Des prises de bénéfice ont toutefois réduit sa progression en fin de séance, signe qu'une partie des investisseurs s'interroge sur la solidité du rebond en cours même si le marché a trouvé un support apparemment solide dans les plus bas de cette année, un signal technique encourageant.

"On a retesté à de nombreuses reprises ces plus bas. Chaque nouveau test rend le support plus solide", explique Robert Phipps, directeur de Per Stirling. "On sait où se trouve le plancher. Le marché trouve un certain réconfort dans cette certitude."

L'indice Dow Jones a gagné 157,03 points, soit 0,64%, à 24.527,27, après un plus haut à 24.828,29.

Le S&P-500, plus large, a pris 14,29 points, soit 0,54%, à 2.651,07 après être monté jusqu'à 2.685,44.

Le Nasdaq Composite a progressé de 66,48 points, soit 0,95%, à 7.098,31 après un pic à 7.197,29.

Le président américain, Donald Trump, a déclaré dans un entretien à Reuters que des discussions avec la Chine sur les échanges commerciaux étaient déjà en cours et que Pékin avait commencé à acheter "de grandes quantités" de soja américain depuis la trêve commerciale décidée le 1er décembre.

Il a ajouté qu'il interviendrait dans le dossier Huawei, du nom du groupe chinois d'équipements de réseaux dont la directrice financière a été arrêtée au Canada, si cela pouvait favoriser la conclusion d'un accord commercial avec la Chine.

Parallèlement, plusieurs médias chinois et le Wall Street Journal ont évoqué un abandon par la Chine de sa stratégie industrielle "Made in China 2025", critiquée depuis longtemps par Washington.

Pour Robert Phipps, les marchés actions devraient rester volatils au moins jusqu'à la fin des négociations entre Washington et Pékin, prévue fin février.

"Non seulement il est peu probable que Trump scelle un accord avant la fin février, mais plus on se rapprochera de la date limite, plus les discours seront durs", explique-t-il.

Par ailleurs, la perspective d'un rejet par les députés conservateurs britanniques de la motion de défiance visant Theresa May a favorisé la progression des actions américaines. Le résultat du vote a été annoncé au moment même de la clôture.

VALEURS

Particulièrement sensible à l'actualité du commerce international, l'indice S&P du secteur des hautes technologies a pris 0,79%. Au sein du Dow, Intel a gagné 0,95% et Cisco Systems 0,7%.

Lui aussi très exposés aux tensions commerciales, celui de l'industrie s'est adjugé 0,54%. Caterpillar a gagné 1,73% et Boeing 1,45%.

Plus forte baisse du Dow, Verizon Communications a perdu 2,72% après l'abaissement de la recommandation de Morgan Stanley, à "pondération en ligne" contre "surpondérer".

Plus spectaculaire, la chute de 10,44% de l'action Under Armour après la présentation par le groupe d'articles de sport de prévisions jugées décevantes.

Nouvel entrant sur le New York Stock Exchange, le groupe chinois de musique en ligne Tencent Music Entertainment a bondi de 7,69% au-dessus de son prix d'introduction.

LES INDICATEURS DU JOUR

Seul indicateur économique important du jour, les statistiques mensuelles des prix à la consommation sont ressorties stables d'un mois sur l'autre et en hausse de 2,2% sur un an, comme attendu, et une inflation de base toujours soutenue.

La publication des chiffres mensuels du budget fédéral a été reportée à jeudi en raison de la fermeture des administrations fédérales le 5 décembre en hommage à l'ex-président George H.W. Bush.

CHANGES

La journée a été dominée par les fluctuations de la livre sterling au gré des informations sur l'issue du vote des députés conservateurs britanniques sur la motion de défiance visant la Première ministre, Theresa May.

Après avoir touché son plus bas niveau depuis 20 mois face au dollar, la livre est repartie à la hausse au fur et à mesure que se précisait le rejet de la motion, pour réduire ses gains après le résultat définitif, plus serré qu'attendu par certains. En fin de séance, elle gagnait 1,18% face au billet vert et 0,7% face à l'euro.

La monnaie unique s'appréciait parallèlement de 0,45% contre la monnaie américaine à 1,1365 dollar, profitant de la révision à la baisse de l'objectif de déficit budgétaire du gouvernement italien pour 2019, qui ouvre la voie à un compromis avec la Commission européenne.

L'"indice dollar", qui mesure l'évolution du billet vert face à un panier de référence céait 0,3% au moment de la clôture de Wall Street.

TAUX

Les rendements des bons du Trésor américain ont grimpé en réaction à la hausse de Wall Street, aux espoirs de détente sur le commerce et à l'optimisme sur le maintien de Theresa May à la tête du gouvernement britannique.

Leur hausse a toutefois été ralentie par l'annonce de la stagnation des prix à la consommation le mois dernier, dans laquelle certains voient un argument en faveur d'une pause dans la remontée des taux d'intérêt de la Réserve fédérale en 2019.

En fin de journée, le rendement à dix ans s'affichait à 2,911% contre 2,881% mardi soir, retrouvant le niveau auquel il évoluait vendredi avant les chiffres inférieurs aux attentes de l'emploi américain en novembre.

Le deux ans a lui fini à 2,774% pratiquement inchangé sur la séance.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en baisse après avoir passé l'essentiel de la séance dans le vert en dépit de l'annonce d'une diminution moins marquée qu'attendu des stocks aux Etats-Unis ayant freiné leur progression.

Le contrat janvier sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 50 cents, soit 0,97%, à 51,15 dollars le baril après un pic à 52,88 dollars, soit une hausse de près de 2,4% au plus haut.

Le Brent a cédé cinq cents (0,08%) à 60,15 dollars après être monté jusqu'à 61,43.

Les stocks américains de pétrole brut ont baissé de 1,2 million de barils à 441,95 millions la semaine dernière, alors que les économistes attendaient en moyenne une réduction de trois millions de barils, selon les chiffres de l'Energy Information Administration (EIA).

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse, portées par les perspectives d'apaisement des tensions commerciales et l'optimisme sur l'issue du vote de défiance contre Theresa May.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 2,15% à 4 909,45 points. Le Footsie britannique a pris 1,08% et le Dax allemand 1,38%. L'indice EuroStoxx 50 a gagné 1,72%, le FTSEurofirst 300 1,68% et le Stoxx 600 1,69%.

L'indice Stoxx du secteur bancaire a gagné 2,73%. Les perspectives d'accord sur le budget italien ont profité entre autres aux valeurs bancaires italiennes, dont l'indice a pris 3% tandis que Deutsche Bank (+5,81%) et Commerzbank (+5,61%) bénéficiaient d'une information de presse selon laquelle le gouvernement allemand cherche à faciliter un rapprochement des deux premières banques du pays.

Pernod Ricard a signé l'une des plus fortes fortes progressions du CAC 40 (+5,91%) après l'annonce de l'entrée à son capital du fonds activiste Elliott.

A SUIVRE JEUDI:

En Europe, la journée de jeudi sera animée principalement par la réunion de politique monétaire de la Banque centrale européenne (BCE), qui devrait confirmer l'arrêt définitif à la fin du mois de ses achats de titres sur les marchés.

Les investisseurs suivront aussi les débats au Conseil européen à Bruxelles, notamment sur le Brexit.

(Avec Sinéad Carew à New York)

par Marc Angrand