L'indice Dow Jones a gagné 207,06 points, soit 0,82%, à 25.532,05 après un pic à 25.688,96.

Le S&P-500, plus large, a pris 22,54 points, soit 0,8%, à 2.834,41 après avoir gagné jusqu'à 1,45% en séance.

Le Nasdaq Composite a progressé de 87,47 points, soit 1,14%, à 7.734,49.

Lundi, le Dow avait chuté de 2,38%, le S&P-500 de 2,41% et le Nasdaq de 3,41%, la pire journée depuis le 3 janvier pour les deux premiers et depuis le 4 décembre pour le troisième, après l'annonce de représailles chinoises au relèvement des droits de douane américains entré en vigueur vendredi.

Mais la peur d'une escalade de la guerre commerciale a reflué mardi avec l'évocation par Donald Trump d'une rencontre fin juin avec son homologue chinois, Xi Jinping, en marge du sommet du G20 et les déclarations chinoises sur l'accord entre les deux pays pour poursuivre les discussions.

"Il s'agit d'une chasse aux bonnes affaires ou d'un rebond technique, ou alors il y a une sorte de consensus sur l'idée que quelque chose de significatif finira par sortir des discussions commerciales d'ici quatre à six semaines", explique Bucky Hellwig, vice-président senior de BB&T Wealth Management.

Mais il ajoute que les fluctuations des derniers mois liées aux tensions commerciales finissent par influencer la capacité de réaction des investisseurs.

"Je commence à constater que certains investisseurs deviennent insensibles vis-à-vis des négociations et se concentrent sur ce à quoi ressemblera le marché dans un an", dit-il.

Les échanges ont porté sur 6,62 milliards d'actions au total, contre 7,01 milliards sur les 20 dernières séances.

VALEURS

Dix des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini la journée dans le vert, la seule exception étant pour le compartiment défensif des services aux collectivités ("utilities").

Les rebonds les plus marqués ont profité au secteur des hautes technologies avec un gain de 1,6%, à l'énergie (+1,09%) et aux industrielles (+1,07%).

Boeing, l'un des grands groupes américains les plus exposés au marché chinois, a repris 1,68% au lendemain d'une chute de 4,88% et Caterpillar a gagné 1,73%.

L'indice Philadelphia Semiconductor, qui avait chuté de 4,56% lundi, a pris 2,4%.

Dans l'actualité des résultats, Ralph Lauren a chuté de 3,66%, la pire performance du S&P-500, la faiblesse de ses ventes en Amérique du Nord occultant un bénéfice supérieur aux attentes.

A noter aussi qu'Uber a enregistré sa première hausse en trois séances de cotation: le titre a fini sur un gain de 7,71% à 39,96 dollars. Il reste toutefois plus de 11% en dessous du prix fixé pour l'introduction vendredi. Son rival Lyft a pris 4,92%.

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les prix à l'importation ont augmenté de 0,2% en avril, moins qu'attendu, les hausses de l'essence et des produits alimentaires ayant été en partie compensées par la plus forte décrue des prix des biens d'équipement depuis 10 ans.

En Europe, l'indice ZEW du sentiment des investisseurs allemands ressort en baisse en mai à -2,1 après +3,1 en avril alors que les économistes et analystes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une hausse à +5,0.

La production industrielle de la zone euro est par ailleurs ressortie en baisse de 0,3% en mars, son deuxième mois consécutif de repli.

LA SÉANCE EN EUROPE

Comme Wall Street, les marchés boursiers ont profité du ton plus conciliant adopté par les dirigeants américains et chinois pour repartir de l'avant après être tombés lundi à leur plus bas niveau depuis deux mois.

À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,5% à 5.341,35 points. Le Footsie britannique a pris 1,09% et le Dax allemand 0,97%.

L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,31%, le FTSEurofirst 300 de 1,02% et le Stoxx 600 de 1,01%.

Le Stoxx européen des technologiques a rebondi de 2,22%, celui des ressources de base de 1,91%.

TAUX

Le regain d'appétit pour le risque, en favorisant le retour des investisseurs vers les actions, s'est traduit par une remontée des rendements des emprunts d'Etat américains.

En fin de séance, celui des Treasuries à dix reprenait plus d'un point de base à 2,4121% après un plus haut à 2,428%, alors qu'il était tombé sous 2,39% lundi, au plus bas depuis fin mars.

CHANGES

Le dollar a profité du regain de confiance général sur le dossier du commerce, l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence progressant de 0,19%.

L'euro, au contraire, a souffert des déclarations de Matteo Salvini, le chef de file de la Ligue italienne, évoquant une possible infraction aux règles européennes en matière de finances publiques.

La monnaie unique est tombée à 1,1204 dollar après ces propos et n'a par la suite repris qu'une petite partie du terrain perdu, pour finir la journée à 1,1207.

PÉTROLE

Les cours du pétrole ont fini en hausse après l'annonce par l'Arabie saoudite d'attaques de drones contre des installations de la compagnie publique Aramco, lancées selon Ryad par un mouvement armé basé au Yémen.

Le contrat juin sur le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) a gagné 74 cents, soit 1,21%, à 61,78 dollars le baril et le Brent a pris 1,01 dollar (+1,44%) à 71,24 dollars.

Autre élément de soutien: l'Opep a annoncé mardi avoir revu à la hausse sa prévision de demande pour son pétrole cette année.

A SUIVRE MERCREDI:

La séance de mercredi sera animée entre autres par les premiers chiffres du produit intérieur brut (PIB) en Allemagne et dans la zone euro au premier trimestre, puis par les statistiques mensuelles des ventes au détail aux Etats-Unis.

(Avec Stephen Culp à New York, Sruthi Shankar et Amy Caren Daniel à Bangalore)

par Marc Angrand