New York (awp/afp) - Wall Street montait nettement à l'ouverture lundi, accueillant chaleureusement l'accord conclu à la dernière minute entre Washington et Ottawa pour remplacer un traité de libre-échange crucial entre les Etats-Unis, le Canada et le Mexique.

Vers 14H30 GMT, l'indice vedette de la place new-yorkaise, le Dow Jones Industrial Average, gagnait 0,96%, à 26.713,28 points.

Le Nasdaq, à forte coloration technologique, s'appréciait de 0,65%, à 8.098,71 points.

L'indice élargi S&P 500 avançait de 0,74%, à 2.935,66 points.

La Bourse de New York, aidée par des indicateurs de bonne tenue, avait clôturé en petite hausse vendredi, finissant ainsi sur un signal constructif un trimestre particulièrement performant: au cours des trois derniers mois, le Dow Jones s'était apprécié de 9% et le Nasdaq de 7,1%.

Les négociateurs américains, canadiens et mexicains sont parvenus dimanche, une demi-heure seulement avant l'expiration de l'ultimatum fixé par Washington, à un nouvel accord de libre-échange pour l'Amérique du Nord nommé l'Accord États-Unis-Mexique-Canada (AEUMC) en remplacement d'un traité datant de 1994, l'Aléna.

C'est un "nouvel accord commercial magnifique", s'est félicité le président Donald Trump dans un tweet.

Le Canada a notamment accepté d'assouplir son marché laitier pour les producteurs américains, en échange entre autres du maintien du système d'arbitrage des litiges commerciaux.

La conclusion de cet accord permet surtout, du point de vue des investisseurs, d'éloigner ce qui représentait depuis plusieurs mois une grande source d'incertitudes et de garantir le maintien d'échanges commerciaux intenses entre les trois pays.

Il a permis "de reléguer au second plan des données sur l'industrie manufacturière plus faibles qu'attendu en provenance de la Chine, du Japon et de la zone euro", ont souligné les analystes de Charles Schwab.

Valse de patrons

Les indices étaient aussi poussés lundi par les bonnes performances de Tesla (+16,94%) et General Electric (+12,40%).

Le fabricant de voitures électriques a négocié un accord ce week-end avec le gendarme des marchés financiers prévoyant qu'Elon Musk conserve la direction des opérations de l'entreprise.

General Electric a de son côté annoncé la nomination surprise d'un nouveau PDG, choisi pour tenter de redresser le mastodonte américain qui fait face à d'importantes difficultés.

Le laboratoire pharmaceutique Pfizer, qui a aussi fait part de l'arrivée d'un nouveau patron, Albert Bourla, en remplacement de Ian Read, à partir du 1er janvier 2019, s'appréciait de 0,77%.

La chaîne CBS reculait de 0,37%. Le groupe a indiqué vendredi soir faire l'objet d'une enquête de la part des autorités de l'Etat et de la ville de New York concernant les accusations d'abus et harcèlement sexuel portées à l'encontre de son ancien patron Leslie Moonves.

Le groupe industriel Honeywell montait de 0,89% après l'annonce du rachat, pour 425 millions d'euros, de l'entreprise allemande Transnorm spécialisée dans l'automatisation des entrepôts.

Le câblo-opérateur Comcast cédait 0,31% après avoir fait part de son intention de suspendre son programme de rachat d'actions en 2019 afin d'accélérer la réduction de l'endettement lié au récent rachat, pour 30 milliards de livres, de la télévision européenne Sky.

L'ensemble du secteur des câblo-opérateurs étaient par ailleurs observé au lendemain d'une nouvelle loi en Californie rétablissant le principe de "neutralité du net", qui garantit un égal accès des internautes à tous les sites et avait été aboli par la Commission fédérale des communications (FCC), le régulateur américain du secteur, en juin. L'administration de Donald Trump a déjà lancé des poursuites contre l'Etat afin de le forcer à abandonner ce texte.

AT&T prenait 0,10% et Verizon 0,37%.

Le marché obligataire se tendait: le taux d'intérêt sur la dette à 10 ans des États-Unis montait à 3,079%, contre 3,061% vendredi à la clôture, et celui à 30 ans à 3,220%, contre 3,206% à la précédente fermeture.

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