New York (awp/afp) - La Bourse de New York hésitait sur la direction à suivre à la fin d'une semaine difficile peu après l'ouverture vendredi, continuant à jauger les efforts massifs des autorités pour soutenir l'économie.

Vers 14H20 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, s'appréciait de 0,37%, à 20.160,73 points, après avoir oscillé entre pertes et gains depuis le début de la séance.

A l'ouverture, le Dow se dirigeait vers une baisse de 13,4% sur l'ensemble de la semaine, ce qui représenterait sa plus lourde chute hebdomadaire depuis la crise financière de 2008. Il a encaissé lundi sa pire séance depuis octobre 1987.

Le Nasdaq gagnait 1,42%, à 7.251,95 points, tandis que l'indice élargi S&P 500 lâchait 0,01%, à 2.409,03 points.

La volatilité des indices était accentuée vendredi par le fait qu'il s'agit d'une journée dite, dans le jargon financier, "des quatre sorcières", à l'issue de laquelle expirent plusieurs contrats sur des produits financiers.

Wall Street avait terminé dans le vert jeudi à l'issue d'une séance en dents de scie, grâce notamment à la bonne forme de valeurs stars de la tech et du secteur pétrolier: le Dow Jones s'était apprécié de 0,95% et le Nasdaq de 2,30%.

Les investisseurs tentent d'évaluer les conséquences économiques de la pandémie de coronavirus, qui a déjà fait plus de 10.000 morts dans le monde et infecté près de 250.000 personnes.

Dernière mesure drastique mise en place pour tenter d'endiguer sa propagation: le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, a décidé jeudi soir de placer en confinement la totalité de l'Etat aux quelque 40 millions d'habitants.

Gouvernements et banques centrales multiplient les initiatives pour tenter d'atténuer le choc.

Le chef de la majorité républicaine du Sénat américain, Mitch McConnell, a encore présenté jeudi des mesures de relance de l'économie d'environ 1.000 milliards de dollars, un texte qui doit désormais être soumis aux négociations avec les démocrates du Sénat, avant qu'une date de vote puisse être fixée.

Tesla suspend sa production

Mais pour Patrick O'Hare, de Briefing, "il y a tellement de besoins actuellement au niveau des particuliers et des entreprises que 1.000 milliards de dollars ne semblent pas suffisants".

"Certes les responsables politiques ont assuré qu'il y aurait d'autres mesures de soutien et qu'il feront +tout ce qu'il faut+, mais le temps file et, plus on attend, plus les efforts à faire pour se redresser seront importants", ajoute-t-il.

La banque centrale américaine de son côté continue à abreuver les marchés en liquidités et prévoit encore d'acheter vendredi pour 107 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres adossés à des prêts hypothécaires, "ce qui a permis une petite détente sur le marché de la dette", souligne M. O'Hare.

Le taux à 10 ans sur la dette des Etats-Unis reculait de fait à 1,031%, contre 1,12% la veille.

"Toutes les mesures prises par la Fed sont destinées à assurer le bon fonctionnement des marchés mais, encore une fois, ce n'est que la moitié de la bataille dans la guerre contre le coronavirus", estime M. O'Hare.

Sur le front des valeurs, Tesla s'appréciait de 4,76% après avoir annoncé jeudi la suspension de la production de véhicules électriques dans son usine californienne de Fremont en réponse à la pandémie de nouveau coronavirus, après des jours de bras de fer entre son charismatique patron, Elon Musk, et des élus.

La chaîne de distribution Walmart, qui prévoit de verser 365 millions de dollars en bonus à ses employés payés à l'heure et embaucher 150.000 personnes pour faire face à la demande accrue pendant la crise du coronavirus, cédait 0,46%.

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