Plus personne n’y croyait, mais il a fini par le faire. Donald Trump a annoncé hier la suspension pour 90 jours des droits de douane de la majorité des droits de douane réciproques, entrés en vigueur mercredi. En résumé, seuls les 10% universels seront appliqués, le reste des droits de douane est mis en pause. Un seul pays se voit réserver un traitement particulier : la Chine. Non seulement les surtaxes ne seront pas abaissées mais elles seront même rehaussées d’un cran, à hauteur désormais de 125%. Cela s’explique par le fait que la Chine a choisi de répondre à chaque escalade des Etats-Unis, dans une sorte de chicken game entre les deux premières puissances mondiales.

Conformément à ses habitudes, le président américain a utilisé sa propre plateforme, Truth Social, pour annoncer la pause sur les droits de douane. Dans la foulée, les indices américains ont rebondi fortement. Le Dow Jones a ainsi terminé en hausse de 7.87%, le S&P 500 de 9.52%, et le Nasdaq de 12.02%. Quelques heures plus tôt, sur ce même réseau social Donald Trump avait posté ce message : "This is a great time to buy". Félicitations à ceux qui ont suivi son conseil.

L’ampleur de ce rebond peut paraitre étonnante. Car sur le fond, le président américain n’a annoncé qu’une pause, l’escalade avec la Chine se poursuit et l’incertitude reste totale pour les entreprises. Si ce rebond est aussi important, c’est surtout le reflet de l’extrême nervosité des marchés. Un niveau de défiance à partir duquel toute bonne nouvelle est surachetée. D’où ce "krach à la hausse".

A Wall Street, ce sont les 7 Magnifiques qui ont le plus rebondi. Un mouvement assez mécanique car ces valeurs sont celles qui avaient le plus souffert depuis le début de l’année. Ainsi, Nvidia a rebondi de presque 19%, quand Apple a repris plus de 15%. A l’échelle de ces valeurs, ces mouvements représentent d’énormes variations de capitalisation boursière. Selon les calculs effectués par Zonebourse, la séance d’hier a permis à Apple d’ajouter 397 milliards de dollars à sa capitalisation, quand Nvidia a vu la sienne augmenter de 441 milliards de dollars, un record.

Et ce ne sont pas les seules statistiques marquantes de la séance de la veille. Le S&P500 a connu hier sa 3ème plus importante séance de hausse depuis la Seconde guerre mondiale. L’indice a aussi enchaîné une cinquième séance consécutive avec des variations de plus de 5% entre le plus haut et le plus bas. Série en cours…

Source : Factset, CNBC