New York (awp/afp) - La Bourse de New York a terminé nettement dans le rouge jeudi, un indicateur en demi-teinte sur l'économie américaine ravivant les inquiétudes sur les conséquences éventuelles des tensions entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires commerciaux.

Son indice vedette, le Dow Jones Industrial Average, a reculé de 0,79% à 24.462,18 points, clôturant en baisse pour la huitième séance de suite.

Le Nasdaq, à forte composante technologique, s'est déprécié de 0,88%, à 7.712,95 points.

L'indice élargi S&P 500 a perdu 0,64%, à 2.749,71 points.

Wall Street a été touchée par l'annonce d'un fort ralentissement de l'activité industrielle dans la région de Philadelphie en juin.

Ce coup de mou est à relativiser car l'indicateur avait atteint en mai son niveau le plus élevé des douze derniers mois.

Mais "les investisseurs considéraient jusqu'à présent que l'économie américaine était suffisamment solide pour compenser tout impact négatif des éventuelles taxes à l'importation", a souligné Karl Haeling, spécialiste des marchés à LBBW.

Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et ses principaux partenaires ont pour l'instant "surtout pâti aux multinationales et aux valeurs industrielles", le Dow Jones en étant la principale victime, a-t-il rappelé.

Dans le même temps, "les valeurs du secteur technologique et des petites et moyennes entreprises sont restées performantes", faisant encore grimper mercredi le Nasdaq et le Russell 2000, l'indice des petites capitalisations à Wall Street, à des records, a-t-il observé.

Toutefois, "si on commence à avoir des indicateurs signalant un ralentissement de l'activité aux Etats-Unis et des entreprises comme Daimler qui commencent à vraiment quantifier l'impact des tensions commerciales, alors la situation peut évoluer très rapidement", a-t-il avancé.

Victime des sanctions imposées par la Chine aux voitures fabriquées aux Etats-Unis où le constructeur allemand a des usines, Daimler a en effet revu à la baisse ses prévisions de résultats.

General Motors (-1,98%) et Ford (-1,35%) en ont pâti.

Cour suprême

La séance a aussi été animée par une décision de la Cour suprême, qui a estimé que les Etats américains avaient le droit de collecter des taxes sur les ventes en ligne.

Les sites spécialisés se sont repliés, à l'instar d'Amazon (-1,13%) ou d'eBay (-3,18%).

Les grands groupes traditionnels de distribution ont en revanche grimpé: Walmart a gagné 0,72%, Target 0,99% et Gap 2,03%.

Intel a aussi retenu l'attention des investisseurs après le départ inattendu de son PDG Brian Krzanich, à la suite d'une liaison "consentie" au sein de l'entreprise avec un membre du personnel.

En attendant de procéder à la nomination d'un nouveau PDG permanent, le géant américain des microprocesseurs a promu Robert Swan, l'actuel directeur financier, patron par intérim avec effet immédiat. Le titre a reculé de 2,38%.

Les résultats trimestriels du fabricant de semi-conducteurs Micron (+0,83%) et ceux de la chaîne de supermarchés Kroger (+9,74%) ont été bien reçus.

Les chiffres de la chaîne de librairies Barnes and Noble (-3,88%), qui a fait part d'une perte nette de 125,5 millions de dollars pour son exercice fiscal 2018, ont été accueillis fraîchement.

Tout comme ceux du fabricant d'armes à feu American Outdoor Brands (-3,25%), auparavant appelé Smith & Wesson, qui a enregistré une baisse de 33% de ses ventes sur son exercice fiscal 2018.

Le fournisseur de services internet pour petites et moyennes entreprises Web.com a bondi de 11,42% après l'annonce de son rachat par la société d'investissement Siris Capital pour environ 2 milliards de dollars.

Le marché obligataire profitait d'un regain d'intérêt pour les actifs jugés plus sûrs: le taux d'intérêt sur la dette américaine à 10 ans reculait vers 20H35 GMT à 2,897% contre 2,939% mercredi soir, et celui à 30 ans à 3,043% contre 3,078% à la précédente clôture.

afp/rp