages ne sont pas de nature à remettre en cause le 'redémarrage' de l'économie.

Personne sur le 'marché' ne sembler penser que 40 millions de chômeurs (soit un taux de chômage proche de 20 à 21%), dont au moins un gros tiers ne retrouvera pas son emploi d'après une étude de la FED d'Atlanta (en fait beaucoup plus pessimiste avec jusqu'à 42% de salariés licenciés ne retrouvant pas de boulot d'ici fin 2020), puisse poser un problème de croissance et de stabilité sociale (creusement abyssale des inégalités entre Mainstreet et Wall Street).

Parmi les 'faits' totalement ignorées par le marché ce lundi, il y a eu l'annonce que Pékin recommande aux importateurs chinois de suspendre ses achats de soja et de viande de porc: le programme d'achats laborieusement conclu avec les Etats Unis en 2019 (accord de 'phase 1') n'a par ailleurs été exécuté qu'à hauteur de 12% sur les 5 premiers mois de l'année... mais personne à Wall Street ne semble y voir un commencent de problème.

A croire qu'il n'existe aucun vent contraire et seulement des raisons d'arborer l'optimisme le plus béat sur les marchés : beaucoup de commentateurs évoquent le soutien monétaire d'une ampleur jamais vu des banques centrales... mais l'argent file plus que jamais les actifs virtuels (ou l'on gagne à tous les coups) et peu vers le monde réel (plein de risque et d'incertitudes).

Bien sûr, l'optimisme de Wall Street sera justifié par la publication de chiffres 'moins pires que prévus': l'ISM de l'activité dans l'industrie manufacturière aux Etats-Unis s'est contracté au mois de mai, mais à un rythme moins sévère que le mois précédent et ressort en hausse à 43,1%, soit 1,6 point de pourcentage de plus que les 41,5% du mois d'avril, un niveau qui reste toutefois inédit depuis la crise de 2009.

Les économistes attendaient une hausse légèrement plus importante, avec un consensus établi autour de 44.

Le sous-indice de la production a progressé de 5,7 points, à 33,2 après 27,5 en avril, tandis que celui des nouvelles commandes est remonté à 31,8 contre 27,1 le mois précédent, celui de l'emploi a atteint 32,1, après 27,5 en avril.

Côté valeurs, le S&P500 et le Nasdaq ont profité des hausses de Coty (+21%), Gap (+11%), Norwegian Cruise (+10,4%) puis des valeurs pétrolières surendettées comme Apache +8,7%, Noble et Devon +8,25%, Marathon Oil +6,5%, Occidental +6,4%... alors que le baril est demeuré stable à 35,5$ sur le NYMEX.

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