La séance a été marquée en outre par le coup d'envoi d'une nouvelle saison de résultats trimestriels avec les publications, diversement accueillies, de JPMorgan, Citigroup et Wells Fargo.

L'indice Dow Jones a gagné 287,16 points, soit 1,15%, à 25.339,99 points.

Le S&P-500, plus large, a pris 38,71 points, soit 1,42%, à 2.767,08 points.

Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 167,83 points (2,29%) à 7.496,89 points.

Le Dow Jones et le S&P avaient perdu mercredi et jeudi plus de 5% en deux jours, le Nasdaq frôlant pour sa part la correction en portant à 9,6% ses pertes depuis sa clôture record du 29 août.

La plus forte secousse sur les marchés depuis la correction de février a été expliquée par les effets conjugués des inquiétudes sur l'impact économique des tensions commerciales, de l'accélération de la hausse des rendements des emprunts d'Etat américains et d'une certaine prudence à l'orée d'une nouvelle saison de résultats.

Le retour de l'appétit pour le risque a été accompagné vendredi par une forte baisse de l'indice mesurant la volatilité implicite du S&P-500, qui a perdu près de 15%.

"Si les résultats sont bons, je pense que le rebond peut tenir, si nous n'avons pas de mauvaises nouvelles sur le front du commerce", commente Janna Sampson, codirectrice des investissements chez OakBrook Investments.

VALEURS

JPMorgan (-0,9%), Citi (+2,6%) et Wells Fargo (+1,8%) ont connu des fortunes diverses après avoir toutes fait état de bénéfices trimestriels supérieurs aux attentes malgré de multiples sources d'inquiétude qui pèsent sur leur performance en Bourse depuis le début de l'année.

Après avoir ouvert en hausse, l'action JPMorgan a été sanctionnée, en raison notamment de performances jugées décevantes de ses activités de trading obligataire.

Netflix, Amazon et Apple, durement touchés lors du net repli des dernières séances, ont gagné de 3,7% à 5,9%. L'indice S&P 500 de la technologie a pris 3,15%, la plus forte progression sectorielle du jour.

"Les investisseurs reviennent à l'achat pour sauver les bébés qui ont été jetés avec l'eau du bain", commente Laura Kane (UBS Global Wealth Management).

A la hausse également, Sears, sur le point de se déclarer en faillite, a bondi de près de 17% après une information de CNBC sur l'imminence d'un accord de financement permettant au distributeur de rester à flot au moins jusqu'à Noël.

Le groupe prévoit de fermer jusqu'à 150 magasins et d'en laisser ouverts au moins 300 autres dans le cadre d'un plan de restructuration, a appris Reuters vendredi de sources proches du dossier.

LES INDICATEURS DU JOUR

Au chapitre macroéconomique, les prix à l'importation ont augmenté plus que prévu en septembre aux Etats-Unis, une hausse portée par le secteur de l'énergie.

Le moral des ménages américains se dégrade un peu en octobre, montrent par ailleurs les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan publiés vendredi.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont terminé en baisse, effaçant les gains inscrits en séance. Elles ont été rattrapées par un flot d'incertitudes sur l'économie mondiale, malgré les chiffres meilleurs que prévu de la balance commerciale chinoise.

L'indice large européen Stoxx 600 a perdu 4,64% sur l'ensemble de la semaine, sa plus forte baisse hebdomadaire depuis la semaine du 5 février.

TAUX

Au lendemain d'une séance marquée par une nette baisse, le rendement des Treasuries à 10 ans se stabilise autour de 3,14%.

Pour Charles Evans, le président de l'antenne de Chicago de la Réserve fédérale (Fed), il est légitime de s'interroger sur les hausses de taux opérées par la banque centrale américaine.

Les titres italiens se sont eux aussi stabilisés malgré des interrogations persistantes sur la politique budgétaire de Rome. Une ministre du cabinet Conte a assuré, dans un entretien à une radio, que Rome interviendrait en cas de signes de dérapage budgétaire.

CHANGES

Le dollar s'apprécie légèrement face à un panier de devises de référence et l'euro abandonne 0,25%, retombant sous le seuil de 1,16 dollar franchi dans la matinée.

La croissance continue de la zone euro prouve le bien-fondé de la politique monétaire menée par la Banque centrale européenne (BCE) mais les risques pour la croissance à venir, qui vont du protectionnisme à la menace d'un Brexit dur, sont orientés en hausse, a déclaré vendredi le président de l'institut d'émission, Mario Draghi.

Il a également légèrement atténué le ton de ses propos tenus précédemment, dans lesquels il évoquait une hausse de l'inflation de base "relativement vigoureuse", se contentant cette fois de prévoir une hausse "progressive" à moyen terme.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont terminé en hausse modérée sur le marché new-yorkais Nymex après la publication du rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), qui a révisé à la baisse ses prévisions de demande mondiale pour cette année et la suivante tout en prédisant des pressions à la hausse sur les prix.

Les prix du brut avaient perdu jeudi plus de 3%, à des creux de deux semaines, affectés par la baisse des Bourses mondiales et par l'annonce d'une hausse plus forte que prévu des stocks de brut aux Etats-Unis.

A SUIVRE LUNDI :

La saison des résultats trimestriels des entreprises américaines se poursuit la semaine prochaine avec notamment à l'agenda, lundi avant l'ouverture de Wall Street, la publication des comptes de Bank of America

Trois indicateurs américains sont par ailleurs à surveiller lundi : l'indice manufacturier "Empire State", les ventes au détail et les stocks des entreprises.

(Patrick Vignal pour le service français, avec Laila Kearney, Caroline Valetkevitch et Sinead Carew à New York)