La tendance a été d'autant plus incertaine qu'une partie des traders avaient prolongé leur week-end, les marchés européens étant fermés en ce lundi de Pâques.

Les volumes d'échanges sont ainsi tombés à leur plus bas niveau de l'année avec seulement 5,78 milliards de titres échanges, contre 6,65 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances.

L'indice Dow Jones a perdu 48,49 points, soit 0,18%, à 26.511,05 mais le Standard & Poor's 500, plus large, a pris 2,94 points, soit 0,1%, à 2.907,97 et le Nasdaq Composite a progressé de 17,21 points, soit 0,22%, à 8.015,27.

Près d'un tiers des entreprises du S&P-500 doivent présenter leurs résultats trimestriels cette semaine, parmi lesquelles des poids lourds de la cote comme Boeing, Amazon Facebook ou encore Exxon Mobil.

Sur 82 sociétés du S&P ayant déjà publié, plus des trois quarts ont dépassé les attentes, ce qui a amené les analystes à améliorer légèrement leurs estimations, mais le marché table encore sur un repli de 1,7% des profits du S&P-500 par rapport au premier trimestre de l'an dernier, ce qui marquerait leur première baisse depuis 2016.

Ce repli était estimé à 2% au début du moi.

"On constate que les marchés ont tendance à chercher une direction. Si de grosses entreprises mettent en garde sur l'évolution à venir, cela pourrait être un motif d'inquiétude pour les marchés", explique Scott Brown, chef économiste de Raymond James.

VALEURS

L'indice S&P de l'énergie a gagné 2,05%, de loin la plus forte hausse sectorielle du jour, avec l'envolée des cours du brut en réaction à la décision de la Maison blanche de ne pas prolonger les exemptions qui permettent pour l'instant à huit pays, dont la Chine et l'Inde, de continuer à acheter du pétrole iranien malgré les sanctions américaines.

Exxon Mobil a pris 2,18%, l'une des meilleures performances du Dow. L'indice phare de la place new-yorkaise a en revanche été freiné entre autres par le repli de 1,29% de Boeing à deux jours de la publication de ses comptes trimestriels.

Le géant des services parapétroliers Halliburton a lui perdu 0,13% après avoir évoqué des niveaux d'activité en légère hausse seulement en Amérique du Nord.

Kimberly-Clark a en revanche profité de résultats supérieurs au consensus: le titre a gagné 5,42% et inscrit un plus haut de près de deux ans.

Autre hausse marquante, celle de 14,14% du spécialiste des bases de données pour la recherche clinique Medidata Solutions après un article de presse évoquant un possible rachat par le français Dassault Systèmes.

En baisse, Tesla a perdu 3,85%, pénalisé à la fois par un abaissement de recommandation et par l'annonce de l'ouverture d'une enquête interne au groupe sur une vidéo de ce qui semble être l'explosion d'une Tesla à l'arrêt dans un parking à Shanghai.

Parmi les reculs les plus marqués du S&P-500, le spécialiste de la robotique chirurgicale Intuitive Surgical a chuté de 7,01% après un bénéfice trimestriel inférieur au consensus.

Après la clôture, Whirlpool prenait plus de 6% dans les transactions hors séance, le marché saluant un bénéfice trimestriel plus que quintuplé en un an.

LES INDICATEURS DU JOUR

Les reventes de logements aux Etats-Unis ont diminué de 4,9% à 5,21 millions d'unités en rythme annualisé en mars, une rechute plus marquée qu'anticipé après leur rebond de février, ce qui dénote une faiblesse persistante du marché immobilier américain en dépit de la baisse des taux hypothécaires et du ralentissement de la hausse des prix.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne un recul de 3,8% à 5,30 millions d'unités.

La nouvelle a fait baisser l'indice S&P du secteur de l'immobilier en repli de 1,05% en clôture.

TAUX

Sur le marché obligataire, la séance a été marqué par une pentification de la courbe des rendements à l'orée d'une semaine au cours de laquelle le Trésor prévoit quelque 237 milliards de dollars d'adjudications au total.

L'écart de rendement entre les titres à deux et dix ans a augmenté de 1,7 point de base par rapport à jeudi dernier pour atteindre 19,9 points.

En fin de séance, le rendement des Treasuries à dix ans s'affichait à 2,5867%, en hausse de trois points par rapport à jeudi dernier.

CHANGES

Le dollar cédait 0,18% face à un panier de devises de référence au moment de la fermeture de Wall Street, mais dans des volumes limités.

L'euro affichait alors un gain de 0,1% face au billet vert à 1,1257 dollar.

La séance a surtout profité au dollar canadien et au rouble russe, bénéficiaires de la hausse des cours du pétrole en réaction au durcissement annoncé des sanctions américaines contre l'Iran.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en vive hausse après avoir atteint de nouveaux plus hauts de près de six mois après l'annonce par les Etats-Unis de leur volonté de réduire à zéro les exportations de brut de l'Iran.

Le contrat mai sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 1,70 dollar, soit 2,66%, à 65,70 dollars le baril après avoir atteint, à 65,92 dollars, son plus haut niveau depuis le 31 octobre.

Le Brent a pris parallèlement 2,07 dollars (2,88%) à 74,04 dollars après un pic à 74,52, un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis le 1er novembre.

La Maison blanche a annoncé que Donald Trump avait décidé de ne pas renouveler, à leur expiration dans dix jours, les exemptions qui ont permis à huit pays de continuer à importer du brut iranien.

A SUIVRE MARDI:

Au-delà de la réouverture des marchés européens après une pause de quatre jours, la journée de mardi sera marquée par une pluie de publications de résultats aux Etats-Unis: à l'agenda du jour figurent entre autres ceux de Coca-Cola, Verizon, Procter & Gamble et Twitter.

(Avec Sinéad Carew à New York, Sruthi Shankar et Amy Caren Daniel à Bangalore)

par Marc Angrand