* Le Dow a perdu 1,52%, le S&P 1,66% et le Nasdaq 2,19%

* Les trimestriels de plusieurs poids lourds de la cote ont déçu

* General Electric a cédé 3,42%, Microsoft 2,9%, McDonald's 4,5%

* Sur la semaine, le Dow gagne 0,11% et le S&P 0,32% mais le Nasdaq perd 1,26%

NEW YORK, 19 octobre (Reuters) - Wall Street a subi vendredi sa plus forte baisse depuis quatre mois, les résultats jugés décevants de plusieurs multinationales ayant pesé sur les valeurs de l'industrie, de la grande consommation et des hautes technologies.

Ce vendredi marquait le 25e anniversaire du "lundi noir" de 1987, une séance durant laquelle le Dow Jones avait chuté de 22,6%, la plus lourde perte de toute l'histoire de Wall Street.

Valeur emblématique du jour, General Electric a abandonné 3,42% après un chiffre d'affaires trimestriel moins bon qu'attendu, pénalisé entre autres par l'appréciation du dollar, qui a occulté la hausse des bénéfices. Le conglomérat a néanmoins confirmé ses prévisions pour l'ensemble de l'année. (voir: )

Le S&P 500 a une nouvelle fois testé le support de sa moyenne mobile sur 50 jours, sur lequel il était parvenu à rebondir plus tôt dans la semaine.

L'indice phare de la place new-yorkaise évolue dans une fourchette étroite depuis l'annonce, le 13 septembre, du nouveau plan de rachat d'actifs de la Réserve fédérale. Depuis cette date, le S&P 500 est resté cantonné entre ses plus hauts de près de cinq ans et sa moyenne mobile sur 50 jours.

"Il semble que nous restions dans cette fourchette étroite, pas très loin des plus hauts pour l'instant, ce qui est une bonne chose, mais il faudrait que les résultats commencent à s'améliorer, sinon on risque de souffrir", a commenté Ryan Detrick, stratège technique de Schaeffer's Investment Research.

Les résultats de sociétés cotées publiés jusqu'à présent n'ont dépassé le consensus en terme de chiffre d'affaires que dans 41,4% des cas, un chiffre nettement inférieur à la moyenne des quatre derniers trimestres (55%) et plus éloigné encore de la moyenne de long terme (62%), selon les données Thomson Reuters.

HONEYWELL ET MANPOWER ÉCHAPPENT À LA BAISSE

McDonald's a perdu 4,5% après l'annonce d'une baisse de ses profits plus prononcée qu'anticipé au troisième trimestre. Le géant du "fast food" a été le principal contributeur au recul du Dow Jones.

Ce dernier a perdu 205,43 points, soit 1,52%, à 13.343,51. Le Standard & Poor's 500, plus large et principale référence des investisseurs professionnels, a cédé 24,15 points (-1,66%) à 1.433,19 et le Nasdaq Composite, à forte composante technologique, a reculé de 67,24 points (-2,19%) à 3.005,62.

Pour les trois indices phares de la place, il s'agit de la plus forte baisse depuis le 21 juin.

Sur la semaine, le Dow a néanmoins gagné 0,11% et le S&P 500 0,32% mais le Nasdaq a abandonné 1,26%.

En hausse sur les trois premières séances de la semaine, le marché phare des valeurs technologiques a souffert jeudi et vendredi de plusieurs grosses déceptions, à commencer par celle causée par les résultats de Google, publiés par erreur en plein milieu de séance.

Le titre du géant de l'internet, qui avait chuté de 8% jeudi, a encore abandonné 1,9% vendredi.

Microsoft, qui avait annoncé jeudi soir après la clôture un repli de 22% de ses profits trimestriels, a quant à lui reculé de 2,9%.

Toujours parmi les technologiques, le fabricant de microprocesseurs Advanced Micro Devices a vu son cours chuter de 16,8% après des prévisions décevantes et l'annonce de la suppression de près d'un emploi sur six.

"Les technos sont évidemment très sensibles à la conjoncture américaine et à la conjoncture mondiale, et le fait qu'elle ratent régulièrement le consensus favorise une mentalité 'vendez d'abord, posez vous des questions ensuite'", explique Ryan Detrick.

L'indice S&P des hautes technologies a abandonné 2,32% et le PHLX des semi-conducteurs 3,02%.

Dans ce climat morose, Manpower s'est distingué, gagnant près de 10% après des trimestriels supérieurs au consensus et des prévisions jugées encourageantes. (voir: )

Le groupe diversifié Honeywell a quant à lui gagné 1,74%, soutenu par la hausse de 10% de son bénéfice au troisième trimestre. (Angela Moon et Chuck Mikolajczak, Marc Angrand pour le service français)