L'indice Dow Jones a gagné 114,01 points, soit 0,44%, à 25.942,37 après avoir perdu jusqu'à 1,39% en matinée.

Le S&P-500, plus large, a pris 10,68 points, soit 0,37%, à 2.881,4 alors qu'il cédait 1,6% au plus bas du jour et le Nasdaq Composite a progressé de 6,35 points, soit 0,08%, à 7.916,94.

Les discussions entre responsables américains et chinois à Washington se sont achevées sans résultat concret mais moins d'une heure avant la clôture des marchés, Donald Trump a déclaré qu'elles allaient reprendre, sans toutefois se prononcer sur le maintien ou non des droits de douane sur des milliers de produits chinois.

Son secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, avait déjà permis à Wall Street de réduire ses pertes en évoquant des négociations "constructives".

Malgré la hausse de vendredi, le Dow accuse un repli de 2,12% sur l'ensemble de la semaine, sa baisse la plus marquée depuis mars, tandis que le S&P-500 cède 2,18% et le Nasdaq 3,1%, leur pire performance hebdomadaire depuis la semaine précédant Noël.

Nombre d'analystes jugent que Wall Street risque de rester exposée durablement au risque d'un relèvement des barrières commerciales susceptible de freiner la croissance économique et de peser sur les résultats des sociétés cotées.

"Même si les négociations continuent et si la possibilité d'un accord reste bien présente, une nouvelle escalade des tensions commerciales aurait des conséquences sévères sur les deux protagonistes et sur le reste du monde", prévient Gregory Daco, chef économiste USA d'Oxford Economics.

Selon ses calculs, l'application de droits de douane à la totalité des échanges sino-américains pourrait amputer le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis de 0,5% en 2020.

Les volumes d'échanges sur les différents marchés amérivcains ont atteint 7,44 milliards de titres, contre 6,9 milliards en moyenne sur les 20 dernière séances.

VALEURS

Dix des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini la journée en territoire positif, la seule exception étant celui de la santé, qui a cédé 0,07%.

Parmi les secteurs exposés au risque commercial, le compartiment des matières premières a gagné 1,27% et celui de l'industrie 0,38%.

L'indice Philadelphia des semi-conducteurs a quant à lui grapillé 0,14%. Il cède néanmoins 5,85% sur la semaine.

La vedette du jour à Wall Street a sans surprise été Uber mais la première séance du numéro un mondial des voitures de tourisme avec chauffeur <(VTC) n'a pas été un succès puisque le titre a fini à 41,57 dollars, 7,62% en dessous de son prix d'introduction, fixé à 45 dollars, dans le bas de sa fourchette indicative.

Son concurrent Lyft, entré au Nasdaq fin mars, a cédé 7,41% et inscrit un nouveau plus bas.

Autre chute marquante, celle du spécialiste de la sécurité informatique Symantec, dont la valeur a fondu de 12,54% après un avertissement sur résultats et l'annonce du départ de son directeur général.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont enregistré une légère hausse en avril mais l'inflation sous-jacente est restée faible, ce qui laisse le champ libre à la Réserve fédérale pour prolonger le statu quo sur les taux d'intérêt.

L'indice des prix à la consommation (CPI) a augmenté de 0,3% après une hausse de 0,4% en mars. Les économistes attendaient une progression de 0,4%.

Hors éléments volatils que sont l'alimentation et l'énergie ("core CPI"), la hausse des prix est ressortie à 0,1% le mois dernier alors que les économistes tablaient sur +0,2%.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les principaux marchés boursiers européens ont terminé la journée dans le vert, soutenus par les valeurs défensives et l'envolée de plus de 28% de ThyssenKrupp.

À Paris, l'indice CAC 40 a fini sur un gain de 0,27% à 5.327,44 points et à Francfort, le Dax a gagné 0,72%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,31%, le FTSEurofirst 300 de 0,25% et le Stoxx 600 de 0,32%. A Londres, le FTSE-100 a cédé 0,06%.

La séance parisienne a été marquée entre autres par une nouvelle chute d'ADP (-9,73%), dont la capitalisation a fondu de près de 15% en deux jours après la décision du Conseil constitutionnel gelant de fait pour neuf mois au moins le projet de privatisation du groupe.

Sur la semaine, le CAC 40 a perdu 3,99% et le Stoxx 600 3,39%, leur plus forte baisse hebdomadaire depuis octobre.

TAUX

Comme les indices de Wall Street Les rendements des emprunts d'Etat américains se sont redressés après les déclarations de Donald Trump sur la reprise des discussions avec la Chine.

En fin de séance, celui des Treasuries à dix ans était remonté à 2,4601% après être tombé en début de séance à 2,426%, tout près du plus bas de cinq semaines touché jeudi à 2,424%.

Il a toutefois cédé sept points de base en cinq séances, sa plus forte baisse hebdomadaire en sept semaines.

CHANGES

En atténuant le mouvement d'aversion au risque qui domine les marchés depuis plusieurs jours, l'espoir d'un compromis commercial entre la Chine et les Etats-Unis a fait reculer à la fois le yen, le franc suisse et le dollar.

L'indice qui mesure les fluctuations du billet vert face à un panier de référence cédait 0,04% au moment de la clôture de Wall Street, portant à 0,19% son repli sur la semaine, après -0,5% sur la semaine précédente.

L'euro s'échangeait alors à 1,1231 dollar et affiche un gain hebdomadaire de 0,28% contre le billet vert.

PÉTROLE

Les cours du brut ont fini dans le vert, les tensions sur l'offre globale et la perspective d'une poussée de demande dans le raffinage aux Etats-Unis l'ayant emporté sur les craintes liées au commerce.

Le Brent a fini sur une progression de % à dollars le baril après un pic à 71,23 et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a pris % à dollars après être monté jusqu'à 62,49 dollars.

Sur la semaine, le Brent perd % et le WTI %.

(Avec à New York et Amy Caren Daniel à Bangalore)

par Marc Angrand