Cet optimisme s'est par ailleurs alimenté à la statistique de l'activité manufacturière de la Chine, qui a connu en février une contraction moins importante que celle anticipée par les économistes interrogés par Reuters, ce que les marchés ont apprécié, aussi bien en Europe qu'aux Etats-Unis.

L'indice Dow Jones a gagné 110,32 points, soit 0,43%, à 26.026,32 points. Le S&P-500, plus large, a pris 19,20 points (0,69%) à 2.803,69 points. Le Nasdaq Composite a avancé de 62,82 points, soit 0,83%, à 7.595,35 points.

Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a perdu 0,02%, tandis que le S&P-500 a crû de 0,4% et que le Nasdaq a progressé de 0,9%.

Le Dow et le S&P ont ainsi mis fin à une série de trois séances consécutives dans le rouge. C'est en outre la première fois que le S&P termine au-dessus de 2.800 points depuis le 8 novembre. Il est en retrait de 4,2% sur son record de clôture de septembre mais en hausse de 11,8% depuis le début de l'année, soutenu aussi par l'attitude prudente de la Réserve fédérale en matière de hausse des taux d'intérêt.

Le Nasdaq aligne 10 semaines dans le vert d'affilée, une série inédite depuis la fin 1999. Le Dow au contraire marque une pause après neuf semaines de hausse consécutives.

"Il est certain que l'optimisme autour du commerce porte les marchés actuellement; si les statistiques chinoises continuent de s'améliorer on commencera à moins redouter une récession en Chine", note Michael Antonelli (Robert W. Baird).

Mais l'indice ISM des directeurs d'achats américains et l'indice de confiance du consommateur de l'Université du Michigan sont venus quelque peu tempérer l'enthousiasme.

Concernant le dossier commercial sino-américain, le secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin, a déclaré hier que les Etats-Unis s'efforçaient de parvenir à un accord commercial détaillé avec la Chine qui comporte des engagements structurels.

Les deux parties ont accompli d'importants progrès lors de leurs discussions récentes et elles en espèrent d'autres lors des semaines à venir, a-t-il ajouté.

Le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, avait la veille quelque peu douché les espoirs de voir les deux parties aboutir rapidement en déclarant que Washington et Pékin étaient encore loin d'un accord.

"Les investisseurs ont bien consciences que nous ne sommes pas encore au bout de nos peines pour ce qui est de conclure un accord mais nous allons dans la bonne direction", dit David Madden, analystes de CMC Markets.

Le volume a été de 7,95 milliards de titres échangés contre 7,27 milliards en moyenne sur les 20 dernières séances.

VALEURS

GAP s'est envolé de 16,2%, plus forte hausse de l'indice S&P-500, après avoir annoncé la scission de sa marque Old Navy qui deviendra une société cotée.

Foot Locker affiche un gain de 6% grâce à des ventes trimestrielles à périmètre comparable supérieures aux attentes.

Dans son sillage, Nike s'octroit 2%, plus forte hausse du Dow Jones.

Tesla à l'inverse chute de 7,8% après avoir prévenu qu'il accuserait une perte au premier trimestre.

LES INDICATEURS DU JOUR

Le revenu des consommateurs américains a baissé en janvier pour la première fois en plus de trois ans avec une diminution de la distribution de dividendes et des versements d'intérêts, annonçant une croissance modérée des dépenses des ménages après leur plus forte baisse depuis 2009 en décembre.

La confiance des consommateurs américains s'est améliorée moins fortement que prévu en février, suivant les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de l'université du Michigan.

La croissance de l'activité manufacturière aux Etats-Unis a ralenti plus nettement que prévu en février, à son plus bas niveau depuis novembre 2016, selon l'enquête mensuelle de l'Institute for Supply Management (ISM).

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, la séance ayant été animée par de nombreux indicateurs chinois, européens et américains et la hausse des valeurs automobiles et du luxe.

À Paris, l'indice CAC 40 a gagné 0,47% à 5.265,19 points. Le Footsie britannique a gagné 0,45% et le Dax allemand a pris 0,75%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,42%, le FTSEurofirst 300 de 0,36% et le Stoxx 600 de 0,39%. Sur la semaine, le Stoxx a pris 0,77% et le CAC 0,95%.

Le secteur automobile a signé la plus forte progression en Europe avec un gain de 2,06%.

TAUX

Les rendements des Treasuries ont monté, les investisseurs ayant vendu des actifs refuge - au bénéfice notamment des actions - dans l'espoir d'un accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine et en dépit de statistiques économiques mitigées.

"Bon nombre de statistiques qui tombent maintenant passent inaperçues parce qu'elles paraissent avec retard et parce qu'on pense le plus souvent qu'il y aura des révisions", dit Ellis Phifer (Raymond James).

Le rendement du 10 ans gagnait 4,4 points de base à 2,755%, au plus haut depuis plus d'un mois. Hausse également du deux ans, de 4,5 pdb à 2,557%, et du 30 ans, de 4,2 pdb à 3,126%.

CHANGES

Le goût du risque nouvellement retrouvé, grâce à un contexte commercial un peu plus porteur entre autres, a profité au dollar et ce en dépit des statistiques américaines médiocres du jour, surtout l'indice ISM manufacturier.

Son indice mesurant ses variations face à un panier de devises de référence a gagné 0,4% à 96,307, pourcentage le plus haut depuis deux semaines. Son gain sur l'ensemble du mois de février est également de 0,4%.

Le sterling a cédé 0,5% à 1,3193 dollar, sa plus forte perte depuis à peu près trois semaines, tandis que l'euro a laissé 0,1% à 1,1356 dollar, affecté par une inflation qui reste par trop discrète en zone euro.

PETROLE

Les cours du pétrole ont terminé en forte baisse vendredi sur le marché new-yorkais Nymex, plombés par une mauvaise statistique manufacturière qui fait craindre pour la demande d'énergie.

(avec Shreyashi Sanyel, Sinéad Carew, Kate Duguid, Gertrude Chavez-Dreyfuss; Wilfrid Exbrayat pour le service français)