New York (awp/afp) - Wall Street montait mercredi peu après l'ouverture malgré le Brexit, aidée par des indicateurs américains bien accueillis sur l'inflation et les commandes de biens durables et le rebond de l'action Boeing.

Vers 14H10 GMT, l'indice vedette de la Bourse de New York, le Dow Jones Industrial Average, gagnait 0,53%, à 25.689,90 points.

L'indice Nasdaq, à forte coloration technologique, s'appréciait de 0,56%, à 7.633,17 points.

L'indice élargi S&P 500 prenait 0,55%, à 2.806,79 points, repassant au passage au-dessus du seuil des 2.800 points, surveillé par les investisseurs.

La Bourse de New York avait terminé la séance en ordre dispersé mardi, le Dow Jones (-0,38%) pâtissant de la dégringolade, pour le deuxième jour consécutif, de l'action du constructeur aéronautique tandis que le Nasdaq (+0,44%) poursuivait son rebond après sa pire semaine de l'année.

Mais alors que la liste des pays fermant leur espace aérien aux Boeing 737 MAX s'allongeait mercredi, trois jours après le crash d'un 737 MAX 8 près d'Addis Abeba, le titre de l'entreprise reprenait un peu de vigueur (+1,03%) après avoir lâché plus de 11% au cours des deux derniers jours.

Cette reprise du membre pesant le plus sur le Dow Jones favorisait la progression de l'indice.

Les compagnies aériennes Southwest Airlines (+2,06%) et American Airlines (+1,75%), qui comptent des 737 MAX 8 dans leur flotte, se redressaient également après deux séances de baisse.

Mais les investisseurs réagissaient aussi à la hausse moins forte que prévu des prix à la production en février aux Etats-Unis et à l'augmentation pour le 3e mois d'affilée en janvier des commandes industrielles de biens durables.

"On a encore quelques économistes influents de Wall Street qui anticipent de nouvelles hausses des taux d'intérêt cette année en se basant sur l'idée que l'inflation va vraiment commencer à s'accélérer", a rappelé Christopher Low de FTN Financial.

Spotify contre Apple

Or, l'indicateur sur les prix à la production ayant encore montré que l'inflation restait modeste aux Etats-Unis, "la perspective de nouvelles hausses de taux cette année s'éloigne encore un peu plus", a-t-il ajouté. De quoi réjouir les acteurs du marché des actions, qui ont largement profité ces dernières années du faible niveau des taux d'intérêt.

L'indicateur sur les commandes industrielles, de son côté, "est une surprise positive car il montre que la demande de la part des entreprises aux Etats-Unis reste solide, contrairement à d'autres pays comme l'Allemagne ou le Japon", a souligné M. Low.

Wall Street semblait par ailleurs reléguer au second plan le rejet du nouvel accord sur le Brexit.

"Certains redoutaient qu'une telle décision ne chamboule complètement les marchés financiers mais visiblement, quand on voit la Bourse de Londres quasiment stable et la livre en léger repli seulement, on se dit que les courtiers l'avaient déjà intégrée dans le marché", a estimé M. Low.

Sur le marché obligataire, le taux d'intérêt sur la dette à dix ans montait à 2,615%, contre 2,601% mardi soir, et celui sur la dette à 30 ans à 3,006%, contre 2,991% à la précédente clôture.

Sur le front des valeurs, le spécialiste de l'écoute de musique en ligne Spotify cédait 0,34%. Le groupe suédois mais coté à Wall Street a saisi la Commission européenne contre la firme américaine Apple (+0,30%) pour abus de position dominante sur le marché de la musique en ligne.

La société canadienne spécialisée dans la culture de cannabis Aurora bondissait de 11,09% à la Bourse de New York après avoir nommé l'investisseur activiste Nelson Peltz comme conseiller stratégique. Ce dernier a souligné sa volonté d'évaluer d'éventuels partenariats avec des entreprises de la grande consommation.

La chaîne de pharmacies Rite Aid montait de 5,14% après l'annonce d'une vaste réorganisation de la direction comprenant le départ de son directeur général John Standley.

jum/dga