L'indice Dow Jones perd 185,56 points, soit 0,74%, à 24.760,95 points une vingtaine de minutes après l'ouverture.

Le Standard & Poor's 500, plus large, recule de 0,66% à 2.733,93 points et le Nasdaq Composite cède 0,92% à 7.413,43 points.

L'indice S&P des valeurs technologiques, dont les valorisations tendues préoccupent les investisseurs, abandonne 1,21% avec notamment des déboires pour Facebook et Apple.

Facebook chute ainsi de 4,95% après avoir annoncé dimanche qu'il enquêtait sur l'utilisation par le consultant extérieur Cambridge Analytica des données personnelles de 50 millions d'utilisateurs qu'il aurait collectées à son insu depuis 2013.

Apple perd pour sa part 0,7% après une note de Nomura pessimiste sur les perspectives de ventes d'iPhone.

VERS QUATRE HAUSSES DE TAUX EN 2018

Les rendements exceptionnels offerts par les géants de la technologie en ont fait les vedettes de Wall Street mais certains stratèges estiment que la dépendance des investisseurs vis-à-vis de ces poids lourds accentue le risque d'un retournement brutal.

La valorisation cumulée d'Apple, Facebook, d'Amazon, Netflix et d'Alphabet, la maison-mère de Google, a augmenté de plus de 40% l'année dernière à 3.000 milliards de dollars et ces cinq groupes pèsent désormais 25% du Nasdaq composite.

En l'absence d'indicateur majeur, l'attention des investisseurs se focalise sur la réunion de deux jours du comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed, à l'issue de laquelle la banque centrale devrait annoncer mercredi un nouveau relèvement d'un quart de point de l'objectif de taux des "fed funds".

Les marchés ont déjà largement anticipé cette hausse et attendent surtout les nouvelles prévisions de croissance et d'inflation de la Fed ainsi qu'une mise à jour des anticipations des décideurs de la banque centrale concernant les hausses à venir ('dot plots').

La crainte d'une accélération de l'inflation entraînant un durcissement monétaire avait été au coeur de la correction observée début février, d'abord sur le marché obligataire puis sur les marchés d'actions.

LES RENDEMENTS OBLIGATAIRES MONTENT

Si un certain apaisement a été observé depuis sur le front de l'inflation, les marchés s'attendent désormais en majorité à quatre hausses de taux en tout cette année, alors que la Fed avait dit tabler sur trois seulement.

Sur le marché des changes, le dollar recule face à un panier de devises de référence après avoir gagné 0,6% lors des deux dernières séances.

La livre sterling bondit de son côté face au dollar comme à l'euro après l'annonce d'un accord sur la période de transition qui suivra la sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne.

Face au billet vert, la devise britannique a pris jusqu'à 1% à 1,4088 dollar, à un plus haut depuis le 16 février.

L'euro est pour sa part revenu à plus de 1,23 dollar, porté par la perspective d'un ton moins accommodant de la Banque centrale européenne (BCE).

D'après des sources au fait des discussions, les débats au sein de la BCE s'orienteraient sur la trajectoire des hausses de taux à venir, l'arrêt avant la fin de l'année du programme de rachats d'actifs étant pleinement intégré par tous.

Sur le marché obligataire, les rendements des emprunts d'Etat évoluent également en hausse, celui des Treasuries à 10 ans s'approchant de 2,87% et celui du Bund allemand de même échéance dépassant 0,59%.

A l'heure de l'ouverture du marché américain, les Bourses européennes évoluent dans le rouge, pénalisées comme Wall Street par les valeurs technologiques, dont l'indice Stoxx perd près de 2%.

Le CAC 40 parisien abandonne 0,62%, le Dax allemand 0,95% et le FTSE britannique 1,31%.

(édité par Blandine Hénault)

par Patrick Vignal

Valeurs citées dans l'article : Apple, Facebook