New York (awp/afp) - Wall Street reculait à l'ouverture vendredi, s'affichant en baisse pour la troisième séance de suite sur fond de doutes lancinants sur les réelles avancées des négociations commerciales entre Washington et Pékin et de résultats d'entreprises mitigés.

Vers 15H10 GMT, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, perdait 0,66% à 25.003,92 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, reculait de 0,55% à 7.248,29 points.

L'indice élargi S&P 500 cédait 0,53% à 2.691,68 points.

La Bourse de New York avait déjà terminé dans le rouge jeudi, plombée par les tensions commerciales, des inquiétudes sur la croissance mondiale et des publications trimestrielles de sociétés en demi-teinte: le Dow Jones avait perdu 0,87% et le Nasdaq 1,18%.

Les courtiers ont particulièrement été ébranlés par la révision à la baisse des prévisions de croissance dans la zone euro et au Royaume-Uni effectuée par la Banque centrale européenne et la Banque d'Angleterre, signes supplémentaires du ralentissement de la croissance mondiale.

Ils craignent aussi de voir s'enliser les négociations commerciales entre Washington et Pékin alors que le président américain a indiqué jeudi qu'il ne rencontrerait finalement pas son homologue chinois avant l'échéance du 1er mars, date à laquelle les tarifs douaniers américains augmenteront en l'absence d'accord commercial avec la Chine.

"Jusqu'à présent, et malgré peu de preuves solides en ce sens, les marchés étaient optimistes sur la conclusion d'un accord. La position de Trump, à quelques semaines de la date limite, alimente la nervosité des investisseurs", a relevé Jasper Lawler de London Capital Group.

"Alors que la saison des résultats arrive à sa fin aux Etats-Unis, les courtiers vont bientôt de nouveau concentrer leur attention sur tous les développements entourant les négociations. Et sans accord en vue, cela va avoir une influence négative sur les mouvements du marché", a-t-il prédit.

Accusations de Bezos

Les résultats du jour étaient quant à eux contrastés.

Le fabricant de jouets Hasbro perdait notamment 3,58% quand son concurrent Mattel s'envolait de 26,29%.

Fabricant de l'emblématique poupée Barbie, le groupe a réduit ses pertes de moitié en 2018, récoltant les premiers fruits de sa vaste restructuration. Son chiffre d'affaires annuel a certes reculé de 7,6% mais la baisse est moindre que ce que redoutaient les analystes.

Le voyagiste en ligne Expedia, qui a aussi publié jeudi soir des résultats trimestriels et annuels meilleurs que prévu et a fait part de prévisions pour 2019 bien accueillies par les marchés, montait de 4,75%.

Les chiffres trimestriels du spécialiste de produits cosmétiques Coty (+27,55%) ainsi que ceux du vendeur de chaussures de sport Skechers (+17,77%) étaient bien reçus.

Arconic, né de la scission du géant de l'aluminium Alcoa, a pour sa part renoué avec les bénéfices l'an passé et se montre optimiste pour 2019 avec des résultats attendus en progression.

Le nouveau PDG John Plant, qui a pris ses fonctions mercredi, a souligné qu'après avoir renoncé à se vendre, l'entreprise prévoyait de scinder ses opérations en deux et de se séparer de certaines activités. Le titre cédait 1,81%.

Amazon cédait 1,75%. Son patron Jeff Bezos, également propriétaire à titre personnel du quotidien Washington Post, a accusé l'éditeur du tabloïd National Enquirer, réputé proche de Donald Trump, de tenter de le faire chanter en le menaçant de publier des clichés intimes.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à dix ans reculait à 2,636%, contre 2,657% jeudi à la clôture, et celui à 30 ans à 2,985%, contre 2,995% la veille.

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