New York (awp/afp) - Wall Street a fini incertaine mercredi après un document de la Réserve fédérale (Fed) qui, sans fournir de nouvel élément aux investisseurs, a plutôt confirmé l'éventualité d'un prochain durcissement monétaire: le Dow Jones a pris 0,09% mais le Nasdaq a cédé 0,15%.

Selon les résultats définitifs, l'indice vedette Dow Jones Industrial Average a gagné 15,54 points à 18.144,20 points, alors que le Nasdaq, à dominante technologique, a perdu 7,77 points à 5.239,02 points. L'indice élargi S&P 500 a avancé de 2,44 points, soit 0,11%, à 2.139,17 points.

"La séance a été mitigée, l'actualité dominante étant manifestement la publication des minutes de la Fed", a résumé Bill Lynch, de Hinsdale Associates.

Au lendemain d'une nette baisse de la bourse de Wall Street sur fond de craintes accrues d'une rapide hausse des taux américains, les investisseurs étaient particulièrement attentifs au compte-rendu de la dernière réunion de politique monétaire de la banque centrale, remontant à septembre.

Or, ces minutes ont confirmé que plusieurs des responsables de la Fed jugent "approprié" de "bientôt" relever les taux et que ce n'est qu'à l'issue d'une discussion "très serrée" qu'elle a finalement renoncé à agir le mois dernier.

"Cela semble désormais acquis qu'ils vont relever les taux en décembre", a jugé M. Lynch, jugeant improbable une telle mesure dès la prochaine réunion en novembre, juste avant l'élection présidentielle américaine.

Une hausse des taux en décembre permettrait in extremis à la Fed de limiter cette année son soutien à l'économie, après avoir relevé ses taux en décembre 2015 pour la première fois depuis près de dix ans.

Pour l'heure, "ce qui domine dans les minutes de septembre de la Fed, c'est à quel point ses membres sont divisés sur tous les sujets importants: les risques pour la croissance, les tensions sur le marché du travail (...), les perspectives d'inflation et, en conséquence, la voie à suivre sur les taux", a nuancé dans une note Ian Shepherdson, économiste chez Pantheon Macro.

Les investisseurs craignent d'autant plus un resserrement monétaire qu'ils sont en train de commencer à digérer les résultats d'entreprises du troisième trimestre et qu'une accélération des bénéfices est jugée nécessaire par beaucoup d'observateurs pour justifier des valorisations boursières élevées en cas de moindres liquidités.

"On n'en peut plus d'attendre les résultats d'entreprises, qui vont être le prochain obstacle à franchir pour la Bourse", a reconnu M. Lynch, rappelant que le géant de l'aluminium avait sonné mardi un mauvais départ par des chiffres décevants.

- L'informatique surveillée -

Parmi les valeurs, le constructeur automobile General Motors (GM), qui a fait part d'un investissement dans une start-up chinoise spécialisée dans l'autopartage, n'en a pas profité et a perdu 0,66% à 31,68 dollars.

Le fabricant de matériel de bricolage Stanley Black & Decker a gagné 2,88% à 121,05 dollars après avoir fait part de l'achat pour près de deux milliards de dollars de l'activité dans les outils du groupe Newell Brands, qui a avancé de 2,15% à 51,42 dollars.

Plusieurs valeurs étaient surveillées dans l'informatique, comme Fortinet, spécialiste de la sécurité informatique, qui a chuté de 10,06% à 30,66 dollars après avoir averti que ses résultats trimestriels seraient nettement plus mauvais que prévu.

En revanche, dans le même secteur, Barracuda Networks, également spécialiste du stockage de données, a pris 9,17% à 25,47 dollars après avoir ramené ses comptes dans le vert au dernier trimestre par rapport à une perte à la même époque de l'année précédente.

Le géant de la distribution en ligne Amazon, qui a nettement accru son offre de musique en ligne, n'a guère réagi à cette actualité et a pris 0,37% à 834,09 dollars.

Le marché obligataire hésitait. Vers 20H20 GMT, le rendement des bons du Trésor à 10 ans s'affichait à 1,771% contre 1,764% mardi soir et celui des bons à 30 ans à 2,501% contre 2,505% précédemment.

afp/rp