New York (awp/afp) - Wall Street évoluait en ordre dispersé lundi en début de séance, digérant des décrets signés par Donald Trump pendant le week-end et censés aider les Américains au chômage ou menacés d'expulsion de leurs logements à cause de la pandémie.

Vers 14H30 GMT, son indice vedette, le Dow Jones, prenait 0,92% à 27.686,85 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, reculait de 0,47% à 10.958,93 points.

L'indice élargi S&P 500 s'appréciait de 0,18% à 3.357,45 points.

La Bourse de New York avait gagné du terrain la semaine dernière, soutenue par la bonne santé des grandes valeurs technologiques et un rapport mensuel sur l'emploi aux Etats-Unis bien accueilli du marché: de lundi à vendredi, le Dow Jones était monté de 3,80% et le Nasdaq de 2,47%.

Donald Trump a signé samedi quatre décrets qui prévoient un gel des charges salariales, une allocation chômage prolongée de 400 dollars par semaine, des protections pour les locataires menacés d'expulsion et un report du remboursement des emprunts étudiants.

Mais ces décisions, prises à moins de trois mois de l'élection présidentielle, risquent d'être contestées en justice puisque c'est au Congrès que la constitution américaine confère la plupart des décisions budgétaires du pays.

Ces décrets ne "seront probablement pas le dernier mot sur la situation et il n'est pas certain qu'ils puissent même être mis en oeuvre", estime JJ Kinahan de TD Ameritrade.

"On verra si les discussions (au Congrès, ndlr) se poursuivent. C'est impossible de le prédire, mais ce serait surprenant s'il n'y avait aucun résultat", poursuit l'expert.

Les investisseurs suivaient par ailleurs les relations de plus en plus tendues entre les Etats-Unis et la Chine.

Pékin a annoncé lundi des sanctions à l'encontre de 11 responsables américains, dont les sénateurs Marco Rubio et Ted Cruz, en représailles à des mesures similaires de Washington contre des responsables chinois accusés de saper l'autonomie de Hong Kong.

"Alors qu'elles n'étaient qu'un bruit de fond plus tôt dans l'année, les tensions sont montées d'un cran et pourraient conduire à davantage de volatilité en raison de leur impact potentiel sur de grandes entreprises", note M. Kinahan, qui juge qu'Apple pourrait par exemple voir ses ventes d'iPhone en Chine se contracter.

Kodak en chute libre

Parmi les valeurs du jour, Kodak dégringolait de 29,05%. Un prêt de 765 millions de dollars, qui avait été accordé au célèbre groupe de photographie pour l'aider à se lancer dans la pharmacie, a été suspendu. L'agence américaine qui avait débloqué la somme s'est dite préoccupée par "de récentes allégations d'irrégularités".

McDonald's baissait de 0,56%. Le géant américain du fast-food a lancé des poursuites contre son ancien patron, licencié fin 2019 pour une liaison avec un membre du personnel, l'accusant d'avoir menti à l'époque au conseil d'administration en cachant d'autres relations et en se livrant à des actions frauduleuses.

Twitter prenait 2,05%. Selon le Wall Street Journal, le réseau social a entamé des discussions préliminaires pour un éventuel regroupement avec Tiktok, une application que Donald Trump accuse d'espionnage au profit de la Chine et menace d'interdire aux Etats-Unis. Microsoft s'est publiquement dit intéressé par un rachat des activités nord-américaines, australiennes et néo-zélandaises de TikTok.

Berkshire Hathaway gagnait 1,36%. La holding du célèbre investisseur Warren Buffett a racheté environ 5,1 milliards de dollars de ses propres actions au 2e trimestre au cours duquel les activités de l'entreprise ont souffert des conséquences de la pandémie de coronavirus.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette américaine reculait à 0,5525% contre 0,5640% vendredi soir.

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