New York (awp/afp) - La Bourse de New York reculait fortement à l'ouverture mercredi, fragilisée par des indicateurs et des résultats d'entreprises confirmant le choc infligé par la pandémie à l'économie américaine.

Vers 14H25 GMT, l'indice vedette de Wall Street, le Dow Jones Industrial Average, cédait 2,74%, à 23.292,65 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, reculait de 2,00%, à 8.345,78 points, et le S&P 500, qui représente les 500 plus grandes entreprises de Wall Street, de 2,75%, à 2.767,83 points.

Wall Street avait terminé en nette hausse mardi, encouragée par des signes de stabilisation de la propagation du Covid-19 laissant entrevoir aux investisseurs un retour prochain à une situation plus normale: le Dow Jones avait grimpé de 2,39% et le Nasdaq de 3,95%.

Mais mercredi, des indicateurs ont rappelé les dégâts causés par les mesures de restriction imposées pour limiter la crise sanitaire.

Les ventes au détail aux Etats-Unis ont ainsi chuté de 8,7% en mars, avec notamment un plongeon des ventes de 50% dans les magasins de vêtements et accessoires.

L'activité manufacturière dans la région de New York, l'épicentre de la pandémie aux Etats-Unis, a chuté en avril à son niveau le plus bas de l'histoire, selon l'indice mensuel Empire State.

La production industrielle a de son côté baissé de 5,4% en mars dans l'ensemble du pays, selon la banque centrale américaine.

Comme JPMorgan Chase (-4,44%) et Wells Fargo (-4,80%) mardi, les banques Bank of America (-6,36%) et Citigroup (-5,99%) ont aussi indiqué à l'occasion de la publication de leurs résultats trimestriels avoir dû mettre de côté des milliards de dollars pour parer aux éventuels impayés de leurs clients en raison de la crise du coronavirus.

Nouvelle chute du pétrole

Bank of America a du coup annoncé un plongeon de 48,4% sur un an à 3,5 milliards de dollars de son bénéfice net au premier trimestre et Citigroup de 46,5% à 2,5 milliards de dollars.

La banque d'affaires Goldman Sachs (-1,32%) a vu de son côté son bénéfice net divisé par près de deux à 1,1 milliard de dollars, pâtissant notamment d'un déclin des recettes générées par l'activité de conseil financier.

Le secteur de l'énergie était pour sa part affecté par une nouvelle chute des prix du baril à Londres comme à New York, alors que l'Agence internationale de l'énergie (AIE) a estimé que la demande en brut subirait cette année un effondrement "historique" de 9,3 millions de barils par jour (mbj).

Le sous-indice représentant le secteur au sein du S&P 500 reculait de 6,19%.

ExxonMobil perdait 5,73%, Chevron 4,28% et ConocoPhillips 8,44%.

Les compagnies aériennes, qui sont parvenus mardi à un accord de principe sur un plan de sauvetage destiné à éviter leur faillite et des cascades de licenciements, enregistraient des évolutions contrastées: American Airlines s'appréciait de 0,38% et United Continental de 1,10% tandis que Delta Air Lines perdait 1,34% et Southwest 3,62%.

L'assureur United Health s'appréciait de 1,65% après avoir diffusé des bénéfices supérieurs aux attentes au premier trimestre et avoir maintenu ses prévisions pour l'ensemble de l'année malgré la pandémie.

La chaîne de magasins de biens électroniques Best Buy chutait de 5,45% après avoir annoncé la mise au chômage technique de 51.000 salariés à partir du 19 avril, dont presque tous les temps partiels.

Sur le marché obligataire, le taux à 10 ans sur la dette des Etats-Unis chutait à 0,6537% contre 0,7520% dollars la veille à la clôture.

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