Après une semaine de surenchères en matière de droits de douane, Donald Trump a déclaré, en marge du G7 en France, que Pékin avait exprimé son souhait de revenir à la table des négociations et a ajouté qu'il croyait possible la conclusion d'un accord. Il n'a pas non plus exclu de reporter la mise en oeuvre des nouveaux droits de douane sur les produits chinois envisagés par son administration.

L'indice Dow Jones a repris 269,93 points, soit 1,05%, à 25.898,83. Le S&P-500, plus large, a rebondi de 31,27 points, soit 1,10%, à 2.878,38. Le Nasdaq Composite a avancé de 101,97 points (+1,32%) à 7.853,74 points.

Le président des Etats-Unis affirmé que des responsables chinois avaient appelé dans la nuit de dimanche à lundi leurs homologues américains pour proposer une reprise des discussions, bien que Pékin n'ait pas confirmé une telle initiative.

"La tendance aujourd'hui est à la conciliation. Le président essaie de faire marche arrière", souligne Art Hogan, responsable de la stratégie chez National Securities.

"Qu'il y ait eu un coup de téléphone ou pas avec la Chine n'a pas d'importance", ajoute-t-il. "Ce qui compte c'est qu'il tente de maintenir la réunion de septembre à l'agenda et de revenir à une phase de négociations."

Sur le plan macroéconomique, les données du département du Commerce Department ont montré une hausse modérée des commandes de biens d'équipement aux Etats-Unis en juillet, tandis que les livraisons sont tombées à leur plus bas niveau depuis près de trois ans. Ce rapport pourrait renforcer les anticipations de baisse des taux de la Réserve fédérale dès le mois prochain.

La crainte d'une récession mondiale et l'incertitude sur le rythme de baisse des taux d'intérêt américains ont rendu les investisseurs nerveux sur les chances de survie du plus long cycle de croissance qu'ait connu les Etats-Unis.

Malgré le rebond généralisé, qui a vu tous les indices sectoriels du S&P finir dans le vert, l'indice CBOE de volatilité, surnommé le baromètre de la peur à Wall Street, se trouvait à un pic d'une semaine en début de séance.

"C'est le genre d'environnement de marché qui devrait durer. Nous conseillons aux investisseurs de se préparer à une guerre commerciale longue et une poursuite de la volatilité", avertit Mike Loewengart, chargé de la stratégie chez E*Trade Financial.

VALEURS

Les signes d'apaisement des tensions sur le commerce profitent aux grandes valeurs exposées au marché chinois ou sensibles à l'évolution des négociations, notamment Apple (+1,90%), en tête du Dow Jones.

L'indice des hautes technologies a pris 1,39% et celui des semi-conducteurs à Philadelphie 0,86%.

Les fabricants de semi-conducteurs Intel, Nvidia et Advanced Micro Devices ont gagné respectivement 1,33%, 1,85% et 2,50%.

Celgene a progressé de 3,20% après l'annonce de la vente de son traitement du psoriasis Otezla à Amgen (+3,18%), une transaction qui doit lui permettre de boucler sa fusion avec Bristol-Myers Squibb (+3,35%).

LES INDICATEURS DU JOUR

Aux Etats-Unis, les commandes de biens d'équipement ont augmenté contrairement aux attentes en juillet.

LA SÉANCE EN EUROPE

Les Bourses européennes ont fini en hausse, les annonces encourageantes sur le commerce ayant réveillé l'appétit pour le risque. Mais le marché a réduit ses gains dans l'après-midi, les investisseurs étant revenus à une approche prudente en attendant des actes concrets.

À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,45% à 5.351,02 points, après avoir pris jusqu'à 0,90%, et le Dax allemand a gagné 0,4%. La Bourse de Londres est fermée en raison d'un jour férié.

L'indice EuroStoxx 50 a pris 0,44% tandis que le FTSEurofirst 300 et le Stoxx 600 ont effacé leur gains pour finir à l'équilibre.

TAUX

Les rendements des obligations du Trésor américain ont effacé leur pertes dans le climat d'optimisme sur le commerce, qui a favorisé les actions au détriment des obligations.

Mais la courbe des rendements s'est encore inversée, les taux des obligations à court terme ayant progressé davantage que les taux de la dette à plus long terme, dans l'attente d'un afflux de dette souveraine à maturités courtes. Le Trésor américain doit adjuger cette semaine 113 milliards de dollars d'obligations cette semaine, dont 40 milliards à deux ans mardi.

Le 10 ans a pris 1,6 point de base (pdb) à 1,542% après être tombé sous 1,45% en matinée, un creux de trois ans. Le rendement des Treasuries à 2 ans est à 1,545% (+1,6 pdb), après avoir atteint un pic de 1,56% dans la journée.>

Porté par les mêmes espoirs de détente sur le front commercial sino-américain, le rendement du Bund allemand à 10 ans a également effacé ses pertes de la matinée après les déclarations de Donald Trump. Il a fini quasiment stable, autour de -0,67%, après être tombé sous -0,7% en début d'échanges.

CHANGES

Le regain d'espoir sur le commerce a permis au dollar de reprendre des couleurs pour s'éloigner de son plus bas de deux semaines touché face à un panier de devises de référence.

L'euro est ainsi retombé à 1,110 dollar (-0,43%) après être monté dans la matinée à plus de 1,116 et le yen cède 0,68% à 106,12 pour un dollar, alors qu'il avait atteint son plus haut depuis novembre 2016 face au dollar (104,44).

Avant les propos conciliant de Donald Trump vis-à-vis de la Chine, le yuan est tombé de son côté à un plus bas de 11 ans.

PÉTROLE

Les cours du pétrole reculent de près de 1% après que le président Emmanuel Macron a ravivé l'espoir d'un accord entre Washington et Téhéran mais les pertes sont limitées par l'apaisement dans les relations entre Washington et Pékin.

A la clôture de Wall Street, le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) perdait 0,81% à 53,75 dollars le baril et le Brent cédait 0,89% à 58,81 dollars.

Emmanuel Macron a appelé de ses voeux une rencontre dans les prochaines semaines entre Donald Trump et Hassan Rohani afin de trouver un compromis sur la question iranienne.

(Akanksha Rana et Chuck Mikolajczak)

par Juliette Rouillon