L'indice Dow Jones a gagné 98,19 points, soit 0,42%, à 23.531,35.

Le S&P-500, plus large, a pris 17,75 points, soit 0,7%, à 2.549,69.

Le Nasdaq Composite a progressé de 84,61 points, soit 1,26%, à 6.823,47.

Les marchés boursiers américains ont ainsi amplifié le rebond entamé vendredi (+3,43% pour le S&P-500) à la faveur des chiffres supérieurs aux attentes de l'emploi aux Etats-Unis et des déclarations rassurantes de Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, sur l'évolution des taux d'intérêt.

Le S&P-500 affiche désormais un rebond de 8,45% par rapport au plus bas de clôture de 20 mois inscrit le 24 décembre, au terme trois mois de repli qui lui avaient fait perdre près de 20%.

Alors que les craintes d'une guerre commerciale à grande échelle entre les Etats-Unis et la Chine ont été l'une des principales causes de cette baisse, l'humeur semble prête à changer: le secrétaire américain au Commerce, Wilbur Ross, a déclaré lundi que Washington et Pékin pourraient conclure un accord "raisonnable" sur les différends en cours et le ministère chinois des Affaires étrangères a part assuré négocier "de bonne foi".

"Le principal élément, c'est le fait que l'administration (américaine) évoque des progrès dans les discussions avec la Chine. C'est quelque chose que le marché considère comme très important", explique Rick Meckler, associé de Cherry Lane Investments.

VALEURS

Parmi les plus fortes progressions sectorielles du jour se trouvent plusieurs compartiments sensibles aux tensions commerciales: le S&P des hautes technologies a ainsi gagné 0,86% et celui des biens de consommation non contrainte 2,36%.

Quant à l'indice Philaelphia Semiconductor, qui regroupe de nombreuses entreprises réalisant une part importante de leurs ventes en Chine, il a progressé de 1,95%.

Le secteur de l'énergie a quant à lui pris 1,29% avec la poursuite du rebond des cours du pétrole.

En hausse de 3,44% en clôture, Amazon a de nouveau ravi à Microsoft (+0,13%) le titre de première capitalisation de Wall Street en portant la sienne à 797 milliards de dollars, 13 milliards de plus que l'éditeur de Windows.

Quant à Netflix, il a bondi de 5,97%, porté entre autres par les récompenses glanées lors de la cérémonie des "Golden Globes" dimanche soir.

A la baisse, le secteur défensif des services aux collectivités a cédé 0,71%. Un recul amplifié par la chute de 22,34% de la compagnie d'électricité californienne PG&E après les informations de Reuters sur un possible dépôt de bilan du groupe ou de certaines filiales face au risque judiciaire lié à sa possible responsabilité dans des incendies de 2017 et de 2018.

Dans l'actualité des fusions-acquisitions, la "biotech" Loxo Oncology a vu son cours s'envoler de 66,33% après l'annonce de son rachat par Eli Lilly (+0,54%), une opération de près de huit milliards de dollars (sept milliards d'euros).

Le distributeur Dollar Tree a pris 5,46% après l'irruption à son capital du fonds activiste Starboard Value, qui réclame la vente de l'enseigne Family Dollar et le remplacement de la majorité des administrateurs.

LES INDICATEURS DU JOUR

L'indice ISM d'activité du secteur des services est ressorti en net recul pour le mois de décembre, au plus bas depuis cinq mois, mais la composante des nouveaux contrats a légèrement progressé, ce qui entretient l'espoir d'une embellie.

LA SÉANCE EN EUROPE

En Europe, les principaux indices boursiers ont terminé la séance dans le rouge et effacé une partie de leurs gains de vendredi, les incertitudes sur la conjoncture économique, le Brexit et le "shutdown", la fermeture d'une partie des administrations fédérales américaines, l'emportant côté européen sur les espoirs de trêve commerciale sino-américaine.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en baisse de 0,38% à 4.719,17 points. Le Footsie britannique a cédé 0,39% et le Dax allemand 0,18%. L'indice EuroStoxx 50 a abandonné 0,27%, le FTSEurofirst 300 0,34% et le Stoxx 600 0,15%.

Le repli a surtout pénalisé les secteurs qui avaient profité à plein du rebond de vendredi, comme les biens de consommation non-contrainte (-1,11%), l'alimentation et les boissons (-1,1%) ou la santé (-0,81%).

Les technologiques (+1,5%) et les matières premières (+1%) ont au contraire profité des espoirs sur le commerce.

TAUX

Comme vendredi, la hausse des actions s'est accompagnée d'une baisse des cours des emprunts d'Etat et donc d'une remontée des rendements des Treasuries, un mouvement favorisé par les spéculations sur un ralentissement de la hausse des taux de la Réserve fédérale.

En fin de journée, le rendement des titres américains à dix ans s'affichait à 2,698%, en hausse de près de quatre points de base. Il était tombé jeudi dernier à 2,543%, au plus bas depuis janvier de l'an dernier.

Le marché obligataire attend mercredi le compte rendu de la réunion de la Fed de décembre.

CHANGES

Sur le marché des devises, la journée a été marquée par le repli du dollar, qui souffre des spéculations sur une possible interruption de la remontée des taux d'intérêt de la Réserve fédérale, relancées vendredi par les déclarations vendredi du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell.

L'indice mesurant les fluctuations du billet vert face à un panier de devises de référence cédait 0,51% au moment de la clôture de Wall Street après avoir touché en séance son plus bas niveau depuis le 22 octobre.

L'euro s'appréciait alors de 0,7% à 1,1474 dollar.

"Les propos du président Powell vendredi sur le fait que les autorités monétaires seront flexibles et qu'elles écoutent 'attentivement' les marchés financiers ont nourri le sentiment selon lequel le cycle de resserrement de la Fed pourrait ralentir ou s'interrompre au cours des mois à venir", explique Shaun Osborne, responsable de la stratégie changes de Scotiabank à Toronto.

Les contrats à terme continuent d'intégrer une faible probabilité de baisse des taux cette année, précise-t-il.

Lundi, le président de la Fed d'Atlanta, Raphael Bostic, a estimé que la banque centrale pourrait n'avoir à relever les taux qu'une seule fois cette année.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en hausse lundi sur le marché new-yorkais Nymex, amplifiant le rebond entamé la semaine dernière à la faveur du rebond des marchés boursiers et en réaction à des informations sur la baisse de la production de l'Opep.

Le contrat février sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 56 cents, soit 1,17%, à 48,52 dollars le baril, après un pic à 49,79. L'échéance mars sur le Brent a pris parallèlement 27 cents (0,47%) à 57,33 dollars après être monté jusqu'à 58,93 en séance.

Le WTI affiche désormais une hausse de plus de 14% par rapport à son plus bas récent, inscrit le 24 décembre à 42,36 dollars le baril.

(Marc Angrand, avec Noel Randewich à New York)