Longtemps sans tendance, les indices ont progressé en fin de séance malgré un net repli des cours du pétrole, le marché s'inquiétant pour la demande mondiale, avec des sanctions en Bourse pour les acteurs du secteur.

L'indice Dow Jones a gagné 69,25 points, soit 0,26%, à 26.786,68.

Le S&P-500, plus large, a pris 8,65 points, soit 0,29%, à 2.972,98.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 17,93 points (0,22%) à 8.109,09.

L'administration américaine a publié lundi soir une liste de produits de importés de l'Union européenne représentant quatre milliards de dollars (3,54 milliards d'euros) susceptibles d'être visés par des droits de douane dans le cadre du différend entre Washington et l'UE sur les subventions au secteur aéronautique.

Le S&P-500 a inscrit un record lundi après avoir signé son meilleur mois de juin depuis 1955 et son meilleur premier semestre depuis 1997 avec un gain de 17,3%.

Une pause se dessine cependant avec les incertitudes sur le commerce mais également sur une éventuelle baisse de taux par la Réserve fédérale et sur les bénéfices des entreprises américaines au deuxième trimestre.

"Nous devons attendre pour avoir un accord commercial, pour voir ce que fera la Fed et pour connaître les bénéfices, et nous devons attendre au moins deux semaines", explique Art Hogan, responsable de la stratégie de marché pour National Securities. "Je ne suis pas surpris du tout de voir le marché faire une pause."

VALEURS

La tendance mardi a été portée par les secteurs défensifs, notamment les services aux collectivités ('utilities') (+1,24%) et l'immobilier (+1,82%).

L'indice S&P de l'énergie a perdu 1,74% avec des replis de 1,06% pour Exxon Mobil et 1,71% pour Chevron dans le sillage de la dégringolade des cours du brut.

Du côté de la technologie, Western Digital a pesé sur le Nasdaq en perdant 2,66% sur un abaissement par Benchmark de sa recommandation sur la valeur, à "vendre" contre "conserver".

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en hausse une séance en dents de scie, le rebond entamé la veille montrant déjà des signes de fragilité face à la persistance de multiples incertitudes politiques et économiques.

À Paris, le CAC 40, qui a perdu jusqu'à 0,2% en séance, a fini sur un gain de 0,16% (8,91 points) à 5.576,82 points; à Francfort, le Dax a progressé de 0,04%. L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,3%, le FTSEurofirst 300 0,45% et le Stoxx 600 0,37%.

Le FTSE 100 de la Bourse de Londres s'est distingué avec un gain de 0,82% et a atteint en séance son plus haut niveau depuis août 2018 à 7.565,27 points, profitant de la baisse de la livre sterling en réaction à des propos du gouverneur de la Banque d'Angleterre, Mark Carney, laissant entendre que la politique monétaire pourrait devoir être adaptée aux "incertitudes" actuelles.

TAUX

Le rendement des "gilts" britanniques à dix ans a cédé jusqu'à neuf points de base à 0,723%, au plus bas depuis octobre 2016, après les propos de Mark Carney. Le marché monétaire intègre désormais une probabilité de 57% d'une baisse d'un quart de point du taux directeur de la BoE d'ici à décembre, contre 41% en début de journée.

Dans son sillage, le rendement des Treasuries américains à dix ans a piqué du nez pour descendre autour de 1,98%.

En zone euro, le rendement du Bund allemand à dix ans était pratiquement inchangé en fin de séance à 0,363% après un nouveau plus bas à -0,37%.

CHANGES

Le dollar est en légère baisse face à un panier de devises de référence et efface une partie des gains engrangés lundi en réaction à l'annonce de la trêve commerciale USA-Chine.

L'euro se stabilise autour de 1,129 dollar après avoir touché en début de journée, à 1,1273, son plus bas niveau depuis le 20 juin.

L'annonce de la proposition par les dirigeants européens de la candidature de Christine Lagarde à la présidence de la Banque centrale européenne (BCE) a eu peu d'effet sur la monnaie unique.

La livre sterling, elle, recule nettement après les propos de Mark Carney: elle abandonne 0,25% face au dollar et plus de 0,35% face à l'euro.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en très forte baisse sur le Nymex, les craintes pour la demande mondiale l'emportant sur l'effet de l'annonce d'un accord entre l'Opep et ses alliés pour prolonger la réduction de leur production afin de soutenir les cours.

Le contrat août sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a perdu 2,84 dollars, soit 4,81%, à 56,25 dollars le baril.

Le Brent à échéance en septembre a cédé 2,66 dollars (4,09%) à 62,40 dollars.

A SUIVRE MERCREDI:

La matinée sur les marchés européens sera animée par les résultats définitifs des enquêtes PMI dans le secteur des services en attendant une série d'indicateurs américains, dont l'enquête ADP sur l'emploi privé, à 12h30 GMT, et l'ISM des services à 14h00 GMT.

(Patrick Vignal pour le service Marchés, avec Chuck Mikolajczak à New York)