L'indice Dow Jones des 30 grandes valeurs a cédé 5,23 points, soit 0,03%, à 16.995,13 tandis que le Standard & Poor's-500, plus large, grappillait 0,31 point ou 0,02% à 1.989,57 après avoir reculé en séance jusqu'à 1.969,25.

Le Nasdaq Composite a abandonné de son côté 12,22 points (0,26%) à 4.662,16.

Les Bourses européennes avaient initialement salué l'annonce par la Banque centrale européenne d'une baisse de ses taux directeurs et d'une augmentation de son programme de rachat d'actifs, destiné à injecter des liquidités dans le système financier et à faire baisser les taux du crédit. Mais elles ont viré à la baisse quand Mario Draghi, le président de la BCE, a douché les espoirs de nouvelles baisses de taux lors de sa conférence de presse.

Wall Street a suivi le mouvement, ouvrant en hausse avant de passer en territoire négatif après une heure d'échanges.

Le marché a ensuite accentué son recul dans le sillage des cours du pétrole, le Brent cédant plus de 2% sur des informations de Reuters selon lesquelles une réunion entre grands pays producteurs en vue de parvenir à un gel coordonné des niveaux de production pourrait ne pas se tenir le 20 mars comme initialement envisagé.

Les principaux indices ont ainsi perdu plus de 1% avant de remonter en fin de séance grâce à des achats à bon compte.

"Au départ, on était très contents (des mesures de la BCE) car on est vraiment accros aux taux zéro", commente Kim Forrest, analyste chez Fort Pitt Capital Group à Pittsburgh. "C'est de l'argent gratuit !"

"Ensuite, la petite phrase de Draghi selon laquelle il n'y aura plus de baisses de taux sauf circonstances extrêmes a amené les investisseurs à se détourner des actifs risqués."

Les investisseurs, ajoute-t-elle, craignent aussi que la politique de taux bas en Europe n'ait un impact négatif sur les banques américaines et sur le taux de change euro/dollar.

DOLLAR GENERAL RECHERCHÉ APRÈS SES RÉSULTATS

L'actualité de la BCE a éclipsé l'annonce, aux Etats-Unis, d'une baisse plus forte que prévu des inscriptions au chômage la semaine dernière, à leur plus bas niveau depuis octobre, ce qui éloigne encore les craintes de récession.

La statistique devrait conforter la politique de remontée graduelle des taux d'intérêt de la Réserve fédérale même si aucun changement n'est attendu mercredi prochain à l'issue de sa réunion de politique monétaire.

Les économistes interrogés par Reuters s'attendent à ce que la Fed relève son taux directeur au deuxième trimestre et une autre fois d'ici la fin de l'année.

Avec la remontée des cours en fin de séance, sept des dix grands indices sectoriels S&P ont fini en hausse, notamment les matériaux (+0,53%) et les télécoms (+0,46%).

Les indices de l'énergie et des financières qui avaient plombé la séance en milieu de journée ont quant à eux fini quasi stables, à respectivement -0,16% et +0,11%.

En vedette, le distributeur discount Dollar General a bondi de 10,66% à 83,23 dollars, avec à la clé un record à 83,27, après l'annonce de résultats trimestriels meilleurs que prévu. Le concurrent Dollar Tree a gagné 4,03% dans la foulée.

Aux technologiques, Twitter a chuté de 5,95% en réaction à un article du Wall Street Journal selon lequel le site de micro-blogging accorde de généreuses primes et autres stock-options à ses salariés pour tenter de les retenir. Le titre a perdu plus de 60% de sa valeur sur les 12 derniers mois et peine à se remettre de l'annonce, en janvier, de la démission de quatre cadres dirigeants.

(avec Abhiram Nandakumar à Bangalore, Véronique Tison pour le service français)

par Laila Kearney

Valeurs citées dans l'article : Dollar General Corp., Twitter Inc