New York (awp/afp) - La Bourse de New York reculait à l'ouverture lundi, les investisseurs faisant preuve de prudence face à la montée des tensions au Moyen-Orient.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, reculait vers 15H05 GMT de 0,44%, à 28.507,73 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, cédait 0,25%, à 8.998,32 points, et l'indice élargi S&P 500 perdait 0,26%, à 3.226,51 points.

Wall Street avait déjà terminé dans le rouge vendredi après l'assassinat par les Etats-Unis d'un puissant général iranien sur le sol irakien, qui avait fait bondir les cours du pétrole et ravivé les craintes d'une escalade entre les deux pays: le Dow Jones avait perdu 0,81% et le Nasdaq 0,79%.

La tension est encore montée au cours du week-end entre les divers protagonistes, le parlement irakien ayant notamment adopté dimanche une résolution réclamant la fin de la présence de troupes américaines dans le pays, un vote qui a conduit les États-Unis à brandir la menace de sanctions contre Bagdad.

Le président américain Donald Trump a par ailleurs menacé dimanche de frapper 52 sites ciblés en Iran si la République islamique attaquait du personnel ou des sites américains en guise de représailles à la mort du général Qassem Soleimani. De son côté Téhéran a annoncé une nouvelle réduction de ses engagements contenus dans l'accord international sur son programme nucléaire.

Face à l'éventualité d'un emballement dans la région, "les marchés restent sous pression et le prix du pétrole monte encore", observe Art Hogan de National Holdings.

Les investisseurs s'inquiètent notamment de voir la production d'or noir perturbée et de possibles attaques par l'Iran dans le détroit d'Ormuz, par où transite une grande quantité de produits pétroliers.

"Les investisseurs, qui ont bien profité de la bonne performance des marchés en 2019, se voient apporter une bonne raison d'encaisser leurs profits en ce début d'année", avance M. Hogan.

Nouveaux risques pour Boeing

"Les inquiétudes géopolitiques vont probablement dicter la direction du marché à court terme, éclipsant les apports positifs d'une Réserve fédérale accommodante, de l'amélioration des relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine, et des chiffres sur le marché de l'emploi américain attendus vendredi", ajoute-t-il.

Mais "l'impact du choc géopolitique sur les marchés américains ne devrait pas durer trop longtemps", prédit le spécialiste.

"A plus long terme, les Etats-Unis sont devenus beaucoup moins dépendants à l'or noir provenant de la région du Golfe (grâce à l'exploitation du pétrole de schiste, NDLR), l'économie du pays est plutôt résiliente et entraînée par un consommateur confiant, et les tensions avec l'Iran ne sont pas vraiment nouvelles, juste plus intenses", analyse-t-il.

Signe d'une forte demande des investisseurs pour les valeurs refuge, le taux à 10 ans sur la dette américaine continuait à reculer sur le marché obligataire après avoir déjà nettement baissé vendredi, évoluant à 1,772% contre 1,793% à la précédente clôture.

Les majors pétroliers Chevron (+0,74%), ExxonMobil (+0,44%) et ConocoPhillips (+0,97%) profitaient de la montée des cours des barils de brut à Londres comme à New York.

Les groupes proposant des équipements de défense comme Northrop Grumman (+0,66%) ou Raytheon (+0,37%) s'affichaient aussi dans le vert.

Parmi les autres valeurs du jour, Boeing reculait de 1,22% après diverses informations de presse suggérant que le retour dans le ciel du 737 MAX, cloué au sol depuis mars dernier après deux accidents mortels, serait peut-être un peu plus difficile que prévu. Selon le Wall Street Journal, les régulateurs américains envisagent d'exiger que les pilotes volant sur l'appareil reçoivent une formation particulière sur simulateur tandis que selon le New York Times, un audit interne a mis en avant un éventuel problème de câblage électrique.

La chaîne de magasins Bed Bath and Beyond montait de 3,79% après avoir annoncé la vente d'une grande partie de ses locaux, qu'elle continuera à occuper en location, à la société Oak Street Real Estate Capital. Cette opération doit lui rapporter 250 millions de dollars.

jum/pcm