Les marchés d'actions se sont bien comportés récemment, le Dow Jones ayant réalisé la semaine dernière sa plus forte hausse hebdomadaire depuis janvier 2013 et le S&P sa plus forte avancée en deux semaines depuis décembre 2011. Le Nasdaq a terminé vendredi à son plus haut niveau depuis mars 2000.

Les hausses ont été largement favorisées par une bonne "saison" des résultats mais aussi par des mesures inattendues de soutien à la croissance annoncées vendredi dernier par la Banque du Japon.

Ce mouvement de hausse avait toutefois été précédé d'un mouvement de rétrogradage qui a failli entraîner le S&P en phase de correction, caractérisée par une baisse de 10% par rapport à un plus haut, dans un climat de craintes d'une propagation du virus Ebola.

Si la dynamique du marché reste haussière, les mouvements pourraient être plus limités, la saison des résultat touchant à sa fin. Sur quelque 70% des sociétés du S&P 500 ayant publié, 75,8% d'entre elles ont dépassé le consensus, selon les données de Thomson Reuters, nettement plus que la moyenne de long terme de 63%.

L'indice Dow Jones perd 24,28 points (0,14%) à 17.366,24. Le S&P-500 cède 0,24 point (0,01%) à 2.017,81. Le Nasdaq Composite, soutenu par les valeurs des semiconducteurs, gagne 8,17 points (0,18%) à 4.638,91.

"Le marché 'bull' (haussier) se fait peut-être vieux mais il reste bien portant et les investisseurs n'ont guère d'autre choix que de se porter sur les actions américaines", a dit Paul Schatz (Heritage Capital).

"Pour la première fois depuis un bon bout de temps, je ne crois pas en une vague qui emporte tout sur son passage; nous en sommes arrivés à un stade où les reprises (rally) vont être de plus en plus restreintes, ce qui veut dire que choisir les bons secteurs est plus que jamais important".

Plusieurs indicateurs économiques ont paru dans la matinée et dans l'ensemble, l'image économique qu'ils donnent est plutôt mitigée, voire contradictoire.

Ainsi, selon l'Institute for Supply Management (ISM, La croissance du secteur manufacturier américain a été plus rapide que prévu en octobre, portée par un net rebond des nouvelles commandes.

Au contraire, cette croissance a ralenti en octobre à son rythme le plus faible depuis juillet, selon l'enquête auprès des directeurs d'achats de Markit.

Enfin, les dépenses de construction ont baissé en septembre pour le deuxième mois consécutif aux Etats-Unis en raison d'un déclin des investissements aussi bien publics que privés, ce qui pourrait être annonciateur d'une révision à la baisse des chiffres de la croissance américaine au troisième trimestre.

Aux valeurs, Sapient a bondi de 42% à 24,60 dollars, conséquence du projet de rachat de 3,7 milliards de dollars dévoilé lundi par Publicis.

Forte hausse également de Covance (+25,87%), objet d'une OPA de 6,1 milliards de dollars de Laboratory Corp of America Holdings, lequel a au contraire cédé 7,37%.

General Motors a laissé 0,7% en raison de ventes inférieures aux attentes en octobre, tandis que Ford Motor a abandonné le même pourcentage même s'il a, lui, battu le consensus.

Les constructeurs automobiles américains ont publié lundi leurs plus fortes ventes pour un mois d'octobre depuis une dizaine d'années, à la faveur d'une solide demande de pick-ups et de SUV.

(Ryan Vlastelica, Wilfrid Exbrayat pour le service français)