Le Dow Jones (+102Pts) aligne une 9ème séance de hausse consécutive. Si l'on exclut les -0,11% du 8 mars et les -0,09% du 3 mars, l'indice phare aura aligné 14 séances de hausse sur une série de 16.
Le Nasdaq-100 réalise un record encore plus époustouflant avec 17 séances de hausse sur 18 (soit une seule journée de consolidation entre le 23 février et le 23 mars): tous les records historiques sont battus.

Les indices US n'enregistrent pas le plus gros écart algébrique en un mois, loin s'en faut... mais la répétition des hausses est pour le moins 'singulière' (le terme surréaliste serait peut être plus adapté compte tenu de la teneur très 'hétérogène' de l'actualité dans l'intervalle, à commencer par le niveau d'endettement des Etats et les tensions inflationnistes qui se renforcent dans les pays émergents).

Mais il y a manifestement un 'biais haussier' dans le marché... et ce qui est plus surprenant, c'est que les volumes 'ne suivent pas'.
On peut admettre l'argument selon lequel ce sont les 'futures' qui entraînent les indices vers le haut (échanges plus actifs au fil des semaines, ce qui traduit une intensification du 'day trading') , mais cela ne résout pas la question de 'l'acheteur final'.

Pour bien cerner 'l'état d'esprit' de Wall Street, il n'est pas besoin d'aller chercher très loin puisque l'actualité du jour en fournit une parfaite illustration: les opérateurs n'avoueront jamais que cette nouvelle rafale de records tombe comme une véritable aubaine. Ils n'hésitent pas à justifier les 0,95% de hausse du Dow Jones à 10.890Pts (ou les +0,83% du Nasdaq Composite à 2.415Pts) par des chiffres ' moins pires que prévus ' concernant les reventes de logements anciens aux Etats-Unis.
Ils oublient volontiers de préciser que Wall Street a sanctionné dans un 1er temps la divulgation d'une 3ème baisse consécutive des transactions immobilières dans l'ancien, preuve que l'embellie constatée l'automne dernier n'a pas survécu à la restriction sur les prêts immobiliers consentis par les banques.
Et si l'on rentre dans les détails, le 'moins pire' est de l'épaisseur du trait puisque le recul est de -0,6% contre -1,2% anticipé (soit 5,02 millions de transactions annuelles contre 5,00Mns prévus).

C'est un écart qui n'équivaut même pas la 'marge d'incertitude' et qui surtout ne compense pas la hausse du niveau des stocks d'invendus.

Cela s'appelle 'monter une statistique en épingle' pour masquer le fait que les causes de la hausse inattendue de ce mardi résident dans un nouvel afflux de liquidités que l'actualité du jour ne saurait expliquer.

Dans un tel contexte, tous les prétextes sont bons pour acheter du papier
ou réhausser les recommandations: les analystes commencent à courir après les scores, les objectifs de cours les plus optimistes sont dépassés... et peu d'entre eux osent écrire qu'une action qui grimpe en flèche depuis 6 semaines est probablement un peu chère.

Au sein du Dow, Caterpillar a bondi de 4,1% à 62,4$ alors que Wells Fargo a relevé son objectif de cours sur la valeur.
Juste derrière, Kraft a pris +3,5%, Pfizer +2,25%.

Le Nasdaq-100 (+0,7%, au plus haut depuis jullet 2008) a grimpé dans le sillage de Flextronics (+5,1%), Dell (+4%), Seagate (+3,8%), Applied Mat (+3,5%), Sandisk +3,1%, Intel +2,1%, Baidu (+2,5% alors que son concurrent Google qui abandonne la Chine cédait -1,5%... et Yahoo a chuté de -2%).


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