Les futures sur indices new-yorkais signalent une ouverture en progression de 0,5% environ pour le Dow Jones et le Standard & Poor's 500 et de 0,7% pour le Nasdaq.

En Europe, l'indice Stoxx 600, tombé lundi en séance à son plus bas niveau depuis décembre 2016, gagne 0,83% vers 11h45 GMT. Le FTSEurofirst 300 prend 0,59% et l'EuroStoxx 50 de la zone euro 0,56%.

À Paris, le CAC 40 progresse de 0,58% à 5.124,46 points et à Francfort, le Dax avance de 0,66%.

Londres est à la traîne avec un repli de 0,18% pour le FTSE 100, pénalisé notamment par le recul de plusieurs grandes valeurs de la distribution.

Milan, au contraire, surperforme avec un gain de 0,97% pour le FTSE MIB au lendemain de l'adoption par le gouvernement italien du projet de budget pour 2019. Celui-ci doit désormais être approuvé par la Commission européenne et le ministre de l'Economie, Giovanni Tria, a affiché sa confiance dans l'issue des discussions à venir avec Bruxelles.

Si les places européennes évoluent dans le vert, elles n'effacent qu'une petite partie des pertes subies ces deux dernières semaines en raison des craintes liées tout à la fois aux tensions commerciales, au Brexit, au budget italien, au ralentissement des économies émergentes ou plus récemment aux tensions entre les pays occidentaux et l'Arabie saoudite.

Le Stoxx 600 accuse encore un recul de plus de 5,5% depuis le 1er octobre.

Dans ce contexte, les résultats trimestriels des sociétés cotées pourraient rassurer les investisseurs: selon le consensus Refinitiv I/B/E/S, les profits devraient avoir progressé de 14% par rapport au troisième trimestre 2017 pour le Stoxx 600, et de 12% pour celles de la zone euro.

Aux Etats-Unis, les attentes sont plus fortes encore, avec une croissance des bénéfices prévue à 21,6%, grâce entre autres aux allégements fiscaux.

LES VALEURS À SUIVRE À WALL STREET

La séance américaine sera animée entre autres par les résultats de Goldman Sachs et de Morgan Stanley, l'action de cette dernière montant en avant-Bourse, ainsi que par ceux du géant de la pharmacie Johnson & Johnson, en attendant ceux d'IBM et de Netflix après la clôture.

Wal-Mart pourrait freiner le Dow après avoir abaissé sa prévision de bénéfice annuel.

VALEURS EN EUROPE

En Europe, la hausse est due entre autres à la bonne tenue des valeurs défensives, signe que la prudence reste de mise chez bon nombre d'investisseurs.

Le secteur européen de l'immobilier gagne ainsi 2,14%, celui des services aux collectivités ("utilities") 1,74%, celui de la santé et de la pharmacie 1,15%.

La meilleure performance est néanmoins pour le compartiment cyclique de l'automobile (+1,92%), l'un des plus touchés par le récent repli avec une baisse de plus de 25% depuis son pic de fin janvier. En tête du CAC 40, Valeo gagne par exemple 4,46%.

A la baisse, Volvo chute de 4,18% après avoir annoncé qu'un composant de contrôle des émissions utilisé dans ses camions se dégradait plus rapidement que prévu, ce qui pourrait entraîner un dépassement d'émissions d'oxyde d'azote des moteurs.

Le secteur de la distribution souffre du recul marqué des britanniques Tesco (-4,12%) et Sainsbury's (-1,67%) après des performances décevantes dans l'étude mensuelle de Kantar Worldpanel sur les ventes du secteur.

TAUX Les rendements des bons du Trésor américains, en léger recul dans les premiers échanges, pourraient réagir aux chiffres de la production industrielle aux Etats-Unis attendus à 13h15 GMT.

Celui du Bund allemand à dix ans, référence pour l'ensemble de la zone euro, est revenu autour de 0,5% après l'annonce d'une dégradation plus marquée qu'attendu du moral des investisseurs en Allemagne selon l'indice ZEW.

Les rendements italiens, eux, poursuivent leur repli, sous 3,45% pour le dix ans, le maintien en poste de Giovanni Tria au ministère de l'Economie étant perçu comme un élément rassurant.

L'écart de rendement ("spread") entre les titres italiens et allemand revient ainsi sous 300 points de base.

CHANGES

Le dollar peine à repartir de l'avant et l'indice mesurant son évolution face à un panier de devises de référence reste proche de son plus bas niveau depuis le début du mois.

L'euro est stable face au billet vert, à 1,1582.

La livre sterling, elle, profite des statistiques supérieures aux attentes des salaires en Grande-Bretagne: ils ont enregistré sur les trois derniers mois leur plus forte progression depuis près de dix ans, à 3,1% en rythme annuel hors primes.

Ces chiffres meilleurs qu'attendu éclipsent au moins temporairement les préoccupations liées au Brexit. Selon la présidence française, les négociations sur l'accord de retrait du Royaume-Uni de l'Union européenne n'aboutiront "sans doute pas" à temps pour le dîner des chefs d'Etat et de gouvernement européens mercredi soir à Bruxelles.

PÉTROLE

Les cours du pétrole sont en net repli, affectés notamment par les prévisions de l'Energy Information Administration (EIA) américaine selon lesquelles la production des principaux bassins de schiste des Etats-Unis devrait atteindre un nouveau record en novembre, alors même que les stocks américains restent orientés à la baisse.

Les chiffres hebdomadaires des stocks de l'American Petroleum Institute (API) sont attendus à 20h30 GMT.

Ces éléments fondamentaux prennent le pas sur le facteur géopolitique même si les tensions liées au dossier Khashoggi, du nom de ce journaliste saoudien d'opposition disparu au consulat saoudien d'Istanbul, restent présentes.

ÉMERGENTS

L'indice MSCI des marchés émergents est en hausse prudente, profitant des informations suggérant que l'Arabie saoudite pourrait reconnaître la mort de Jamal Khashoggi.

Le rial saoudien a ainsi repris un peu de terrain après être tombé lundi à son plus bas niveau depuis deux ans.

Le yuan chinois s'est par ailleurs stabilisé au lendemain de l'annonce d'un nouveau ralentissement des prix à la production en Chine, de mauvais augure pour la croissance en attendant les chiffres du produit intérieur brut (PIB) vendredi.

(Édité par Blandine Hénault)

par Marc Angrand