Après avoir évolué dans le vert dans la première partie de la séance, l'indice Dow Jones a cédé 0,5%, soit 125,44 points, à 25.187,70, accusant sa quatrième session de repli d'affilée.

Même chose pour le S&P-500, plus large, qui a perdu 11,35 points, soit 0,40%, à 2.821,93. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 19,40 points (-0,25%) à 7.819,71, enchaînant pour sa part une deuxième baisse consécutive.

La devise turque a touché lundi un nouveau plus bas historique et si elle a effacé une partie de ses pertes du début de journée, elle reste orientée à la baisse en dépit de l'annonce par la banque centrale turque de mesures de soutien au système financier.

Le peso argentin est également tombé à un plus bas jamais vu face au dollar, sous le coup de l'effet d'entraînement de la devise turque mais aussi d'un scandale de corruption, une baisse qui a conduit la banque centrale du pays à relever son taux directeur.

L'indice S&P regroupant les valeurs financières a perdu 1,01%, accusant l'un des reculs sectoriels les plus marqués, en raison des craintes de voir les banques pâtir de la crise de la devise russe et ses éventuelles conséquences à travers le monde.

Les actions JPMorgan Chase et Goldman Sachs ont ainsi abandonné respectivement 1,59% et 1,20%, figurant parmi les replis les plus prononcés du Dow Jones.

"Je ne pense pas que la Turquie en tant que telle soit une grand sujet d'inquiétude pour les banques américaines. Elles ne sont guère exposées au pays. On craint plutôt une contagion, à d'autres pays émergents et à d'autres parties du monde", a noté Jefferty Harte, analyste chez Sandler O'Neill.

LE TITRE DIEBOLD NIXDORF S'ENVOLE

Les incertitudes liées à la livre turque incitent les investisseurs à privilégier des valeurs sûres dont au premier chef, outre le dollar, les obligations souveraines, dont le Bund allemand et les emprunts du Trésor.

En revanche, du fait notamment de la vigueur du dollar, l'or, également considéré comme une valeur refuge, est délaissé, perdant 1,4% pour revenir à un plus bas de plus d'un an et demi. Le pétrole a encore reculé, toujours plombé par les interrogations entourant les perspectives de la demande au vu des risques qui se multiplient.

L'indice de volatilité du CBOE, surnommé "l'indice de la peur", a progressé de 12,2%, soit sa troisième hausse de suite, pour atteindre 14,76 points, un pic de plus d'un mois.

Seuls les secteurs défensifs des "utilities" (+0,09%) et de la santé (+0,01%) ont réussi à rester dans le vert.

Et seulement six valeurs sur les 30 que composent le Dow Jones ont progressé, dont Apple, qui a gagné 0,65% pour finir à 208,87, inscrivant en séance un nouveau record à 210,95. Le titre Amazon (+0,52%), qui fait partie du petit groupe qui pourrait emboîter le pas à Apple et dépasser les 1.000 milliards de dollars de capitalisation boursière, a également atteint un record en séance, à 1.925 dollars.

Le titre Diebold Nixdorf a gagné 16,46% après une information de la chaîne CNBC disant que l'un des principaux constructeurs mondiaux de distributeurs automatiques de billets cherchait à se vendre.

L'action Nielsen Holdings a bondi de 12,06% à la suite de l'annonce faite par le fonds activiste Elliott Management disant qu'il détenait 5,1% du capital du spécialiste des mesures d'audience et des études de marché et qu'il voulait le convaincre d'étudier une vente, en précisant qu'il pourrait figurer parmi les acquéreurs potentiels.

En revanche, le titre Harley Davidson a cédé 4,32% après que le président américain Donald Trump s'est dit favorable à un boycott du constructeur de motos, qui veut délocaliser sa production destinée à l'Union européenne des Etats-Unis vers l'étranger pour contourner les droits de douane imposés par l'UE en représailles des droits infligés par Washington sur les importations d'acier et d'aluminium.

L'action VF Corp a de son côté perdu 3,60% à la suite de l'annonce faite par le groupe de prêt-à-porter qu'il allait scinder son activité de jeans, qui comprend les marques Lee et Wrangler, au sein d'une société indépendante cotée.

Quelque 6,34 milliards d'actions ont été échangées, soit un niveau proche de la moyenne quotidienne de 6,43 milliards observée au cours des 20 dernières séances.

(Benoit Van Overstraeten pour le service français)

par Stephen Culp