New York (awp/afp) - La Bourse de New York reculait à l'ouverture lundi, encore ébranlée par l'annonce de nouvelles barrières douanières entre les Etats-Unis et la Chine pouvant potentiellement affecter l'économie.

Vers 14H05 GMT, son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, cédait 0,80%, à 24.889,21 points.

Le Nasdaq, à forte composante technologique, reculait de 0,49%, à 7.708,41 points.

L'indice élargi S&P 500 baissait de 0,57%, à 2.763,92 points.

La semaine dernière, marquée par des indicateurs encourageants, l'optimisme de la banque centrale américaine mais aussi par la crainte d'une escalade des hostilités commerciales entre Washington et Pékin, les indices de Wall Street avaient enregistré des performances disparates, le Dow Jones affichant une perte hebdomadaire de 0,89% tandis que le Nasdaq gagnait 1,32% et que le S&P 500 restait quasiment stable.

La décision du président américain Donald Trump d'imposer des droits de douane supplémentaires de 25% sur 50 milliards de dollars d'importations chinoises, immédiatement suivie d'une riposte similaire de la Chine, continuait lundi à gripper le marché actions.

"La surenchère est un vrai risque", ont souligné les analystes de Pantheon Macroeconomics.

"Les produits concernés (par les tarifs américains) sont principalement des biens intermédiaires comme les machines à fabriquer des outils, des produits chimiques à destination de l'industrie et les semi-conducteurs, et non des biens de consommation courante comme les vêtements ou les appareils électroniques", ont-ils rappelé.

"A ce titre, cette décision ne devrait pas avoir beaucoup d'impact sur l'inflation, mais elle reste malvenue" car elle ignore "la réalité politique, qui veut qu'un gouvernement se sente l'obligation de répondre pour ne pas paraître faible."

Or, ont-ils ajouté, "les responsables chinois pensent sans doute qu'ils peuvent encaisser une escalade des tensions commerciales plus longtemps que les Etats-Unis, où les responsables politiques doivent bientôt faire face à des élections".

Surenchère sur Fox

"Les investisseurs vont maintenant surveiller la réponse de Trump qui pourrait annoncer des sanctions supplémentaires", a avancé Jasper Lawer de London Capital Group. Les courtiers redoutent principalement, selon lui, "un ralentissement du commerce mondial et une moindre confiance des entreprises".

"Jusqu'à présent, les investisseurs se sont réfugiés dans les valeurs technologiques, mais ce mouvement pourrait bien arriver à sa fin", a noté le spécialiste.

Le marché obligataire montait légèrement: signe d'une demande accrue, le taux d'intérêt sur la dette américaine à 10 ans reculait à 2,910%, contre 2,921% vendredi soir, et celui à 30 ans à 3,040%, contre 3,047% à la précédente fermeture.

Le secteur des médias était surveillé. Dans la guerre pour le rachat d'actifs du groupe Fox (-0,58%), Disney (-2,00%) pourrait, selon la chaîne d'informations financières CNBC, revoir son offre pour la rendre plus alléchante en intégrant une partie du paiement en espèces, et contrer ainsi celle de Comcast (-1,86%), tout en numéraire.

Alphabet, la maison mère de Google, s'appréciait de 0,16% après l'annonce d'un investissement de plus d'un demi-milliard de dollars dans le géant chinois de la vente en ligne JD.com.

Les valeurs de l'énergie montaient dans le sillage des cours du pétrole: les majors Chevron et ExxonMobil prenaient respectivement 2,13% et 0,69%.

General Electric baissait de 1,20%. Quelques jours après la décision du conglomérat de renoncer à créer un millier d'emplois d'ici à la fin de l'année en France, le gouvernement français a affirmé qu'il devra payer les pénalités qu'entraîne cette décision.

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