Wall Street a complètement inversé la vapeur en fin d'après-midi, passant de -0,5% à +0,4% (en moyenne), les indices US terminant au plus haut du jour.
Le Dow Jones repend +0,43% à 28.835, le S&P500 +0,31% à 3.283 et le Nasdaq +0,26% à près de 9.300Pts, le sillage de Tesla qui poursuit sa trajectoire intersidérale, avec des analystes tentant en vain de produire des objectifs de cours qui ne seront pas pulvérisés sous 48H et ridiculisés sous 8 jours.

Même le pétrole qui perdait jusqu'à -3%, sous les 51,8$ limite la casse à -0,7%, il en termine vers 52,9$.

C'est comme si les nouvelles sur le front de l'épidémie de coronavirus relevaient de l'anecdote, comme si Wall Street était passé à autre chose.
Les derniers développements autour de l'épidémie sont pourtant peu rassurants: l'OMS parle 'd'urgence sanitaire mondiale', de nombreuses compagnies aériennes suspendent tous leurs vols avec la Chine (et réciproquement pour des compagnies chinoises), les constructeurs automobiles occidentaux prolongent la fermeture de leurs usines en Chine jusqu'au 9 février, Starbucks ferme plus la moitié de ses points de vente en Chine...
Et personne ne sait au fond jusqu'où iront les mesures d'endiguement du virus par la 1ère puissance industrielle de la planète.
Même Jerome Powel hier soir notait que la FED évalue prudemment l'impact économique potentiel du coronavirus qu'il a qualifié de 'problème sérieux'.

Mais les investisseurs ont accordé la priorité aux trimestriels et ne veulent voir que le verre à moitié plein (comme sur Microsoft et surtout Tesla).

Le point d'orgue de cette séance, c'était la publication peu après 22H des trimestriels d'Amazon.

La firme de Jeff Bezos s'envole de +12% à 2.100$ en transactions 'after hour') et rejoint le club des GAFAM à plus de 1.000Mds$ de capitalisation (Après Apple, Microsoft et Google): il ne manque que Facebook.
Jeff Bezos redevient donc sans contestation possible l'homme le plus riche du monde.
Amazon a démenti ses propres prévisions 'prudentes' de Thanksginving en dévoilant un bénéfice surprise de 3,3Mds$ au quatrième trimestre, soit 6,47$/action (6,04$ au T4 2018), et des ventes trimestrielles record de 87,4Mds, en hausse de près de +21% par rapport aux 72,38Mds$ engrangés il y a un an (le consensus attendait un chiffre d'affaires de 86,03Mds$, ce qui n'est pas très éloigné de la réalité.

Dès qu'une 'bonne nouvelle' (ou un 'moins pire que prévu') surgit, c'est une hystérie algorithmique qui s'empare du 'marché', comme si des centaines de milliards de liquidités n'attendaient qu'un signe positif, même infime, pour se précipiter dans un momentum positif.

Sur Tesla (+10,3%), la hausse prend des proportions dantesques (+53% depuis le 1er janvier, +100% en 8 semaines) : la firme a fait état de 'profits' qui n'existent que par le retraitement comptable en 'mode non GAAP' alors que concrètement, le constructeur perd encore de l'argent.

Le titre a affiché jusqu'à +12% en séance, avec un nouveau record à 650,88$, pour une capitalisation de 116Mds$ (TSLA affiche désormais un PER stratosphérique de 99,45).
IBM annonce le remplacement de sa CEO Virginia Rometti au 6 avril par Arvind Krishna (le patron de Red Hat, James Whitehurst, devient Président du groupe): le titre s'envole de +5% à 164,5$ en transactions électroniques.
Petite déception avec Unilever qui a publié un bénéfice en recul de -34,8%(mais hausse de +1,9% malgré tout), grosse déception en revanche sur DuPont, United Rental et UPS avec des baisses de -7% à -8,5%.

Sur le front des données macroéconomiques, le PIB américain a progressé de 2,1% en rythme annuel au quatrième trimestre 2019, selon la toute première estimation du Département du Commerce, là où les économistes anticipaient en moyenne une hausse de 2,2%. Sur l'ensemble de l'année, la croissance ne dépasse pas +2,3% contre +2,9% en 2018, malgré les cadeaux fiscaux aux entreprises de Trump.

Le Département américain du Travail annonce ce jeudi avoir dénombré 216.000 nouveaux inscrits aux allocations chômage la semaine dernière, en baisse de 7.000 par rapport à la semaine précédente (chiffre révisé, de 211.000 à 223.000).
Notons que la courbe de taux s'inverse de nouveau aux Etats Unis avec un '10 ans' à 1,54% tandis que le '3 mois' et le '6 mois' affiche 1,57% et 1,56% respectivement : une configuration peu favorable pour la croissance.

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